Maxime, comment est le peloton sur ces dernières étapes, la fatigue se fait-elle déjà sentir?
Oui, je pense qu’il existe une réelle fatigue nerveuse. Depuis samedi dernier, on emprunte tous les jours des routes en proie au vent, il y a beaucoup de chutes. Mais je dirai que c’est le lot de toutes les grandes courses.

Vous sortez de quelques jours en Bretagne, le public Breton est-il réellement plus enthousiaste?
Oui, les bretons sont de très grands fans de cyclisme. Sur toutes les courses, même celles de moindre niveau, il y a toujours énormément de supporters au bord des routes. Prenons l’exemple du Critérium du Dauphiné. Il n’y a pas énormément de spectateurs et pourtant, il y a les meilleurs coureurs mondiaux. Si vous mettez le Dauphiné en Bretagne, même en semaine en plein mois de juin, vous aurez beaucoup de monde sur le bord des routes. La Bretagne c’est ça, de vrais passionnés de vélo.

Quand on parle de Bretagne, dans votre équipe on parle forcément de Sébastien Hinault, comment vit-il ces étapes dans sa région ?
Forcément, il a envie de bien faire ! Il a envie de faire plaisir, envie de se montrer, de donner le maximum dans sa région. C’est comme un mythe pour un coureur quand le Tour de France passe dans sa région. J’ai connu ça en 2009 quand le Tour est passé du côté de Marseille. S’échapper quant on passe devant chez soi c’est incroyable. Et puis c’est un petit plus non négligeable, il y a forcément beaucoup de monde qui nous encourage.

Sur ces étapes extrêmement nerveuses, qui doit protéger Nicolas Roche?
A vrai dire, à présent, il n’y avait pas un coureur en particulier pour le protéger. Nous devions tous l’entourer du mieux possible. A partir de l’étape de Lisieux ça change un peu pour approfondir un peu plus la protection de notre leader Nicolas Roche. Personnellement, j’ai vraiment du mal à frotter alors je peux protéger Nicolas jusqu’à 20 kilomètres de l’arrivée mais ensuite je laisse cette charge à d’autres comme Sébastien Minard par exemple.

On vous a vu passer à l’attaque lundi, le prix de la combativité est-il toujours un objectif ?
Oui. Pour être honnête, je pense que n’importe quel coureur qui attaque cette semaine y pense. Car sur des étapes comme celles que nous avons vécues depuis samedi, on sait que la probabilité d’aller au bout est extrêmement faible, on est quasiment certains que l’on va être repris. Alors forcément, le prix de la combativité devient un objectif à défaut de la victoire d’étape.

Vous avez connu quelques jours de pluie en début de semaine, y-a-t-il des dispositions spécifiques prises dans ce cas là ?
Au niveau de l’équipement, il est important de mettre des couvre-chaussures de pluie car inévitablement, les chaussures vont finir par être trempées, il faut donc limiter cela. Ensuite, on prend un k-way, à manches courtes ou longues, tout dépend des coureurs. Enfin, on porte également des gants de pluie. Par rapport à la musette, rien ne change vis-à-vis des autres journées. On a un coca, deux bidons (un avec du sirop et un avec des produits énergétiques en ce qui concerne notre équipe), 3 ou 4 barres et 3 ou 4 gels.

Et le matériel est-il différent dans ce cas là ?
Non. Moi j’ai fait le choix de ne pas changer de boyaux. J’estime qu’on a de bons boyaux pour la pluie. Après, il y a des coureurs dans l’équipe qui changent s’il pleut. C’est un choix personnel, comme celui de prendre des boyaux ou des pneus. Moi je préfère les boyaux.

Vous qui vivez cela de l’intérieur, qui vous semble le plus apte pour une victoire à Paris ?
J’ai envie de citer un coureur dont on ne parle pas beaucoup. C’est Andréas klöden. Je le vois bien terminer sur le podium à paris. Ensuite, je crois que Contador va remonter au classement général sans trop de problèmes. Et puis il y a Cadel Evans qui semble en bonne condition.

Propos recueillis le 6 juillet 2011.