Le Valaisan Steve Morabito (FDJ) nous ouvre son journal de bord à l’occasion de sa cinquième participation au Tour de France. Le lieutenant de Thibaut Pinot nous fait découvrir son univers.

Steve, que restera-t-il pour vous de ce Tour de France 2016 ?
J’ai eu personnellement l’occasion de faire des choses que je n’avais encore jamais eu l’opportunité de faire durant ce Grand Tour, à savoir d’aller dans des échappées. Après l’abandon de Thibaut Pinot, il a fallu rebondir. Certes, il a toujous fallu soutenir Sébastien Reichenbach à aller faire sa place au général, mais j’ai aussi pu prendre les échappées, ce qui pour moi était quelque chose de nouveau. Malgré onze ans chez les professionnels et treize Grands Tours.

Racontez-nous l’ambiance au sein de vos deux échappées…
A Culoz, dans l’étape du Grand Colombier, on a pu reprendre du temps au classement général avec Sébastien, ce qui était excitant. Ensuite, j’ai pu prendre la bonne échappée sur les routes du Valais, sur mes routes d’entraînement. Pouvoir gravir la montée de Finhaut-Emosson devant le peloton des favoris et arriver là-haut devant Froome, c’était juste magique. J’ai passé un grand moment devant mes fans. Et ça va rester un moment longtemps gravé dans mon cœur.

Néanmoins, votre Tour s’est terminé dans la douleur. Quel est votre état de santé ?
Je suis tombé avec Sébastien dans la descente des Saisies vendredi. J’ai bien tapé le genou, ce qui m’a provoqué une grosse douleur. Je souffre d’une lésion sur un tendon. Mais j’ai passé beaucoup de temps avec le médecin afin de recevoir des soins. Et j’espère que je vais vite me retaper pour pouvoir bien préparer les Jeux Olympiques. A mon retour à la maison ce lundi je vais passer des examens complémentaires.

Comment l’équipe FDJ a-t-elle prévu de célébrer la fin d’un Tour de France pour le moins mitigé ?
Quand c’est comme ça, quoi qu’il arrive, on mange une dernière fois tous ensemble. Et on profite bien. Au lendemain, il y a encore quelques obligations avec les sponsors. Avant le retour à la maison au soir.

Ce retour au calme, après près de quatre semaines de sollicitations multiples, comment le gère-t-on ?
Je dirais qu’arrivé à la fin du Tour je deviens presque sauvage et allergique au monde ! Je suis pressé d’arriver dans mes montagnes valaisanes et de déconnecter pendant quelques jours.

Malgré tout, il faudra vite se reconcentrer car la saison n’est pas terminée…
Il y a en effet déjà les Jeux qui se dessinent, peut-être d’ici là une participation à la Clasica San Sebastian samedi. C’est encore à discuter avec l’équipe. Mais l’objectif, avant la coupure, ça reste les Jeux Olympiques. Je referai ensuite sûrement ma reprise au Tour du Doubs, pour enchaîner avec les classiques italiennes et les Championnats du Monde du contre-la-montre par équipes à Doha. C’est une longue saison qui a commencé au Tour Down Under en janvier et qui se finira au Qatar en octobre.

Un Tour de France, physiquement, ça laisse des marques ?
Normalement je suis assez stable sur la balance et mon poids ne varie pas beaucoup au cours d’un Tour de France. Mais cette année j’avais vraiment prévu de monter en puissance dans le but de préparer les Jeux. J’ai donc perdu du poids comme prévu. Et je compte encore perdre 500 grammes à un kilogramme d’ici les Jeux dans moins de deux semaines !

Propos recueillis à Paris le 24 juillet 2016.