Gianluca Brambilla (Etixx-Quick Step), vainqueur d’étape à Arezzo et nouveau maillot rose. « Pour tout dire, je pensais à cette étape depuis que j’ai terminé 3ème des Strade Bianche en mars dernier. J’ai laissé les autres attaquer au début de la montée car je savais que la partie non asphaltée était la plus importante de l’ascension. C’est là que j’ai accéléré et cela a tourné en ma faveur. En arrivant dans les derniers kilomètres, je me suis rendu compte que je vivais l’un des plus beaux jours de ma vie. Depuis que j’ai rejoint l’équipe Etixx-Quick Step il y a trois ans, je me sens de plus en plus confiant. Je dédie cette victoire à ma petite amie Cristina et ma fille Asia née il y a quelques semaines à peine. J’ai hâte de les voir à Asolo. Mais d’ici là, il reste un contre-la-montre individuel très difficile et je compte tout donner. »

Matteo Montaguti (Ag2r La Mondiale), 2ème de la 8ème étape à Arezzo après avoir dynamité le groupe d’échappés dans l’Alpe di Poti. « Mon seul regret est de ne pas réussir à rester dans la roue de Brambilla dans l’Alpe di Poti. J’étais très bien dans la deuxième partie. Il m’a manqué 500 mètres pour aborder la partie plate avec lui. Si je reste avec lui, il jouait le maillot et moi la gagne de l’étape ! C’est dommage d’un point de vue personnel et aussi pour l’équipe ! Dans l’échappée, Blel Kadri a roulé comme un fou pour moi. J’ai attaqué, je voulais tout donner. Malgré tout, cela reste une belle journée collective. Domenico Pozzovivo a montré qu’il était en forme, il connaissait parfaitement le parcours et l’équipe l’a emmené parfaitement. Cela donne un gros moral et l’envie de récidiver. »

Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), dont la défaillance sur les routes blanches l’oblige à abandonner son maillot rose. « On en revient au plan A qui était de remporter des contre-la-montre, mais pour l’heure, je suis déçu. Il se peut que je sois de retour en rose à l’issue du contre-la-montre et dans ce cas la situation serait différente. L’objectif initial n’était pas de jouer le classement général et si l’on regarde les choses en face, au moins vingt coureurs étaient meilleurs que moi dans la montée. Viser le classement général n’a peut-être pas de sens. J’ai simplement connu une mauvaise journée. Je ne me sentais déjà pas très bien la veille. Si j’ai autant de puissance dans le chrono que sur cette étape, alors je ne gagnerais pas le contre-la-montre, c’est une certitude. J’espère bien récupérer pour signer une belle performance. »

Alejandro Valverde (Movistar Team), auteur de plusieurs offensives dans l’Alpe di Poti. « En ayant des équipiers dans l’échappée, je pensais que ça valait le coup de passer à l’attaque dès le pied de la montée. José-Joaquin Rojas et Jasha Sütterlin m’ont attendu et ils ont été d’une grande aide. Tout s’est bien passé grâce à la performance collective de l’équipe. Mes rivaux pour le classement général ont bien répondu, mais Dumoulin était en difficulté. Je voulais le repousser le plus loin possible car il est le plus fort contre la montre. Même s’il a connu une mauvaise journée, je pense toujours Tom Dumoulin capable de remporter le Giro. Mais je ne m’attendais pas à lui prendre autant de temps. »


Marcel Kittel. Décidément, les routes italiennes ne réussissent pas à Marcel Kittel (Etixx-Quick Step). Ce n’est pas sur le Giro que l’Allemand débloquera son compteur de victoires sur le sol italien. Le sprinteur d’Etixx-Quick Step a en effet préféré jeter l’éponge. Son Tour d’Italie étant d’ores et déjà réussi depuis qu’il a remporté les deux premières étapes en ligne aux Pays-Bas et porté le maillot rose le temps de 24 heures. « Je ressens le besoin de récupérer après une longue première partie de saison, estime le coureur. J’ai lancé ma saison très tôt dans le but de revenir après une saison 2015 très difficile et cette saison sera plus longue que d’habitude pour moi en raison des Championnats du Monde au Qatar. Ce n’est pas tous les ans qu’une telle opportunité se présente aux sprinteurs. Il est très important de faire attention à mon niveau de forme. »

Horaires. C’est le grand rendez-vous de cette fin de première semaine. Les quinze premiers au classement général s’élanceront de trois minutes en trois minutes pour 40,5 kilomètres contre la montre dans le Chianti, mais auparavant, les concurrents partiront toutes les 60 secondes. Après la lanterne rouge Cheng Ji, premier coureur à s’élancer à 12h40, mais avant Gianluca Brambilla à 16h16, Bob Jungels partira à 15h37, Andrey Amador à 15h40, Tom Dumoulin à 15h46, Mikel Landa à 15h49, Domenico Pozzovivo à 15h52, Rafal Majka à 15h55, Rigoberto Uran à 15h58, Esteban Chaves à 16h01, Vincenzo Nibali à 16h04, Alejandro Valverde à 16h07, Steven Kruijswijk à 16h10, et Ilnur Zakarin à 16h13.


Devenez Maillot Rose des pronostiqueurs ! Tout au long du Giro, pronostiquez chaque jour avant 14h00 sur le vainqueur de l’étape à venir. Le plus régulier à l’issue des vingt-et-une étapes se verra remettre un maillot rose Santini.


L’étape du jour :

9ème étape : Radda in Chianti-Greve in Chianti (40,5 km CLM). Qui a dit que le Giro n’était destiné qu’aux grimpeurs ? Bien que les arrivées à Roccaraso et à Arezzo aient livré quelques premières indications, c’est dans le Chianti que les choses sérieuses commencent et que les premières différences notables seront enregistrées. Jusqu’au premier pointage à Castellina in Chianti (11,6 km), la route est sinueuse et en léger faux-plat montant, avant de descendre jusqu’à Madonna in Pietracupa (22,3 km). Là, la route s’étrécit pour 4 kilomètres. La principale difficulté n’arrive cependant qu’à Panzano in Chianti (33,7 km). Une longue descente amènera les coureurs vers Greve in Chianti. La route s’aplanit et s’élargit à 2 kilomètres du but. Une dernière courbe à 300 mètres de l’arrivée permet de rejoindre la ligne tracée dans la vieille ville.

L’image du jour : quand deux champions font le débrief…

Un Giro peut-il se jouer en partie en coulisses ? En bon diplomate, Vincenzo Nibali s’est rapproché d’Alejandro Valverde pour expliquer son attitude dans l’Alpe di Poti. La scène est rapportée par un journaliste de la Gazzetta dello Sport et immortalisée par un photographe officiel. Loin des caméras de télévision, le leader de l’équipe Astana retrouve son homologue dans l’équipe Movistar, alors en train de signer des autographes. L’Italien félicite l’Espagnol pour son étape et s’excuse presque de ne pas avoir collaboré avec le Murcien. « Toutes mes excuses, j’étais seul et tu avais deux hommes avec toi », dit l’ancien vainqueur du Tour d’Italie au champion d’Espagne. Ce à quoi Valverde a répondu par un sourire et un pouce levé vers le ciel. Un rapprochement qui pourrait être utile à l’un comme à l’autre dans les semaines qui viennent.