Même si le nord de l’Italie et les Dolomites offrent à eux seuls un beau terrain de jeu aux montagnards, les organisateurs du Tour du Trentin, dans la volonté de conférer à leur épreuve une dimension internationale, n’ont pas hésité à dépasser les frontières. Aussi, le peloton s’offre une petite incursion dans le Tyrol autrichien au cours d’une 2ème étape longue de 220 bornes. Ce n’est pas une nouveauté pour l’épreuve dont le coup d’envoi avait été donné de Lienz il y a trois ans, année du dernier sacre de Vincenzo Nibali (Astana). D’aucuns se seraient amusés à y voir un signe annonciateur au lendemain de la victoire du collectif kazakh dans le contre-la-montre par équipes où le Sicilien et ses coéquipiers ont fait forte impression. Mais la vérité du jour n’est pas celle d’hier sur le Tour du Trentin qui réservait aux coureurs une première arrivée au sommet.

Avant d’aborder les 3,7 derniers kilomètres vers Anras où la pente moyenne est de l’ordre de 7 %, on avait pourtant vu les coéquipiers de l’ancien vainqueur des trois Grands Tours s’activer derrière Giacomo Berlato (Nippo-Vini Fantini), Flavio Cardoso (Brésil), Alexander Foliforov (Gazprom-RusVelo), Nicola Gaffurini (Nord-MG Kvis), José Mendes (Bora-Argon 18), Cristian Rodriguez (Southeast-Venezuela) et Sebastian Schönberger (Tirol Cycling Team). Les sept hommes en sont allés de leur petite escapade après une soixantaine de kilomètres, reprenant une première tentative à six menée par le frère de Vincenzo, Antonio Nibali (Nippo-Vini Fantini). Mais cette deuxième tentative n’est guère plus fructueuse.

Il était difficile pour une échappée de résister au retour du peloton au cours de la traversée des provinces de Trente et de Bolzano. A la sortie de la ville de Trente, une longue vallée en faux-plat montant permet de rejoindre la frontière autrichienne. Et si l’avance des hommes de tête est montée au maximum à 2’40 », elle est réduite à néant sous l’impulsion des Astana, avant d’aborder les 4 derniers kilomètres décisifs. Pourtant, au pied de la montée finale, les maillots bleu ciel ont disparu au profit de ceux du Team Sky.

Les premiers hectomètres de la montée étant les plus difficiles, avec un pourcentage maximal atteignant les 15 %, les hommes de la formation britannique se dévoilent bien vite pour mettre Mikel Landa dans les meilleures dispositions. Vainqueur au début du mois sur une arrivée similaire au Tour du Pays Basque, l’Espagnol de retour tardivement à la compétition profite des pourcentages les plus rudes pour distancer ses rivaux. En plus de devancer son second, le très en forme Sergey Firsanov (Gazprom-RusVélo), de 4 secondes, le Basque s’offre un avantage conséquent sur Vincenzo Nibali, étrangement absent des débats. Son succès d’étape lui garantit également la tête du classement général. 7ème de l’étape à 14 secondes de Landa, Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) n’a pas dit son dernier mot.

Une nouvelle occasion d’en découdre s’offrira aux favoris du Tour du Trentin demain entre Sillian et Mezzolombardo (204,6 km).

Classement 2ème étape :

1. Mikel Landa (ESP, Team Sky) les 220 km en 5h18’12 » (41,5 km/h)
2. Sergey Firsanov (RUS, Gazprom-RusVelo) à 4 sec.
3. Damiano Cunego (ITA, Nippo-Vini Fantini) à 13 sec.
4. Giulio Ciccone (ITA, Bardiani-CSF) à 14 sec.
5. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) m.t.
6. Simone Andreetta (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
7. Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
8. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.

Classement général :

1. Mikel Landa (ESP, Team Sky) en 5h31’46 »
2. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) à 10 sec.
3. Sergey Firsanov (RUS, Gazprom-RusVelo) à 15 sec.
4. Michele Scarponi (ITA, Astana) à 22 sec.
5. Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale) à 24 sec.
6. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Patrick Konrad (AUT, Bora-Argon 18) à 26 sec.
8. Emanuel Buchmann (ALL, Bora-Argon 18) m.t.