Pauline, vous avez mené le Championnat de France du contre-la-montre presque de bout en bout…
C’était le gros objectif de l’année. J’ai été rapidement en tête, c’est vrai, puisqu’on m’a annoncé 2 secondes d’avance avant le premier point intermédiaire. Plus précisément on me l’a annoncé au bord de la route parce que le haut-parleur sur la voiture de mon père ne fonctionnait pas. Donc je me suis fiée aux gens qui me donnaient les écarts sur le bord de la route. Je me suis dit : quoi qu’il arrive je fais tout à fond, c’est à l’arrivée que j’aurai les écarts.

Qu’avez-vous pensé du parcours de Lannilis ?
Il est dur. Je suis arrivée lundi. J’ai commencé par le faire en voiture et j’ai trouvé que ça descendait tout le temps. Mais quand je l’ai fait en vélo, j’ai vite compris que ça ne descendait pas. C’est vallonné, il y a des faux-plats montants dont je n’arrivais pas à voir le bout. Et avec la pluie, c’était délicat. C’est un très joli circuit, assez technique, avec pas mal de virages.

Votre objectif était de confirmer par rapport à votre victoire de l’année dernière ?
Oui. L’année dernière, on ne m’attendait pas trop, je n’avais pas forcément de pression. Cette année, en repensant à ma performance de l’année passée, je me disais que ce serait bien de faire pareil, ça faisait un peu de pression. J’ai essayé de gérer au mieux. Dans un chrono, il faut donner tout ce qu’on a. C’est ce que j’ai essayé de faire ici. Je suis fière de représenter mon pays, de porter ce maillot.

Comment vous êtes-vous préparée à cette épreuve ?
J’ai fait pas mal de chronos cette année. On a un nouveau directeur sportif qui est super bien, il donne pleins de conseils. Je pense que cette victoire, c’est aussi grâce à lui. En plus, il y a une super émulation chez Rabobank.

Qu’avez-vous pensé en apprenant la participation de Jeannie Longo, finalement 9ème à 2’15 » ?
Je me suis dit : « si elle vient aux France, c’est qu’elle est prête, qu’elle vient pour gagner ». Mais je ne me suis pas fait de films sur elle,  je n’en ai pas rêvé cette nuit !

Quelle est à présent votre ambition pour la course en ligne de samedi ?
C’est de gagner, comme tout le monde. Je pense qu’on est toutes venues pour cela, on ne va pas s’en cacher. On va faire une course intelligente. Comme j’ai déjà un titre, j’ai moins de pression. Je n’ai reconnu le circuit qu’une fois pour l’instant, et en voiture. J’avais surtout reconnu le chrono. C’est maintenant que je vais me concentrer sur la course en ligne.

Que pensez-vous des ribins présents sur le circuit ?
Je trouve ça bien. C’est osé pour des Championnats de France mais c’est bien, ça change. Au départ, ça me faisait un peu peur car ils sont loin de l’arrivée. Ensuite, on prend de grandes routes. J’ai pensé que ce serait monotone, que ce serait une course un peu bizarre. Mais finalement le final se révèle très dur. C’est vraiment un très joli circuit. C’est bien d’innover un peu.

Propos recueillis par Elodie Troadec à Lannilis le 20 juin 2013.