Julien, vous participez cette semaine au Tour du Colorado, c’est une découverte ?
Oui. Au total, ça va faire la troisième fois que je roule sur le sol américain. La première c’était pour le stage à Tucson en décembre, la deuxième pour le Tour de Gila en mai, là c’est la troisième au Tour du Colorado et j’en suis très heureux.

Vous êtes habitué aux courses en Europe, qu’est-ce qui différencie le Tour du Colorado de ces épreuves ?
Je pense que les courses sur le continent américain sont beaucoup moins stressantes, car les routes sont bien plus larges. Pour se replacer avant les bosses ça frotte beaucoup moins, on se fait bien moins de chaleurs pour se placer bien comme il faut. En plus, ici, on a l’impression que tout est plus grand. Au Colorado, on est sur une des plus grosses organisations sur le continent américain. Ma première impression c’est que c’est très, très bien organisé.

Il s’agit d’une course très montagneuse, disputée en altitude sur un terrain qui vous avantage, quel va être votre rôle au sein de l’équipe ?
D’abord, je verrai la condition, car l’adaptation à l’altitude n’est pas facile. Au fil de la semaine, on verra comment seront les sensations, surtout pour ce qui concerne le général. Dans ma tête je suis plus là pour viser des étapes, pas forcément les grosses étapes, car il sera difficile de rivaliser avec les meilleurs, vu le gros plateau qu’il y a au départ. Les premières étapes me paraissent déjà plus accessibles. Depuis une semaine, on est basés à Boulder, et on a reconnu toutes les dernières étapes. On était très bien logés, on a pu bien s’entraîner et s’acclimater à l’altitude. L’ambition de l’équipe, c’est de montrer qu’on existe, qu’on a envie, on est une équipe américaine.

La première saison au Team Type 1-Sanofi est déjà bien avancée, que diriez-vous de cette expérience ?
C’est une expérience très enrichissante, du fait d’avoir pu courir avec des coureurs de toutes nationalités. Rien que sur le plan personnel, les langues, maintenant, j’arrive à parler couramment anglais et pratiquement l’italien, que je comprends presque parfaitement. Sur le plan de l’équipe, c’était aussi une belle expérience, un mélange des cultures, ça m’a apporté beaucoup.

Vous semblez en parler au passé ?
Il y a du nouveau avec l’annonce du recentrage de l’équipe sur le continent américain. Pour l’instant, je ne sais pas trop, je suis ici au Colorado, et je vais essayer de me montrer à mon avantage et gagner. Tout n’est pas fermé ni d’un côté ni de l’autre.

Les équipes françaises semblent actives sur le marché, vous connaissez Cofidis, il y a aussi Saur-Sojasun…
Oui, ce sont de belles équipes, mais je ne suis pas forcément focalisé sur les équipes françaises. Je suis quelqu’un d’assez ouvert, on l’a vu cette saison.

Assez peu de coureurs Français tentent l’expérience à l’étranger, c’est un conseil que vous donneriez ?
Pas à un tout jeune coureur, qui doit plus facilement trouver le rythme des pros dans une équipe française, mais après, oui, c’est une expérience très enrichissante. S’ils ont l’occasion de le faire, je le leur conseille, ça ouvre l’esprit.

Au Tour du Colorado, vous êtes le seul coureur français du peloton, c’est une première ?
Oui, et j’espère faire bien et montrer les couleurs du pays !

Propos recueillis à Durango le 20 août 2012.