N°1 : Adam Yates

Un an plus tôt, Adam Yates (Orica-GreenEdge) tournait encore sur les courses du calendrier amateur français, où il a été formé dans les rangs de l’UVCA Troyes puis du CC Etupes. Mais voilà que le Britannique de 22 ans prend très vite une nouvelle dimension. Seul coureur à même de suivre Rein Taaramae dans la montée d’Elmali au Tour de Turquie, il flingue l’Estonien trois jours plus tard dans l’ascension de Selcuk. Rein Taaramae saisit aussitôt l’enjeu de l’action menée contre lui par le jeune grimpeur. Mais il s’avère incapable de boucher le trou et concède la victoire finale du Tour de Turquie à Adam Yates. « Dans un coin de ma tête, raconte-t-il, je m’étais fixé deux ou trois ans. Mais j’ai beaucoup travaillé l’hiver dernier et ça paie déjà. » Ça paiera encore à un échelon supérieur puisque le Britannique termine dans la foulée 5ème du Tour de Californie, 6ème du Critérium du Dauphiné et 1er du Grand Prix de Larciano.

N°2 : Alexis Gougeard

On promet depuis plusieurs années un avenir radieux à Alexis Gougeard, le Normand passé professionnel avec Ag2r La Mondiale en début de saison. A 21 ans, le jeune homme va marquer les esprits dès ses débuts dans la cour des grands en claquant deux belles victoires en Coupe de France. En mars d’abord, il conquiert la Classic Loire-Atlantique après 180 kilomètres passés devant dans des conditions climatiques difficiles. « Avoir gagné la Classic Loire-Atlantique va me mettre en confiance et me dire que c’est possible, mais ça ne va pas non plus changer grand-chose : j’ai gagné mais il y a encore du boulot derrière. » Deux mois et demi plus tard, c’est aux Boucles de l’Aulne que l’on retrouve Alexis Gougeard en tête et finalement victorieux. A l’initiative de la bonne échappée à 55 kilomètres de l’arrivée, le Normand est le dernier à résister à Châteaulin. Deux succès en Coupe de France qui lui valent la 5ème place finale du challenge.

N°3 : Julian Alaphilippe

Il n’aura suffi que de quelques courses à Julian Alaphilippe pour performer au plus haut niveau sous le maillot de l’équipe Omega Pharma-Quick Step. Bien qu’en phase d’apprentissage, il atteint son premier pic de forme au moment voulu et aligne les places d’honneur dans les rushs du Tour de Catalogne : 3ème à Calella, 4ème à Gérone, 2ème à Vall de Camprodon. Mais c’est durant l’été que le coureur de 22 ans étale au grand jour sa classe à l’état pur. Echappé sur le RideLondon Classic, il prend la 3ème place sur le Mall londonien avant de s’aligner au départ du Tour de l’Ain et d’y prendre la 2ème place du prologue à Saint-Amour. Julian Alaphilippe est alors au top de sa condition. Associé à Romain Bardet, Daniel Martin et Romain Sicard dans l’étape finale qui mène à Arbent, il dépose ses compagnons de fugue pour gagner l’étape et prendre la 4ème place du Tour de l’Ain. Avant de confirmer par une 5ème place à Plouay.

N°4 : Davide Formolo

Prime à la régularité pour Davide Formolo. A 22 ans, le Vénitien ne fera pas partie des néo-pros capables d’ouvrir leur palmarès dès leur première saison à l’échelon supérieur. Mais il collectionne les très bons résultats d’un bout à l’autre de la saison, ce qui en fait d’ores et déjà un coureur à suivre dans les années futures. Sous le maillot de l’équipe Cannondale, on remarque d’abord l’Italien au Grand Prix de Lugano, 9ème. On le retrouvera aux avant-postes au Tour de Turquie (4ème), au Tour de Suisse (7ème), au Grand Prix de Larciano (2ème), au Tour de Pologne (16ème), au Tour d’Emilie (6ème) et plus que tout encore au très redoutable Championnat d’Italie à Fondo. Ce jour-là dans l’épouvantable ascension finale, il est le seul à tenir bon dans la roue de Vincenzo Nibali après avoir déjà accompagné Michele Scarponi dans une descente acrobatique. Il ne s’inclinera qu’au sprint mais aura donné bien du fil à retordre au Sicilien.

N°5 : Valerio Conti

Pour un peu, les débuts chez les pros de Valerio Conti, 21 ans, seraient passés inaperçus. Invité à se présenter au départ de son premier Grand Tour sans préparation particulière, appelé à remplacer son leader Chris Horner au pied levé vingt-quatre heures avant le départ de la Vuelta dont l’Américain est tenant du titre, le néo-pro de Lampre-Merida hérite du dossard 1 ! Très vite, il a à cœur de lui faire honneur. Il est le premier attaquant du Tour d’Espagne, dont il réalise la première étape en ligne en tête avec cinq autres coureurs avant de s’effacer à 15 kilomètres de l’arrivée. Deux jours plus tard, revoilà Valerio Conti dans le coup pour une placette à Cordoue (8ème). Le Romain est en train de franchir un palier. Il rejoindra Saint-Jacques-de-Compostelle au 112ème rang du classement général. Mais surtout suffisamment aguerri pour aller chercher sa première victoire pro quelques semaines plus tard au Grand Prix Beghelli.