Maxime, dans quel état d’esprit avez-vous entamé le Giro 2015 ?
Nous voulons gagner le Giro, tout simplement, bien qu’il s’agisse d’un objectif commun à de nombreuses équipes. Nous gardons une chance de le gagner, plus encore cette année en l’absence d’un grandissime favori comme Nairo Quintana l’an passé. Le niveau est extrêmement serré entre quelques coureurs qui sont Alberto Contador, Fabio Aru et Richie Porte quand l’an dernier nous avions un leader au-dessus de tout le monde.

Comment jugez-vous votre intégration à l’équipe Etixx-Quick Step ?
J’ai fait un bon début de saison au Tour Down Under, où l’équipe m’avait confié pour mission de jouer le classement général. J’ai fait 4ème d’une belle étape vallonnée avant de me casser la gueule, ce qui a tout remis en question pour le général, que j’ai conclu au 15ème rang. En rejoignant Etixx-Quick Step, je savais que mon rôle serait avant tout d’être équipier. Sur Paris-Nice, j’avais pour tâche d’être le dernier coéquipier de Michal Kwiatkowski. L’entraîneur de l’équipe m’a préparé pour arriver en forme au Giro et aider au mieux Rigoberto Uran à le gagner.

On a le sentiment que vous n’avez jamais aussi peu couru en début de saison…
Et c’est vrai. En revanche un gros travail est fait à l’entraînement pour pouvoir arriver en course avec l’envie d’accrocher le dossard, sans jamais être ni lassé ni blasé. L’idée c’est de prendre le départ le couteau entre les dents. Quand vous regardez une équipe comme la nôtre, certains ne courent pas beaucoup mais quand ils sont là ils sont toujours devant. J’ai repris aux classiques ardennaises après un mois de coupure depuis le Tour de Catalogne. Je ne pensais vraiment pas être en forme, or je suis arrivé à un niveau correct avec l’envie de faire mal à tout le monde et de gagner avec nos leaders.

Qu’est-ce qui vous a le plus épaté dans cette formation Etixx-Quick Step ?
Quand j’ai rencontré Patrick Lefévère la première fois en octobre dernier pour le premier stage à Bruxelles, il m’a dit qu’ici on mettait tout en place pour que le coureur n’ait rien à redire, qu’il n’ait aucune remarque à faire. Quand le coureur ne marche pas, c’est à lui de lui rendre des comptes, ça ne peut pas être de la faute du boyau, de la roue, du casque… Chacun fait son boulot à 101 %, en faisant toujours un peu plus que ce qu’il devrait faire. Ça met les coureurs dans les meilleures conditions possible pour faire le meilleur résultat.

Sur le Giro, vous protégez Rigoberto Uran, comment cela se traduit-il selon les étapes ?
Des coureurs ont été désignés pour faire le travail dans la plaine et les étapes peu vallonnées. Moi, j’interviens surtout sur les étapes de montagne. C’est ainsi dans toutes les équipes. Des coureurs sont désignés comme équipiers selon le profil de l’étape. Les moins bons grimpeurs aident dans la première partie de l’étape. Ils remontent les bidons, replacent le leader aux meilleures positions du peloton, mangent du vent. Tout ça, c’est un travail de l’ombre, mais il faut des coureurs aguerris. Etixx-Quick Step signe des coureurs pour faire ce travail. C’est un boulot. Il faut arriver à tenir la gueule dans le vent et avoir cette mentalité.

De votre côté, quelles ambitions nourrissez-vous vis-à-vis du rôle qui vous a été confié ?
J’espère pouvoir l’accompagner le plus longtemps possible. Nous avons pris nos marques au Tour de Romandie, où ça s’est plutôt bien passé. Rigoberto était assez content de mon travail, il me l’a souligné, même si je n’étais pas encore au top. J’espère me comporter un peu mieux sur ce Giro dans les étapes de montagne quand il ne restera plus qu’une vingtaine de coureurs dans le peloton. C’est du travail de l’ombre.