Même s’il fait office de référence pour les coureurs asiatiques, le Tour de Langkawi ne permet que trop rarement aux athlètes locaux d’y briller. Inutile de s’étendre sur l’attrait que suscite l’épreuve malaisienne pour les cyclistes occidentaux. Les équipes continentales voient d’un bon œil la possibilité de se frotter aux meilleurs collectifs mondiaux pour engranger de l’expérience. Mais pour ce qui est de la victoire, c’est bien plus compliqué. A de rares exceptions, les coureurs asiatiques ont su faire mentir la logique. L’Iranien Mirsamad Pourseyedigolakhour en était le dernier exemple, lui qui avait dominé les coureurs européens sur la montée de Genting Highlands et qui avait remporté le classement général de l’épreuve l’an dernier. Aujourd’hui, c’est au tour de Joon-Yong Seo (KSPO) de s’offrir son moment de gloire.

Est-ce parce qu’Andrea Guardini (Astana) est rassasié ? Est-ce parce que le sprinteur italien ne trouve plus d’allié pour mener la chasse derrière les échappés ? Est-ce tout simplement parce qu’après cinq jours de course intenses, les organismes commencent à être usés ? Sans doute un peu de tout à la fois. La longue journée qui s’annonçait pouvait être exploitée par un petit groupe d’audacieux pour aller au bout. C’est exactement ce qu’il s’est produit. Avec deux Malaisiens, Sea-Kong Loh et Adiq Othman (Terengganu), deux Indonésiens, Jamalidin Novardianto et Patria Rastra (Pegasus Continental), un Coréen, Joon-Yong Soo (KSPO), et un Japonais, Yasuharu Nakajima (Aisan Racing Team), les chances d’assister à la onzième victoire d’étape d’un coureur asiatique sur le Tour de Langkawi étaient sérieuses.

Encore fallait-il tenir le peloton à bonne distance. C’est ce qu’est parvenu à réaliser ce groupe de huit que complètent Meher Hasnaoui (Skydive Dubaï) et Sebastian Molano (Colombia). Leur avance frôle le quart d’heure, mais le peloton ne s’inquiète que lorsque Jacques Janse Van Rensburg (MTN-Qhubeka), Francisco Mancebo (Skydive Dubaï) et Meiyin Wang (Hengxiang) tentent de relancer l’allure. Une fois le trio rentré dans le rang, le peloton relâche son effort. Les hommes de tête ont donc tout le loisir de se disputer la victoire d’étape dans le final. C’est donc Joon-Yong Seo qui décroche la palme. Le Coréen est l’auteur de l’attaque décisive portée à 9 kilomètres de la ligne. Au terme d’un bel effort, il parvient à préserver 13 secondes d’avance sur ses anciens compagnons d’échappée.

Demain, les sprinteurs ne devraient pas laisser passer une nouvelle occasion entre Maran et Karak (96,6 km).

Classement 5ème étape :

1. Joon-Yong Seo (COR, KSPO) en 4h18’47 »
2. Jamalidin Novardianto (INA, Pegasus Continental) à 13 sec.
3. Adiq Othman (MAS, Terengganu) m.t.
4. Yasuharu Nakajima (JAP, Aisan Racing Team) m.t.
5. Patria Rastra (INA, Pegasus Continental) m.t.
6. Meher Hasnaoui (TUN, Skydive Dubaï) m.t.
7. Sebastian Molano (COL, Colombia) à 15 sec.
8. Sea-Keong Loh (MAS, Malaisie) à 35 sec.
9. Guangtong Ma (CHN, Hengxiang) à 5’20 »
10. Li-Jun Bai (CHN, Giant-Champion System) m.t.

Classement général :

1. Caleb Ewan (AUS, Orica-GreenEdge) en 19h18’27 »
2. Natnael Behrane (ERY, MTN-Qhubeka) à 17 sec.
3. Youcef Reguigui (ALG, MTN-Qhubeka) à 20 sec.
4. Pierre-Luc Périchon (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
5. Francisco Mancebo (ESP, Skydive Dubaï) m.t.
6. Leonardo Duque (COL, Colombia) à 22 sec.
7. Frédéric Brun (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 23 sec.
8. Wen Long Zhan (CHN, Giant-Champion System) à 24 sec.
9. Jianpeng Liu (CHN, Hengxiang) m.t.
10. Robin Manullang (INA, Pegasus Continental) à 25 sec