Jean-Marc, vous avez conclu votre premier Tour de France par une échappée sur les Champs-Elysées, ça fait quoi ?
C’était bien marrant mais je n’en ai pas trop profité car le père Voigt et Sébastien Minard m’ont fait mal aux pattes. Bizarrement, j’ai eu plus de frissons quand nous sommes entrés dans Paris sur les quais de la Seine puis quand nous sommes entrés sur le circuit des Champs. J’étais au fond du paquet, je regardais les monuments, j’étais content ! Et puis une fois échappé j’avais tellement mal au crayon que je n’ai pas eu le temps de voir le public.

Finir son Tour par un baroud sur les Champs-Elysées, ça efface beaucoup de moments difficiles ?
Je ne vois pas ça comme ça. Je me dis simplement qu’il restait encore une étape et qu’il fallait attaquer. C’est ce que j’ai fait.

Quelle anecdote de votre premier Tour de France partageriez-vous avec nous ?
Il y a un truc qui m’a bien fait marrer. C’était le soir de Porrentruy, l’étape que remporte Thibaut Pinot. Les copains m’ont envoyé un texto en disant que j’avais écrabouillé. Je ne comprenais pas parce que j’avais reçu toute la journée. Ils ont cru en me voyant rentrer sur le paquet à la télé avec Wiggins que je m’étais arrêté pisser avec lui. En fait je rentrais simplement à ce moment-là parce que j’avais pété !

Il y a eu des moments difficiles, des moments meilleurs ?
Comme sur toutes les courses, oui. J’ai passé trois journées difficiles dans les Alpes. Mais j’ai bien marché avant, bien fait mon boulot, puis je me suis refait la cerise. Terminer par l’échappée sur les Champs, c’était rigolo.

Vous aurez beaucoup appris sur le Tour ?
Oui, même si on apprend sur toutes les courses, que ce soit le Tour de France ou Paris-Corrèze. Le Tour, c’est simplement bizarre avec l’énorme public et le brouhaha qui l’entoure. Il faut apprendre à le gérer. C’est la course la plus médiatisée au monde. La différence, c’est aussi la pression que véhicule le Tour. Pour nos dirigeants, pour le staff, pas pour moi qui prend les courses de la même manière.

En quoi va consister la soirée de fin de Tour ?
Une petite cuite, certainement ! Ensuite je vais avoir trois semaines sans course. Je vais disputer quelques critériums puis reprendre au Tour du Portugal. Il y a de belles courses au mois d’août et jusque mi-octobre. Des coureurs, comme moi, n’ont pas encore gagné, je vais essayer d’aller chercher une victoire. D’autres auraient mérité leur place sur le Tour comme Jonathan Hivert ou Stéphane Poulhiès, on va travailler pour eux aussi.

Anthony Delaplace, avec lequel nous avions commencé l’aventure du journal de bord sur ce Tour 2012, ne pourra pas finir la saison, avez-vous un mot pour lui ?
Je veux lui dire que je ne m’inquiète pas pour lui. Il a un gros tempérament. C’est une machine à courir. Un coursier, ce n’est pas ça qui va l’arrêter.

Propos recueillis à Paris le 22 juillet 2012.