Vincent, vous avez découvert le parcours du Tour de France 2014, qu’en pensez-vous ?
C’est toujours un grand plaisir que de découvrir le parcours du Tour de France. En arrivent au Palais des Congrès je n’écoute pas ce qui se passe autour, je ferme les yeux, juste pour avoir le plaisir de découvrir le tracé sur l’écran géant. Comme ça, je ne le trouve pas très dur, plus à l’image de l’édition 2012 que de l’édition 2013. L’étape des pavés sera importante. Ce jour-là, comme on l’a vu par le passé, certains gros leaders risqueront de perdre leurs illusions. Il faudra être attentif. Ensuite les Alpes vont être un petit peu annexées. C’est dommage car nous on les aime bien. Malgré tout Christian Prudhomme et son équipe ont rajouté un troisième massif montagneux avec les Vosges. Sans être de la très haute montagne, il y aura déjà de quoi décanter la course.

Après l’excellent Tour réalisé par l’équipe Ag2r La Mondiale sur la 100ème édition, comment définirez-vous votre groupe en fonction de ce tracé ?
Nous allons nous adapter en fonction du plat qui nous est proposé. Les organisateurs définissent le parcours, les coureurs disposent ensuite. A nous d’organiser notre équipe en fonction de ce qui nous est proposé. D’ores et déjà Carlos Betancur a la volonté de faire le Tour mais nous compterons d’autres leaders avec Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet. On verra comment nous organiserons la course autour de ces leaders.

Vous évoquiez l’étape des pavés, or vous disposerez dorénavant de deux atouts en la matière avec Sébastien Turgot et Damien Gaudin…
Nous les avons recrutés parce que nous avions des points faibles dans ce domaine et que nous avons eu l’opportunité d’intégrer ces deux coureurs à notre effectif. Ça nous servira beaucoup pour Paris-Roubaix, le Tour des Flandres, toute la campagne des classiques… et cette étape du Tour de France, qui pourrait être importante pour eux. Il y aura neuf places dans l’équipe, la sélection sera serrée.

Les deux premières étapes dans le Yorkshire, que Vélo 101 vous fera découvrir ces prochains jours en vidéo, pourrait réserver bien plus de surprises qu’on ne le pense. Irez-vous les reconnaître ?
Nous n’irons pas spécialement les reconnaître car c’est tout de même lourd de s’organiser et d’aller reconnaître ces étapes. On verra éventuellement si on arrive plus tôt en Angleterre mais nous n’y ferons pas de voyage spécifique. Il faudra voir aussi s’il y a du vent, si les routes sont étroites… Beaucoup de paramètres entreront en ligne de compte. Nous allons quoi qu’il en soit bien étudier le parcours, précisément, pour y mettre la meilleure équipe possible au service de nos leaders. Je rappellerai quand même que le Tour de France se gagne en montagne, que nous avons une équipe de grimpeurs, et que nous privilégierons nos grimpeurs pour envisager faire de belles choses en montagne.

La dernière semaine du Tour de France, ardue, peut-elle avantager un garçon comme Jean-Christophe Péraud, qui aura une revanche à prendre l’été prochain ?
Oui, si tout est en ligne de chaîne et qu’il n’y a pas de souci. Je pense que c’est un Tour qui doit convenir à Jean-Christophe, avec un seul chrono qui semble assez difficile. C’est bien pour notre équipe car nous n’avons pas non plus les meilleurs rouleurs du monde. Nous savons qu’on perd généralement pas mal de temps dans ce domaine, où Jean-Christophe est le seul chez nous capable de limiter la casse.

Vous avez bouclé votre recrutement avec Alexis Vuillermoz, un coureur lui aussi issu du VTT, peut-il un jour suivre les traces de Jean-Christophe Péraud ?
Nous sommes déjà très heureux d’avoir permis à ce coureur de ne pas rester sur la touche. Ça aurait été totalement injuste tant il a montré de réelles qualités pour sa première année pro. Nous sommes donc très heureux de l’accueillir et nous sommes persuadés qu’il va nous apporter beaucoup. Ce sera réciproque. Ses qualités de puncheur font qu’il fera sûrement un Grand Tour, mais il est trop tôt pour dire lequel.

Vous évoquiez la participation probable de Carlos Betancur au Tour de France. Pourriez-vous imaginer huit coureurs français autour de lui sur le Tour 2014 ?
Cette année nous avions neuf coureurs français les uns autour des autres, mais il n’y a pas d’a priori. Ce qui guide la sélection, c’est d’amener la meilleure équipe possible, ce n’est pas la nationalité. En tant qu’équipe française avec un sponsor français, nous nous interdisons de partir à moins de cinq coureurs français au départ du Tour. En revanche le parcours et la forme du moment décideront du reste du groupe.

Quoi qu’il en soit vous présenterez des leaders distincts au Giro et au Tour ?
Oui car même au niveau des meilleurs coureurs mondiaux, on voit que c’est difficile de briller sur le Giro et sur le Tour de France. La doublette aujourd’hui, c’est plutôt Giro-Vuelta, éventuellement Tour-Vuelta, mais Giro-Tour ça paraît compliqué.

Propos recueillis à Paris le 23 octobre 2013.