Alberto Contador. Vendredi, Michele Scarponi se félicitait d’avoir gagné 12 secondes de bonification sur une étape de montagne aussi roulante que celle proposée. Que dire alors des 17 secondes conquises hier par Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) en 1300 mètres : 5 secondes acquises sur le terrain, 12 de bonification. « C’est vrai qu’on a vu un Scarponi très fort vendredi, mais sur cette étape j’ai fait ce que je pouvais », a déclaré un Contador orgueilleux vingt-quatre heures après s’être montré limité à Montevergine. Bien qu’il n’ait guère prêté attention aux interrogations suscitées par ce bref épisode, on a bien senti son besoin de mettre les choses au point vingt-quatre heures avant l’Etna. « C’est là que commencera la bataille. Etant donné ma position au général, je vais pouvoir observer mes adversaires avant de décider du moment où attaquer. »

Vincenzo Nibali. De tous les favoris, le Sicilien Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) sera le plus motivé aujourd’hui. Normal, il arrive sur ses terres avec la double ascension de l’Etna pour point d’orgue. « Sur le papier c’est une étape comme les autres, plus rude parce qu’elle emprunte deux fois l’Etna, mais émotivement ce sera très différent pour moi, annonce Vincenzo Nibali. On partira de Messine, ma ville natale, où j’ai mes racines. Je vais recevoir un accueil chaleureux avec ma famille, mes amis, mes supporters. Je connais parfaitement les routes de la course. Je ne dis pas tous les virages mais presque. Le volcan nous attend : à sa façon, il l’a fait savoir il y a quelques jours. Mais si tout le monde me demande de gagner je dois rester concentré sur ma course à long terme. La tête doit prendre le dessus sur le cœur. Mon objectif est de gagner à Milan, cela rendrait encore plus heureux mes tifosi. Mais si je peux gagner ici… »

Oscar Gatto. Vainqueur en début d’année d’une étape du Tour de Reggio-Calabre, Oscar Gatto (Farnese Vini-Neri Sottoli) s’est à nouveau imposé sur les terres calabraises hier à l’occasion de la huitième étape du Giro. Avec Contador, il a été le seul à tirer profit de la côte placée tout près de l’arrivée. « La Calabre me porte chance, a déclaré le vainqueur d’étape. J’avais déclaré vouloir bien faire. J’avais bien suivi la reconnaissance de cette étape et j’étais convaincu que je pouvais bien m’y comporter. Je n’avais pas noté un endroit précis où porter mon attaque mais je l’ai fait à l’instinct, à un kilomètre et demi de l’arrivée. J’ai alors démarré du plus fort que je le pouvais. Plus loin j’ai vu que Contador me pourchassait. Il était assez loin aux 300 mètres, j’espérais qu’il ne me reprendrait pas, mes jambes et mon cœur éclataient mais il était à fond aussi. »

L’étape du jour :

9ème étape : Messine-Etna (169 km). A la veille d’une première journée de repos pour l’ensemble de la caravane rose, le Giro fait étape aujourd’hui en Sicile pour l’étape-reine de la première semaine de course. Au départ de Messine, la cité natale de Vincenzo Nibali, la course longera la mer durant une quarantaine de kilomètres avant de bifurquer sur les pentes volcaniques de l’Etna, l’un des volcans les plus actifs du monde, dont le sommet culmine à 3300 mètres d’altitude. Les coureurs n’iront évidemment pas jusque-là. Ils emprunteront deux routes bien distinctes qui leur feront gravir les pentes du volcan. La première ascension sera longue de 18 kilomètres à 6,1 % et située à 79 kilomètres de l’arrivée. Après la descente, les coureurs repartiront à l’assaut de l’Etna via un autre versant et une route finale de 19,4 kilomètres à 6,2 %.