Alberto Contador. Visiblement marqué par les huées lancées par la foule à son encontre lorsqu’il a enfilé le Maillot Jaune sur le podium de Bagnères-de-Luchon, Alberto Contador (Astana) a souhaité s’excuser par le biais d’une petite vidéo diffusée sur internet (voir ici). Dans son message, Contador regrette les circonstances qui lui ont permis d’ accéder au Maillot Jaune. « Andy a connu un problème mécanique dans la dernière ascension. La course était lancée et j’ai peut-être fait une erreur. J’en suis désolé », affirme Contador. L’Espagnol souligne que le fair-play est très important pour lui et rappelle, pour se justifier, l’épisode de Spa. « Je n’avais pas hésité à arrêter le peloton jusqu’à ce qu’ils l’incorporent à nouveau. » Le nouveau Maillot Jaune de ce Tour 2010 espère que « les relations avec Andy resteront bonnes comme elles l’étaient auparavant. »

Bjarne Riis. Devant le psychodrame qui était entrain de se jouer autour de l’incident de son poulain, Bjarne Riis, le manager général de la Team Saxo Bank, préfére ne pas mettre de l’huile sur le feu. « C’est dommage pour lui, mais c’est juste un manque de chance », a-t-il bredouillé, dans un calme olympien. En ce qui concerne Contador, Riis aurait espéré que le coureur ibérique attende Schleck (Saxo Bank). « Moi j’aurais attendu », assure le Danois. Mais, l’ancien vainqueur du Tour ne souhaite pas mettre l’Espagnol au pilori. « Je pense qu’au début, il a attendu. Mais est-ce possible d’attendre quand Menchov et Sanchez passent à l’attaque? Il fallait qu’il suive ces coureurs. » Maintenant Riis ne désire plus penser à l’incident. Une fois la colère d’Andy Schleck passée, Riis veut que son coureur se focalise à nouveau sur la course. « Andy doit rester calme, se concentrer et agir dans le bon sens. Nous en parlerons et nous ferons un plan, je pense que c’est la seule chose que nous pouvons faire. Sur le coup, il y’a la colère, je pense que c’est normal. Il faut se libérer. Mais maintenant, il doit s’apaiser de nouveau et se concentrer sur son objectif. »

Samuel Sanchez. Le Basque d’Euskaltel, qui a accompagné Alberto Contador et Denis Menchov (Rabobank) dans le port de Balès, ne comprend pas pourquoi l’incident d’Andy Schleck alimente la controverse. « Je crois qu’il ne faut pas se concentrer sur quelque chose qui est naturel dans le cyclisme. Demain cela peut arriver à moi ou à quelqu’un d’autre. » Sanchez explique pourquoi il n’a rien vu. « Je ne savais pas si Andy avait un problème ou pas. Dans la course, à 200 pulsations par minute, avec des milliers de fans qui crient au bord de la route, votre instinct vous dit d’accompagner les hommes de tête. » Ce matin, Samuel Sanchez est 3ème du classement général avec 2 minutes de retard sur Alberto Contador.

Jean-René Bernaudeau. Hier sur France2, Jean-René Bernaudeau a déclaré que son équipe serait bien présente dans les pelotons en 2011. « L’avenir est assuré. On sera là l’an prochain. » Mais à écouter le manager de la Bbox Bouygues Télécom, la solution ne serait que provisoire. « J’aimerais qu’on soit là d’une manière durable avec une montée en pression et éventuellement un sponsor en renfort. » Pour l’anecdote, on retiendra que Thomas Voeckler a triomphé à Bagnères-de-Luchon, là où Jean-René Bernaudeau s’était emparé du Maillot Jaune sur le Tour de France 1979.

Ivan Basso. Depuis l’entrée dans les Pyrénées dimanche, Ivan Basso (Liquigas-Doimo) est transparent bien malgré lui. Le lauréat du Giro 2010 souffre, en effet, d’une bronchite avec des poussées de fièvres. Le Varésan a été mis sous inflammatoire et sera au départ ce matin, à Bagnères-de-Luchon car Basso veut « rester jusqu’à Paris ». 32ème de l’étape hier, à 5’44 de Thomas Voeckler (Bbox Bouygues Télécom), l’Italien semble avoir perdu tout poids dans la course. 14ème du classement général, son objectif d’un top 10 semble s’éloigner. Un coup dur pour la formation Liquigas déjà marquée par le manque de compétitivité de Kreuziger.

 

La phrase du jour. « Pour moi, le maillot à pois, c’est fini. Quand toute une équipe s’occupe d’un cas personnel forcément c’est plus compliqué. » Jérôme Pineau (Quick Step)

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

16ème étape : Bagnères-de-Luchon-Pau (199,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Ca sent l’air du pays à bloc ! J’ai reconnu cette étape avec Sébastien Minard le week-end avant les Championnats de France. Le seul inconvénient pour les favoris, c’est la distance entre le sommet d’Aubisque et l’arrivée à Pau : 61 kilomètres de descente et faux-plat descendant propices aux regroupements. Ca commence vraiment très dur puisqu’on démarre au pied de Peyresourde. Un départ au pied d’un col n’est jamais facile à aborder et le pied de ce col est vraiment dur, la suite se passe mieux. Ca va ferrailler dans tous les sens pour que l’échappée parte. Peyresourde va se monter très vite et il n’est pas du tout certain que l’échappée soit partie en haut. Puis vient la descente et on remonte aussitôt Aspin, sans transition, puis le Tourmalet ! Il va y avoir de la bagarre et un sacré enchaînement de cols : ça monte, ça descend, et pas de plat donc pas de possibilités de récupérer. Là où le peloton va se relever, ce sera au ravitaillement, après le Tourmalet et avant l’Aubisque. Il pourrait y avoir des coureurs partout et que ça arrive à Pau avec un peloton très morcelé. Ou bien ça peut aussi donner le scénario de l’étape remportée par Pierrick Fédrigo l’an passé à Tarbes. »