Thibaut, quels seront vos grands objectifs cette saison ?
L’objectif majeur, c’est le Tour de France. Mais avant cela il y aura le Tour de Catalogne, le Tour du Pays Basque et le Tour de Romandie, des courses sur lesquelles j’espère entrer dans le Top 10 au classement général. Je disposerai d’un statut de leader sur ces épreuves. Et puis je ferai peut-être la Vuelta en fin d’année, mais cette fois davantage pour aider un autre leader. Ce sera un programme bien chargé.

Qu’attendez-vous de cette saison 2013 ?
Ça va être l’année de la confirmation, la plus difficile sûrement, après une année comme 2012 où tout s’est bien déroulé et même sans trop le chercher. Maintenant il va me falloir confirmer et j’espère être en bonne condition dès février pour bien commencer. Je n’ai pas travaillé différemment que l’année dernière. Quand on gagne une course, il y a aussi toujours une part de chance, et j’espère qu’elle sera à nouveau de mon côté cette année.

Ressentez-vous davantage de pression ?
Oui. En tout cas moi je vais me la mettre plus, c’est sûr. Si je n’accroche pas au minimum un Top 10 sur le Tour, ce sera une déception pour moi. Il faudra confirmer et je sais que ce ne sera pas facile. Sans parler d’une victoire d’étape, j’aimerais faire aussi bien au classement général du Tour de France. Confirmer un Top 10 serait déjà super.

Par où passera votre approche du Tour de France ?
J’irai au Tour de Suisse plutôt qu’au Dauphiné. J’y serai plus tranquille, j’y aurai moins de pression, je serai moins observé. Ça me permettra d’arriver sur le Tour en étant le plus frais possible. Auparavant, le programme sera le même que l’an dernier, avec les courses françaises en début d’année : la Marseillaise, le Tour Med, le Tour du Haut Var et la Classic Sud Ardèche. Je vais ensuite zapper Tirreno-Adriatico pour me concentrer sur mes premiers objectifs qui seront le Tour de Catalogne et le Tour du Pays Basque.

Ne craignez-vous pas que l’on oublie parfois votre jeunesse et que l’on vous en demande trop à vous qui n’avez que 22 ans ?
C’est vrai que j’ai parfois l’impression que les journalistes me donnent 25-30 ans ! Il me reste peut-être quinze Tours de France à disputer, alors parler de podium à bientôt 23 ans, ça fait un peu tôt.

Vous êtes néanmoins considéré déjà comme le leader de l’équipe FDJ. Comment concevez-vous ce rôle ?
C’est un statut particulier, et ce n’est pas non plus ce que je préfère. J’ai envie d’être leader mais étant donné mon jeune âge il ne m’est pas facile de m’affirmer en tant que tel par rapport à des coureurs comme Sandy Casar et Pierrick Fédrigo, qui ont déjà un palmarès. Imposer des choses n’est pas non plus trop mon fort. Je le travaille, ça va venir petit à petit.

Une rivalité est-elle en train de s’installer avec Pierre Rolland, l’autre Français susceptible d’accrocher un Top 10 dans le Tour de France ?
Les médias vont chercher à nous comparer avant le Tour, c’est sûr, mais nous n’avons pas du tout le même programme. Il me semble que nous ne nous verrons que sur le Tour. Mais non, il n’y a pas du tout de rivalité avec lui. Il y a suffisamment de concurrents comme ça. Et puis finir meilleur Français du Tour, ça m’importe peu !

L’exercice dans lequel vous semblez le plus perfectible demeure le contre-la-montre, l’avez-vous travaillé ?
Je le travaille depuis trois ans. Durant ma première année pro, je perdais plus d’une minute aux 10 kilomètres. Ça s’est un peu amélioré depuis. J’espère diviser par deux ce temps-là. Je m’entraîne beaucoup sur le vélo de chrono, et nous avons un nouveau vélo cette année. Avoir du très bon matériel, c’est aussi important.

Combien d’années vous donnez-vous avant d’atteindre le podium du Tour de France ?
J’essaie de gravir les marches une par une. Déjà confirmer mon Top 10. Si j’arrive à le confirmer je parlerai peut-être du Top 5 dans deux ans. Et de là, on envisagera peut-être un podium. Mais chaque chose en son temps.

Propos recueillis à Paris le 24 janvier 2013.