Paolo Tiralongo. A 33 ans et après douze saisons chez les pros, l’Italien Paolo Tiralongo (Astana) a obtenu hier la première victoire de sa carrière. « Je me sens bien depuis la journée de repos, a confirmé celui qu’on avait déjà vu en contre-attaque la veille. Alberto Contador, qui était à côté de moi dans la montée finale, m’a dit à quel moment je devais partir. Alors je me suis lancé, je me sentais bien. A 2 kilomètres de l’arrivée, j’ai commencé à fatiguer. Puis je sentais que j’allais être rejoint, mais je ne comprenais pas par qui. Je me suis retourné et j’ai vu le Maillot Rose d’Alberto. A ce moment j’ai su que c’était un ami qui arrivait et qu’il n’aurait jamais cherché à me dépasser. Alors Alberto m’a encouragé, il a contrôlé un peu les autres qui revenaient sur moi, et j’ai fait mon sprint final. J’ai toujours travaillé pour de grands leaders, aujourd’hui c’était mon jour. »

Alberto Contador. Il a giclé à l’approche du dernier kilomètre, doublé insolemment chacun des coureurs qui s’étaient lancés à la poursuite de Paolo Tiralongo, rejoint l’homme de tête et roulé pour lui afin de favoriser sa victoire. Hier, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) s’est comporté en prince mais la facilité affichée par l’Espagnol est apparue arrogante. « Paolo a beaucoup travaillé pour moi l’an passé chez Astana et il m’a aidé dans ma conquête du Tour de France, alors il méritait cette victoire, a souligné le Maillot Rose qui contrôle décidément tout sur ce Giro. Je ne lui ai pas fait de cadeau, il a gagné parce qu’il était le plus fort. Il a attaqué plusieurs fois et je n’avais pas besoin de gagner une autre étape. Qu’il gagne cette étape me remplit de joie, c’est comme si j’avais gagné moi-même. »

Infirmerie. Deux coureurs ont fait les frais hier d’une lourde chute au cours de la dix-neuvième étape du Giro. Une demi-douzaine de concurrents est tombée sur une route mouillée à 70 kilomètres de l’arrivée. Premier porteur du Maillot Rose et 2ème de l’étape la veille, le champion d’Italie du contre-la-montre Marco Pinotti (HTC-Highroad) s’est fracturé le bassin. Son coéquipier américain Craig Lewis (HTC-Highroad) s’est quant à lui brisé une jambe. Il souffre d’une fracture du fémur gauche et de deux côtes cassées. Les deux coureurs de l’équipe américaine ont été évacués vers l’hôpital de Domodossola. Ils sont les principales victimes de cette étape marquée par d’importantes averses entrecoupées d’éclaircies. Le Vénézuélien Carlos-José Ochoa (Androni Giocattoli), touché également, a pu conclure l’étape avec de nombreuses plaies.

José Rujano. Il s’était montré l’un des meilleurs grimpeurs de ce Giro en début de course, 2ème sur l’Etna non loin d’Alberto Contador puis vainqueur à Grossglockner devant le Maillot Rose. Hier pourtant, José Rujano (Androni Giocattoli) a souffert, lâché du peloton des meilleurs à une dizaine de kilomètres du sommet de Macugnaga. A l’arrivée, on a appris que le petit grimpeur vénézuélien souffrait depuis quelques jours de difficultés des voies respiratoires, qu’il soigne actuellement à l’aide d’antibiotiques. Il a payé ce souci de santé et regagné la ligne attardé avec 2’20 » de retard sur Alberto Contador. Lui qui occupait hier matin la 6ème place du classement général a largement rétrogradé au classement général, où les positions demeurent serrées derrière Contador. Le voilà 10ème à 11’50 ».

Michele Scarponi. Toujours 2ème du classement général à deux étapes du terme du Tour d’Italie, Michele Scarponi (Lampre-ISD) a cédé du temps à son principal adversaire Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) hier à Macugnaga. Le démarrage d’Alberto Contador dans le final a semé la zizanie dans le groupe des meilleurs. Vincenzo Nibali a ainsi coupé la ligne 5 secondes avant Michele Scarponi, auxquelles il convient d’ajouter 8 secondes de bonification. Nibali revient ainsi à 34 secondes de la 2ème place. « Je ne suis évidemment pas très content, a admis Michele Scarponi. J’ai cédé quelques secondes à Nibali dans notre confrontation, mais je n’ai pas envie de me perdre en explications, je préfère me concentrer sur l’étape à venir, qui sera fondamentale. Contador et Nibali se sont montrés plus forts mais l’arrivée leur correspondait davantage. »

L’étape du jour :

20ème étape : Verbania-Sestrières (242 km). C’est la dernière étape en ligne de ce Tour d’Italie, la dernière en montagne également avec une huitième et ultime arrivée en altitude. Et quelle étape ! A vingt-quatre heures du terme de la course rose, les coureurs devront encore parcourir 242 kilomètres entre Verbania et Sestrières, dans le Piémont. Plane durant près de 200 kilomètres, l’étape prendra de la hauteur dans sa partie finale avec l’ascension du redoutable col des Fenêtres (18,5 km à 9,2 %), dont les 8,5 derniers kilomètres empruntent des routes non asphaltées jusqu’à 2178 mètres d’altitude. Au sommet, à 27 kilomètres de l’arrivée, la course plongera dans une descente de 11,2 kilomètres qui la mènera au pied de l’ascension finale vers Sestrières pour 16,2 kilomètres à 3,8 %. Au sommet, il en sera fini de la haute montagne.