Janez Brajkovic. Ira, ira pas? Malgré sa victoire finale, dimanche, dans le Dauphiné, le premier coureur à avoir clos la belle série de succès d’Alberto Contador sur les courses à étapes n’est pas sûr d’être aligné sur le Tour de France. Avec 48 jours de courses dans les jambes depuis février, Janez Brajkovic aspire surtout à se reposer. « Je suis très excité et toujours motivé pour la suite, mais, maintenant j’ai besoin de repos. » Alain Gallopin, directeur sportif de RadioShack, estime à « 50-50 » les chances de son protégé d’être sur les routes du Tour en juillet prochain. Au vu de ce qu’il a montré, le Slovène vient certainement de changer de dimension dans son équipe et peu importe que le plateau n’ait pas été aussi relevé que ces dernières années. Brajkovic tient à se défendre d’avoir gagné un Dauphiné au rabais. « Ca m’est égal qu’Alberto Contador n’était pas au sommet de sa forme. C’est le Dauphiné ! Battre Contador, c’est suffisant pour me rendre heureux. » Et pour taper dans l’œil de son manager Johan  Bruyneel qui confiait hier : « cette victoire va changer beaucoup de choses pour lui. » La réponse de la sélection pour Brajkovic devrait intervenir après l’arrivée finale du Tour de Suisse, dimanche.

Saur-Sojasun. Une cinquième place au classement général final,  des coureurs offensifs, de nombreuses places d’honneur, si on excepte l’absence de victoire, l’équipe Saur-Sojasun a atteint tous les objectifs qu’elle s’était fixés au départ du Dauphiné. « Comment ne pas être satisfait de la belle semaine de Saur-Sojasun ? La performance, le travail, la cohésion, l’engagement, ce sont des valeurs qui nous portent », a commenté, heureux, le manager Stéphane Heulot. Cinquième du général final à 4’17 » de Janez Brajkovic, Jérôme Coppel semble être l’une des clefs de voûte de cette réussite. Après avoir rempli ses objectifs, fixés dès le début de saison, il savoure sa performance. « Depuis Paris-Nice – 9ème au général – je me suis mis dans la tête que les courses par étapes de huit jours étaient taillées pour moi. Mais je ne savais pas exactement quelles étaient mes limites en montagne. J’ai passé une semaine sereine et j’étais de mieux en mieux à mesure que les jours passaient. » Désormais, l’équipe bretonne regarde en direction des Championnats de France. Pour Jérôme Coppel, à l’appétit aiguisé, l’objectif est double. « L’important est de bien récupérer pour préparer les Championnats de France en Vendée, tant pour le contre-la-montre que pour l’épreuve individuelle. Je pense qu’il y a moyen de bien faire. »

Tejay Van Garderen. En terminant deuxième du Tour de l’Avenir derrière Romain Sicard, l’an passé, Tejay Van Garderen (HTC-Columbia) avait montré quelques dispositions en montagne. Mais monter sur la troisième marche du podium final du Critérium du Dauphiné relève de l’exploit pour ce néo-pro. « Si l’on m’avait dit au début de ma carrière professionnelle que j’allais finir dans les trois premiers du Dauphiné, j’aurais bien ri », a-t-il déclaré à Cyclingnews. Alors que la relève américaine en haute montagne se fait attendre, Tejay Van Garderen pourrait incarner un nouvel espoir. Le jeune américain de 21 ans s’est même amusé à souligner le parallèle entre les exploits sur le Dauphiné et sur le Tour. « De nombreux vainqueurs du Tour ont fait un podium sur le Dauphiné. » Formé au sein du vivier Rabobank, Van Garderen était l’un des espoirs les plus prolifiques en 2009. A son palmarès, il compte déjà la victoire finale du Circuit Montanès et du Tour du Haut-Anjou. Cette année, il avait terminé deuxième du Tour de Turquie. S’il est hors de question que le « rookie » s’aligne sur le Tour de France dès cette saison, rien ne l’empêche d’avoir déjà les yeux rivés vers la Vuelta. »Je verrai si je peux faire aussi bien sur trois semaines », affirmait-il hier soir, sans aucune retenue.

Heinrich Haussler. A vrai dire, on avait fini par l’oublier. Hier, en enlevant au sprint la deuxième étape du Tour de Suisse, Heinrich Haussler (Cervélo TestTeam) s’est rappelé au bon souvenir de ses adversaires après un printemps de galères. Alors qu’il avait été la révélation de la première partie de la saison 2009, dont le paroxysme avait été sa victoire sur le Tour de France à Colmar, Heinrich Haussler était porté disparu depuis le début de saison. La faute à un genou douloureux après deux chutes sur le Tour d’Algarve et sur Paris-Nice. « Ma saison a été perturbée par plusieurs choses. J’ai raté la saison des classiques qui était très importante pour moi, j’étais très déçu. Pour moi, cette victoire a été comme une libération et me donne encore plus de motivation pour la suite. »  Revenu d’un stage de quatre semaines en altitude dans le Colorado, l’Allemand devrait faire parler de lui dans les jours qui suivent.