Quick Step. Une dizaine de kilomètres avant la zone de ravitaillement, Sylvain Chavanel est tombé, fragilisant ainsi grandement son épaule droite. « J’ai également été frappé à la tête, mon casque s’est cassé sur le coup, explique-t-il. Les conséquences auraient pu être bien plus graves. Mais dès demain, je serai au départ, comme d’habitude même si je peux m’attendre à beaucoup souffrir. » A 70 kilomètres de l’arrivée, cette fois, Tom Boonen, Gert Steegmans, Gerald Ciolek et Engels se sont à leur tour retrouvés au sol. « Pour éviter le coureur de devant, j’ai du freiner, mais ma roue a touché la roue arrière d’un autre athlète, argumente Tom Boonen. Je suis passé par dessus mon vélo et j’ai frappé le sol avec ma tête, mon casque s’est cassé à l’impact. Après quelques minutes au sol, je suis remonté sur le vélo, je voulais absolument terminer l’étape. Je dois remercier Engels pour son soutien. Seul, je me serais peut-être retrouvé hors délai. Maintenant, il faut absolument que je récupère un peu d’énergie pour la suite et ce, dès demain. »

FDJ. Absente de la longue échappée du jour, la FDJ a été omniprésente sur le final. « C’était extrêmement tendu, affirme Marc Madiot. Je suis bien content d’avoir ramené tout le monde et de les voir en pleine forme et souriants ! » Après avoir manqué l’échappée matinale, les coureurs de la FDJ se sont bien repris par l’intermédiaire de Jérémy Roy et William Bonnet. Le premier cité est une nouvelle fois passé à l’action en attaquant à 32 kilomètres de l’arrivée, avec Thomas Voeckler (Team Europcar). « C’était bien joué de la part de Jérémy à qui je vais sans doute demander de souffler un peu, poursuit Marc Madiot. Dans le sprint, rendu très difficile par la côte à trois kilomètres de l’arrivée, William Bonnet a répondu présent mais Thor Hushovd, qu’il avait décidé de pointer l’a contraint à produire son effort trop tôt. Il a pris la huitième place, Arnold Jeannesson la treizième et Anthony Roux la dix-neuvième et je note que tous mes coureurs, hormis Jérémy, ont fini dans le premier peloton et dans le temps du vainqueur. »

Mark Cavendish. Après quelques semaines de doute, le sprinteur Britannique retrouve enfin le chemin de la victoire. Revoilà Mark Cavendish (HTC-Highroad) sur la plus haute marche du podium au Cap Fréhel. »C’était une étape très dure toute la journée, du début jusqu’à la fin, explique-t-il. Je ne m’attendais pas à ce que l’arrivée soit aussi difficile. A 3 kilomètres du but, la bosse était vraiment difficile pour un coureur comme moi. Mais mon équipe a fait encore un très bon travail. Mes coéquipiers ont fait en sorte que je sois à l’abri du vent jusqu’au lancement du sprint. Ils ont tous bien travaillé pour moi. Après la bosse il y avait une descente technique, pas facile à négocier. Je me suis retrouvé à l’arrière, mais ça n’a pas été une mauvaise chose. Il fallait avoir du punch pour ce sprint, ça m’a permis de me relancer. J’ai vu les coureurs qui étaient là pour faire le sprint, et je n’ai pas pensé à la victoire d’étape. J’ai pensé à faire mon sprint pour aller chercher des points pour le maillot vert. Mais j’ai pu bondir et revenir, ça a été une surprise. Ce n’est pas ma façon habituelle de m’imposer dans les sprints mais ça a marché comme ça. »

Anthony Delaplace. Il est le plus jeune coureur engagé sur ce Tour de France 2011. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Anthony Delaplace, 20 ans, ne perd pas son temps. Aussi, il était parmi les 4 hommes longtemps échappés sur la route du Cap Fréhel, hier. « Être devant, ça fait plaisir, mais j’aurais préféré que nous puissions aller au bout, dit-il une fois passée la ligne d’arrivée. J’essaierai de retenter ma chance dans les prochains jours. Gutierres a bien géré notre rythme, car nous, les Français, on avait tendance à en rajouter, à y aller un peu trop fort. Il nous disait de ne pas en remettre pour pouvoir tout donner à la fin. Mais le peloton ne nous a pas laissé le choix. Je n’étais pas plus mal devant quand je vois comment c’était tendu dans le peloton toute la journée. Cette première semaine du Tour, on m’avait dit que c’était nerveux, mais là… » Ces étapes là ont au moins le mérite de lui permettre d’emmagasiner une expérience non négligeable dans le sport cycliste.

José-Joaquin Rojas. Si le sprinteur Espagnol a été dépossédé du maillot vert après son déclassement du sprint intermédiaire, José-Joaquin Rojas (Movistar Team) était néanmoins satisfait de sa journée. « C’est une journée vraiment nerveuse, analyse-t-il. Comme nous l’attendions, il y a eu beaucoup de vent, et cela entraine toujours du stress. Dès le départ, c’est une course qui nous a demandé une forte résistance à l’effort. A la fin de l’étape, j’étais confiant, j’avais de très bonnes jambes et je me maintenais dans la roue de Cavendish quand Petacchi m’a donné un coup à un kilomètre de l’arrivée. Imaginez ce que cela donne à plus de 60 km/h. Je ne pouvais plus respirer, et cela a gêné ma concentration. C’est la différence qui m’a empêché de garder ce petit quelque chose qui aurait pu me permettre de battre Cavendish. Je suis vraiment content de mes sensations. Je veux montrer à tout le monde que le maillot vert est quelque chose qui est tout à fait à ma portée. »

Dans la roue du dossard 101 :

Le tracé proposé hier au peloton de la Grande Boucle offrait de sublimes paysages, mais il était aussi truffé de routes étroites qui n’ont eu de cesse de secouer un peloton rapidement submergé par une apparente nervosité générale. Entre Carhaix et le Cap-Fréhel, le dossard 101 s’est contenté de rester dans les roues, bien aidé pour cela par ses coéquipiers. Il faut dire que sur les 164,5 kilomètres proposés hier, 80 d’entre eux étaient constitués de routes en bord de mer, autrement dit, exposées à des risques de bordure permanents. Dans les derniers hectomètres de course, Nicolas Roche a pu assister au sprint solide de son coéquipier Sébastien Hinault, 7ème de l’étape. L’Irlandais a de son côté pris la 20ème place dans le même temps que le vainqueur du jour et est désormais 24ème au classement général, toujours à 1’12 » de Thor Hushovd.

L’étape du jour :

6ème étape : Dinan-Lisieux (226,5 km). Demain, les coureurs du 98ème Tour de France entameront la descente vers les Pyrénées via Châteauroux puis le Massif Central. En attendant, ils se dirigent encore un peu plus au nord, aujourd’hui, direction Lisieux. Le départ sera donné de Dinan pour ce qui est de la plus longue étape du Tour de France 2011 avec ses 226,5 kilomètres. Deux côtes de 3ème catégorie et une côte de 4ème catégorie sont placées sur le parcours du jour. Un parcours qui devrait convenir à un puncheur du calibre de Philippe Gilbert. Qui plus est avec les trois derniers kilomètres en faux-plat montant. Les derniers kilomètres de courses devraient offrir un beau spectacle. Un coureur comme Thomas Voeckler pourrait également tenter de tirer son épingle du jeu à l’instar de ce qu’il a essayé de faire hier en direction du Cap Fréhel.