Thomas, le tracé du 101ème Tour de France vous plaît-il ?
Oui, beaucoup même. Je sors d’une édition 2013 qui s’est passée moins bien pour moi que les années précédentes. J’ai donc envie de me racheter l’an prochain, sur un parcours qui laisse de la place aux coureurs qui aiment l’offensive, qui aiment bouger. Il n’y a plus qu’à ! Découvrir le tracé, c’est une chose, il faut maintenant tout mettre en œuvre pour pouvoir en tirer profit et être devant.

Que vous inspire le retour des pavés entre Ypres et Arenberg ?
J’y suis favorable. Mais là, c’est corsé. Ce ne sera pas des pavés au rabais ! J’ai déjà fait Paris-Roubaix quelquefois, et je me demande si je ne vais pas en prendre le départ l’an prochain pour prendre des repères. Ce ne sera pas une étape allégée avec un petit passage par les pavés juste pour dire qu’on l’a fait. Il y aura de vrais secteurs ! Je ne me considère pas comme un prétendant au podium, je n’aurai donc pas le même stress que les favoris, mais sur cette étape il pourra y avoir de la casse. Des leaders qui perdront du temps, il y en aura, c’est sûr et certain. Que ce soit physiquement ou sur des bris de matériel.

Diriez-vous de ce parcours qu’il est ouvert ?
On retrouvera comme cette année les tout meilleurs grimpeurs, surtout qu’il n’y a qu’un seul contre-la-montre. Mais avec ce massif des Vosges qui s’ajoute aux Alpes et aux Pyrénées, en plus de l’étape vallonnée du Yorkshire et de celle des pavés, sans oublier d’éventuels coups de bordure dans le sud de la France, il y a vraiment de quoi faire pour tous les profils de coureurs. Sur la 100ème édition, il y avait peut-être plus de haute montagne, cette fois tout le monde sera servi.

On imagine que certaines étapes vous ont déjà sauté aux yeux…
Je ne suis pas un fan des reconnaissances mais je crois cette fois qu’il y aura quelques points de passage obligés pour justement bien se mettre les étapes en tête. On en reparlera quand on réattaquera la saison puisque l’année vient seulement de s’achever et que le temps des vacances commence. D’ici là il reste neuf mois d’entraînement et de courses à se taper avant le Tour. On pourra tirer tous les plans que l’on veut sur la comète, on ne saura jamais comment ça va se dérouler en juillet prochain.

Le passage en Alsace vous fait déjà de l’œil ?
Ce seront de super belles étapes avec le col de la Schlucht, le Petit Ballon, le Platzerwasel… J’ai eu la chance de faire le Tour chaque année depuis 2003, et l’Alsace, d’où je suis originaire et où toute ma famille habite, a quand même été bien servie depuis dix ans. Ce sera encore le cas l’année prochaine et c’est très bien car c’est toujours le théâtre de belles étapes. On aura une vraie étape de haute montagne dans les Vosges.

Le contre-la-montre de 54 kilomètres repoussé en toute fin de Tour peut-il avantager les Français au classement général ?
Oui, pour répondre concrètement à la question, mais je pense surtout que ce qui avantagera les Français c’est l’arrivée de la nouvelle génération. J’ai l’impression que son talent est supérieur à la génération à laquelle j’appartiens. C’est cette jeune génération qui donnera une meilleure chance aux Français plutôt que le parcours en lui-même.

Vous vous disiez revanchard après le Tour 2013, qu’attendez-vous de 2014 ?
On va voir. Faire mieux c’est évident après une édition 2013 dans laquelle je n’ai pas été à la fête. Je vais essayer de retrouver les jambes que j’ai pu avoir ces dernières années.

Le Team Europcar souhaite faire partie du WorldTour en 2014, est-ce important ?
J’ai toujours dit que ma volonté n’était pas d’être en 2ème division mondiale, même si mon équipe y est. Quand Europcar a repris la structure de Jean-René Bernaudeau il y a trois ans, je savais très bien que nous serions en 2ème division. Ça s’est très bien passé comme ça. Mais je ne vais pas cacher que si on peut à nouveau faire partie de l’élite mondiale, ce ne sera que mieux. D’autant plus que ça assurera au sponsor une place garantie et non pas soumise aux invitations sur les grands événements. Je suis dans mes bonnes années, bien que plus près de la fin que du début, et j’ai envie de profiter au maximum de mes années de vélo.

Cela passera-t-il par un nouveau programme pour vous ?
Sans doute, mais déjà on va attendre le 4 novembre pour savoir à quelle division nous appartiendrons en 2014. A partir de là je pourrai établir un calendrier. Il faut aussi que je tire les enseignements de 2013, que je me préserve. Si je devais faire un deuxième Grand Tour l’an prochain, si deuxième Grand Tour il y a, ce serait plutôt la Vuelta que le Giro. Le Tour d’Italie, je sais ce que c’est. C’est tellement éprouvant physiquement que si je devais y aller, ce serait difficile à 34 ans d’imaginer boucler un Giro quand on a pour objectif le Tour de France.

Propos recueillis à Paris le 23 octobre 2013.