Mark Cavendish. Cavendish submergé par l’émotion après la ligne d’arrivée, l’image est assez rare pour être saisissante. Personne ne s’attendait à voir le « bad boy » offrir un nouveau visage, plus humain. Il faut dire que depuis quelques temps, les éloges à son égard avaient été remplacés par des flèches empoisonnées. Pendant cette période, Cavendish a pu constater que la réussite dans le cyclisme est à double tranchant. »Le côté positif, c’est que quand ça marche, on est sur un nuage et tout le monde attend encore plus de vous. Le côté négatif, c’est que tout le monde veut vous faire revenir sur terre en utilisant la moindre chose pour vous faire tomber. Et quand cela se passe mal, la chute est dure. Je suis retombé de mon nuage. » Sur son échec du sprint de Reims, Cavendish n’a pas d’explication. »Je ne sais pas ce qui s’est passé hier. Des fois, tu as des mauvais jours, sans pouvoir l’expliquer. Mais je crois que je suis en forme. »

Lance Armstrong. Le coureur américain a livré ses sentiments hier soir sur la façon dont il a vécu les premières étapes et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Américain joue la carte de la sincérité. « Je suis très motivé, mais les quatre premiers jours ont été vraiment stressants. Même des gens qui connaissent le vélo depuis quarante ans savent que ça a été une première semaine très dangereuse » reconnait le septuple vainqueur du Tour. Victime d’une crevaison au plus mauvais moment sur l’étape d’Arenberg, lundi, l’Américain a perdu plus de deux minutes sur Andy Schleck (Saxo Bank). Dans le même temps, Armstrong a rendu hommage à Alberto Contador. « Il est probablement l’un des coureurs les plus talentueux qui soit jamais monté sur un vélo ».

José-Ivan Gutierrez. Echappé hier durant la majeure partie de l’étape, José Ivan Gutierrez (Caisse d’Epargne) avait élaboré son plan au petit matin. « J’avais l’intention de me glisser dans une échappée mais pas avec aussi peu de coureurs. J’espérais que d’autres hommes allaient revenir de l’arrière, mais, une fois à l’avant, il fallait bien continuer ». Une fois lancé dans l’aventure, l’Espagnol ne s’accordait pas beaucoup de chance. »Les sprinteurs n’avaient plus qu’aujourd’hui et demain pour imposer leur pointe de vitesse avant les étapes de montagne et nous savions qu’il serait très difficile qu’ils nous laissent une chance ». Dans le final, le champion d’Espagne tente son va-tout et repart à l’abordage, en vain. » Dans le final lorsque nous avions le peloton sur les talons j’en ai remis une couche car je croyais qu’il y avait moyen d’aller au bout en profitant du moment pendant lequel le peloton ralentit, avant de rejoindre une échappée. » Instigateur de la fugue et dernier coureur repris par le peloton, Gutierrez s’élancera aujourd’hui avec le dossard rouge du coureur le plus combatif.

Les chiffres du Tour. Le journal Le Figaro s’est attardé, dans son édition d’hier, sur les chiffres qui entourent le Tour de France.  Le quotidien révèle que le coût d’accueil du Tour pour une ville-étape s’élève à 55 000 euros pour un départ et 90 000 pour une arrivée, 145 000 euros pour les deux. En ce qui concerne le public, le journal estime entre 10 et 12 milions, le nombre de personnes qui encouragent les coureurs au bord de la route (23% sont originaires d’autres pays). En moyenne, un spectateur fait 102 kilomètres de route pour voir passer les coureurs, et reste 5h12 au bord de la route. 70% des spectateurs seraient des hommes, et ils viendraient à 92% accompagnés. Des chiffres qui renforcent l’image de communion populaire entre le public et le sport cycliste.

La phrase du jour. « La chaleur m’a fait souffrir mercredi et encore aujourd’hui (hier). La montagne me manque, c’est frais au moins ». Thor Hushovd (Cervélo), Maillot Vert.

 

 

 

Le road-book étudié par Stéphane Augé :

6ème étape : Montargis-Gueugnon (227,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « C’est une étape relativement intéressante. Sachant que les deux étapes précédentes sont arrivées au sprint et qu’il s’agit de l’étape la plus longue du Tour 2010, une échappée peut aller au bout. Le parcours est casse-pattes et sur une longue journée comme ça, plus de cinq heures et demie de vélo, ça peut aller au bout. Le peloton a beaucoup bataillé les derniers jours, la course a été nerveuse et les deux dernières étapes étaient courtes. Il est possible qu’une petite lassitude gagne le peloton au bout de six jours de course et qu’il lâche du lest. En plus, il y a une côte à 23 kilomètres de l’arrivée. Tout semble propice aux échappés. »