Le Breton Cyril Gautier (Bbox Bouygues Telecom) découvre le Tour de France. A l’occasion de sa première participation à la Grande Boucle, il nous confie son journal de bord.

Cyril, vous avez encore réussi à montrer le maillot aujourd’hui, c’est une satisfaction ?
Oui, dès le départ en fait car on va dire que c’est moi qui ai lancé la bonne échappée, avant que Sandy Casar ne la relance. On est parti à plusieurs et je me suis un peu à fond dès le départ. C’est parti vite mais j’étais devant, c’est déjà ça. Après, on voit que le niveau est supérieur. On est au Tour de France et ce sont les cadors qui sont là.

Cette échappée vous aura fait beaucoup apprendre, non ?
J’ai appris, certes, mais j’ai reçu aussi ! C’était dur. Les derniers kilomètres de la Madeleine ont été éprouvants. C’était long. La Caisse d’Epargne imprégnait un bon rythme, ils marchaient fort quand même. Mais j’étais devant et c’est une satisfaction. J’espère maintenant progresser à l’avenir pour pouvoir basculer avec les meilleurs devant.

La chaleur vous a encore accompagnés aujourd’hui…
Il a fait encore chaud aujourd’hui. Mais il valait mieux ça que de la pluie car dans les descentes ça aurait été dangereux.

Avec Anthony Charteau et vous devant peut-on dire tout de même que ça a été une bonne journée pour Bbox Bouygues Telecom ?
C’est vrai qu’Anthony a pris le Maillot à Pois mais je n’ai pas vu comment ça se passait pour lui devant dans le final. Il a le maillot et c’est bien. On a vu dimanche vers Morzine-Avoriaz qu’il marchait très bien. Je lui ai dit que j’allais rouler et qu’on verrait comment ça se passerait pour lui après. Il fait 5ème de l’étape et il prend le maillot, c’est bien.

Comment avez-vous géré les derniers kilomètres, une fois décroché du groupe de tête ?
J’ai essayé de m’accrocher à chaque fois que quelqu’un me dépassait. Mais quand Andy Schleck et Alberto Contador sont passés, j’ai bien vu que c’étaient eux les favoris, à l’allure à laquelle ils sont passés. Je ne me suis pas accroché longtemps. J’essayais de suivre tous ceux qui me doublaient mais ça a été vraiment dur. Si j’ai pété avec le groupe de tête c’est que j’étais dans le rouge. Alors pour s’accrocher après… L’avantage, c’est que je me suis fait rattraper par le groupe Le Mével juste au kilomètre. Là j’ai réussi à tenir et c’est bien.

Voilà deux fois maintenant qu’on vous voit à l’attaque, les jambes sont là ?
Oui, ça va, même si je me suis mis dans le rouge dans le final. J’avais l’impression de ne plus trop avancer sur la fin. Ca allait un petit mieux dans l’avant-dernier col avant la Madeleine. Du pied de la Madeleine et jusqu’à ce que je craque, ça allait aussi. Et puis après, plus rien !

Comment avez-vous géré la journée d’hier ?
Comme mes collègues, on a récupéré. Le matin, on est resté dormir. On a aussi fait une prise de sang, chacun dans l’équipe, pour connaître nos niveaux et voir si tout le monde allait bien. Puis on a été rouler, on a mangé, sieste, massage, ostéo, et la journée est passée assez vite.

Maintenant, ce n’est que partie remise…
Ce que j’espère maintenant, c’est reprendre une bonne échappée, qui aille au bout, pour que ce que j’ai fait jusque-là soit récompensé.

Combien de temps va-t-il vous falloir pour récupérer de vos efforts ?
Ca, on verra demain !

Propos recueillis à Saint-Jean-de-Maurienne le 13 juillet 2010.