Quand on lui demandait dimanche soir, alors qu’il savourait un second sacre dans le Tour d’Italie, s’il comptait enchaîner cinq semaines plus tard avec le Tour de France, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) demeurait évasif. Pas un mot sur la menace de suspension brandie par le transfert en appel de l’affaire du contrôle positif au Clenbutérol. Juste une vague observation quant à son état de fraîcheur. Pourtant, et alors que nous sommes persuadés qu’une quatrième semaine de course sur le Tour d’Italie n’aurait pas été de trop pour un champion qui est allé jusqu’à faire le spectacle lui-même faute d’adversaires à sa hauteur, on sait bien que l’interrogation reposait sur un autre élément : les dates de l’audience au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Elles avaient été établies aux 6, 7 et 8 juin avant d’être reportées à une date ultérieure.

Ces dates, on les connaît donc désormais : ce sera les lundi 1er, mardi 2 et mercredi 3 août, soit à la sortie du Tour de France. Durant ces trois jours, le TAS rouvrira le dossier Contador. L’instance sportive devra déterminer si le coureur a commis un acte de dopage durant le Tour 2010 et son contrôle infinitésimalement positif – mais positif tout de même – au Clenbutérol. Acquitté en première instance par la commission disciplinaire de la fédération espagnole, qui avait jugé l’affaire en février dernier, Alberto Contador devra s’en remettre à une décision du Tribunal Arbitral du Sport, saisi à la fois par l’Union Cycliste Internationale et l’Agence Mondiale Antidopage, lesquelles estiment que l’Espagnol doit être suspendu… et démis de ses victoires. Car c’est bien là tout l’enjeu : outre le risque d’une suspension, Alberto Contador pourrait perdre le bénéfice de tous les succès obtenus depuis le 21 juillet 2010, Tour de France et Tour d’Italie compris !

Voilà qui pourrait tout chambouler, car rien n’interdit actuellement à Alberto Contador de participer à des courses et de les gagner. Il ne s’en est pas privé, avec déjà neuf victoires cette saison dont le Tour d’Italie, le Tour de Murcie et le Tour de Catalogne. En cas de condamnation après l’audience d’août, l’Espagnol serait rayé des tablettes de toutes ces épreuves… La décision émanera du Tribunal Arbitral du Sport, qui aura le mot de la fin dans cette histoire qui n’aura fait que trop durer. En attendant, plus rien n’empêche le grimpeur de se présenter au départ du prochain Tour de France pour y viser un quatrième succès final et un premier doublé Giro-Tour. Pour la première fois dans l’Histoire de la Grande Boucle, un coureur dont la victoire l’année précédente n’a pas encore été pleinement validée se présenterait alors au départ pour remettre en jeu un titre qui ne lui appartient pas encore tout à fait. Un sursis on ne peut plus embarrassant.