Le plateau du 34ème Cholet-Pays de Loire est un tantinet moins relevé que celui des années précédentes, en l’absence tout simplement de grosses pointures internationales. Mais la deuxième manche de la Coupe de France a-t-elle franchement besoin de champions venus de l’étranger quand le cyclisme français rayonne depuis le début de la saison ? La réponse est évidente. En ce premier jour de printemps, Cholet accueille aujourd’hui plusieurs grands noms du cyclisme français, à commencer par Jérôme Coppel (Saur-Sojasun), que la 2ème place au Tour de Murcie derrière Alberto Contador a rendu plus populaire que jamais, mais pas encore au point de faire de l’ombre à la notoriété de Thomas Voeckler (Team Europcar), un champion de France « contraint » de rouler en blanc, la couleur du maillot de leader du classement de l’UCI Europe Tour.

Le printemps est à l’heure cette année, et c’est un soleil resplendissant qui illumine les vallons des Mauges, ce petit coin de France au relief encaissé où ira batailler le peloton de la Coupe de France ce dimanche, par-delà 197 kilomètres de routes étroites. Et la bataille commence de bonne heure, après 14 kilomètres, lancée par un groupe de neuf coureurs : Jimmy Casper (Saur-Sojasun), Jérôme Cousin (Team Europcar), Johannes Fröhlinger (Skil-Shimano), Rafael Majka (Saxo Bank-SunGard), Cédric Pineau (FDJ), Preben Van Hecke (Topsport Vlaanderen-Mercator), Frederik Veuchelen (Vacansoleil-DCM), Armindo Fonseca et Laurent Pichon (Bretagne-Schuller). A l’arrière, le peloton se relève d’un coup. Il n’entrera en action qu’à compter de la mi-course, une fois l’écart avec les attaquants stabilisé à 5’10 ».

Sur les routes du Maine-et-Loire baignées de soleil, Cholet-Pays de Loire avance paisiblement dans cette configuration. La situation de course se maintiendra de la sorte le plus clair de la journée, les neuf hommes de tête luttant quelques minutes devant un peloton qui accélère à mesure que l’on revient vers Cholet. Casper, Cousin, Fonseca, Fröhlinger, Majka, Pichon, Pineau, Van Hecke et Veuchelen ne feront pas le poids dans les derniers kilomètres. Ils sont repris à un peu plus de 25 kilomètres de l’arrivée, après une échappée de 160 kilomètres environ. Voilà donc le peloton groupé. Pas pour longtemps car le Japonais Yukiya Arashiro (Team Europcar) et le Belge Pieter Jacobs (Topsport Vlaanderen-Mercator) donnent un nouvel assaut dans les côtes finales de la Tessoualle et de la Séguinière. Mais le peloton les rejoint à 5 kilomètres du but.

Il revient à l’esprit des suiveurs que Cholet-Pays de Loire a coutume de se terminer au sprint, et c’est bien l’issue que semble encore vouloir prendre cette édition. Et pourtant, pourtant, c’est bien mal connaître les intentions d’un certain Thomas Voeckler. Le cyclisme français l’adorait déjà pour son panache découvert un été de Tour de France 2004, il l’admirait pour son tempérament qui lui a permis d’accrocher deux titres nationaux, il l’encense depuis l’automne pour les valeurs dont il a fait preuve en ravalant son ambition personnelle pour mieux permettre la pérennité de sa formation, voilà maintenant qu’il le sublime pour le très haut niveau sportif qui est le sien depuis le début de l’année. A 31 ans, Thomas Voeckler engrange les victoires de prestige avec une aisance extraordinaire. Plus rien ne l’arrête.

Aussi, l’Alsacien sait qu’il n’a rien à perdre en tentant sa chance à 3 kilomètres de l’arrivée, à un endroit où il a repéré le changement de direction du vent, mais dans un final qui ne convient pourtant pas du tout à ce genre d’entreprise audacieuse. Qu’importe. Thomas Voeckler démarre, le peloton hésite, et c’est déjà trop tard. Mains en bas du cintre, le champion de France revêtu de blanc file sans se retourner vers la ligne d’arrivée, où il contient avec la ferveur d’un public tout entier acquis à sa cause, le retour du peloton lancé au sprint. A Cholet, Thomas Voeckler poursuit son festival. Il remporte sa cinquième victoire de la saison et assoit sa domination sur le cyclisme européen. Les jeunes Tony Gallopin (Cofidis) et Benjamin Giraud (La Pomme Marseille), qui complètent le podium, ne pouvaient pas rivaliser avec pareille réussite.

La troisième manche de la Coupe de France, dont Thomas Voeckler prend la tête, aura lieu le dimanche 3 avril sur la Flèche d’Emeraude.

Classement :

1. Thomas Voeckler (FRA, Team Europcar) les 197 km en 4h49’36 » (40,8 km/h)
2. Tony Gallopin (FRA, Cofidis) m.t.
3. Benjamin Giraud (FRA, La Pomme Marseille) m.t.
4. Mathieu Drujon (FRA, BigMat-Auber 93) m.t.
5. Stéphane Poulhiès (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
6. James Vanlandschoot (BEL, Vérandas Willems-Accent) m.t.
7. Jean-Luc Delpech (FRA, Bretagne-Schuller) m.t.
8. Egoitz Garcia (ESP, Caja Rujal) m.t.
9. Fabien Bacquet (FRA, BigMat-Auber 93) m.t.
10. Romain Hardy (FRA, Bretagne-Schuller) m.t.

Classement Coupe de France # 2 :

1. Thomas Voeckler (FRA, Team Europcar) 50 pt
-. Jérémy Roy (FRA,  FDJ) 50 pt
3. Tony Gallopin (FRA, Cofidis) 35 pt
-. Sylvain Georges (FRA, BigMat-Auber 93) 35 pt
5. Benjamin Giraud (FRA, La Pomme Marseille) 25 pt
-. Romain Feillu (FRA, Vacansoleil-DCM) 25 pt
7. Mathieu Drujon (FRA, BigMat-Auber 93) 20 pt
8. Stéphane Poulhiès (FRA, Saur-Sojasun) 18 pt
-. Arthur Vichot (FRA, FDJ) 18 pt
10. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) 16 pt

Classement Coupe de France des jeunes # 2 :

1. Tony Gallopin (FRA, Cofidis) 35 pt
2. Benjamin Giraud (FRA, La Pomme Marseille) 25 pt
3. Arthur Vichot (FRA, FDJ) 18 pt
4. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) 16 pt
5. Fabien Bacquet (FRA, BigMat-Auber 93) 10 pt
6. Romain Hardy (FRA, Bretagne-Schuller) 8 pt
7. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) 3 pt

Classement Coupe de France par équipes # 2 :

1. FDJ (FRA) 17 pt
2. Team Europcar (FRA) 16 pt
-. Cofidis (FRA) 16 pt
-. Saur-Sojasun (FRA) 16 pt
-. BigMat-Auber 93 (FRA) 16 pt
6. Bretagne-Schuller (FRA) 11 pt
7. Ag2r La Mondiale (FRA) 10 pt
8. Roubaix Lille Métropole (FRA) 6 pt