Leonardo, après sept années passées chez Cofidis, revenir en Colombie vous semblait-il obligatoire ?
Non, j’ai simplement eu l’opportunité d’aller dans l’équipe et je l’ai choisie. J’espère pouvoir faire une belle année avec cette équipe. J’avais d’autres possibilités, mais j’ai choisi Colombia avec un contrat d’un an.

Jusqu’à quel âge vous voyez-vous continuer ?
Ça dépend, si je marche bien, je vais essayer de continuer le plus longtemps possible, jusqu’à ce que je prenne du plaisir à faire du vélo.

Qu’est-ce qui change par rapport aux équipes européennes ?
C’est la même chose. Tout l’encadrement est Italien. Ce sont généralement d’anciens membres de staff d’équipes professionnelles italiennes comme Acqua & Sapone. Ensuite, c’est juste la question de parler un peu plus à table, avec des gens qu’on connaît depuis longtemps.

Quel sera votre rôle : apporter des victoires ou encadrer les jeunes ?
Ce sera les deux. Si on n’a pas la motivation pour gagner, c’est difficile de s’entraîner. J’ai toujours la motivation et l’équipe aussi me demande de gagner des courses. Il faut apprendre aux jeunes, mais je veux gagner assez vite.

Pensez-vous que le cyclisme colombien peut revivre les heures de gloire qu’il a vécues dans les années 80 ?
Oui, c’est ce que l’équipe essaye de faire. On va voir le nom de la Colombie sur le Tour d’Italie. J’espère qu’on parviendra à faire une grande équipe pour être WorldTour et être sur les plus grandes courses.

Y a-t-il d’autres équipes en Colombie ?
Il y a des équipes continentales qui participent aux courses en Amérique du Sud : en Équateur, au Vénézuéla, au Chili, etc. Ils courent un peu partout, mais il y a un gros niveau en Colombie. Il y a ensuite les coureurs qui sont dans de grandes équipes comme Sky, ou Movistar. Le cyclisme revient de plus en plus.

Pourrait-on voir d’autres équipes professionnelles en deuxième division venant de Colombie ?
Ce n’est pas facile. C’est compliqué de monter une équipe. Si on parvient à monter une équipe WorldTour ce sera déjà bien. Il y a toujours des gens en Colombie qui ont un beau niveau.

Pourriez-vous présenter l’effectif ?
On a des grimpeurs, mais aussi un ou deux coureurs qui peuvent faire les sprints. On va essayer de leur montrer quelques petites choses. Comme gagner sa place dans un sprint. Quand on arrive à bien se placer, les autres savent que tu peux faire quelque chose. Un peu comme en montagne si tu peux gagner de belles étapes. Comme on court ici depuis longtemps on est habitués.

Avez-vous un rôle particulier, vous et Fabio Duarte ?
Non, ils nous demandent de gagner, on va essayer de le faire le plus vite possible. Nous avons de l’expérience. Il y aussi Carlos-Julian Quintero. Nous avons de grosses ambitions.

Quel sera votre programme ?
J’ai deux courses en Italie. Ensuite, nous avons un trou de quinze jours dans le calendrier et nous irons au Critérium International.

Jugez-vous que le programme est trop dépendant des invitations ?
Bien sûr, mais nous avons une jeune équipe, nous essayons de trouver des places où nous pouvons. C’est comme ça : si on n’est pas dans le WorldTour nous n’avons pas un programme de courses assuré. On essaye de se débrouiller.

Vous ne participerez sans doute pas aux classiques belges ?
Non, les gens ne sont pas habitués à ces courses-là. C’est dangereux. Nous ne sommes pas beaucoup, il y a déjà quatre coureurs blessés. Ce sont de belles courses, celles que je préfère. Mais on ne peut pas les faire cette année, peut-être l’année prochaine ?

Vous êtes en revanche assurés de participer au Giro, y serez-vous ?
C’est Claudio Corti qui fera la sélection. Je pense qu’il a une idée des coureurs qui pourraient le faire. Il y a des possibilités. Ça va se mettre en place naturellement. Je voudrais y être. Les sensations sont bonnes. J’ai toujours dit qu’il faut gagner ma place même si j’ai l’expérience des Grands Tours.

Propos recueillis à Orange le 22 février 2013.