Il y a un an à Terminillo, c’est en bravant une tempête de neige dans les monts Réatins que Nairo Quintana avait coulé les fondations se va victoire dans Tirreno-Adriatico. Un succès aux contours épiques qui dans le même temps avait soulevé de vifs débats. Deux mois plus tard était adopté un plan d’actions en cas de conditions météorologiques extrêmes. Désormais, lorsque des conditions extrêmes sont attendues avant le départ d’une course, une réunion peut être tenue à la demande de l’organisation, du médecin de course, du chef de la sécurité, du représentant des coureurs, des équipes ou du président des commissaires.

C’est le déclenchement de ce nouveau protocole qui aura eu raison cette année de Tirreno-Adriatico, dont les organisateurs italiens ont choisi hier soir d’annuler purement et simplement l’étape-reine. La cinquième étape, celle qui devait permettre aux grimpeurs d’établir leur propre hiérarchie, devait s’achever aujourd’hui au Monte San Vicino, un col des Apennins perché à plus de 1200 mètres d’altitude après 13 kilomètres d’ascension. Or ce sont toutes les routes situées au-dessus des 800 mètres qui sont prisonnières des neiges. On parle même d’une couche de 20 à 30 centimètres à l’endroit où devait être dessinée la ligne d’arrivée cet après-midi.

Dès hier, en application du protocole, le directeur de course Mauro Vegni s’est concerté avec les parties prenantes. La pluie annoncée, les tempétures extrêmes et la neige attendue au-dessus de 800 mètres ont entraîné une décision unanime : annuler l’étape-reine pour prévenir tout risque pour la sécurité générale et la santé des coureurs. Une décision extraordinaire puisque dans toute l’histoire de Tirreno-Adriatico, on ne trouve trace que de deux annulations similaires en 1973 et 2003. Et, faute d’avoir pu mettre en place un parcours alternatif, ce sont les grands favoris de la course des deux mers qui en seront affectés puisque des grimpeurs comme Chaves, Mollema, Nibali, Valverde, Van Garderen ou encore Pinot, qui n’attendait qu’à confirmer l’excellent chrono par équipes de la FDJ, seront privés cette année de terrain d’expression.

Dès hier, Mauro Vegni se montrait désolé pour ces acteurs privés de réplique. « Vous imaginez bien que, plus encore que les coureurs, j’étais le premier intéressé, et pour mille raisons, à ce qu’une étape comme celle-ci se tienne aujourd’hui. Cette vraie confrontation entre les favoris, nous la voulions, mais les conditions ne nous le permettent absolument pas. Je sais que ceux qui voulaient jouer le classement général vont perdre une grosse opportunité et que cela va engendrer des mécontentements, mais je suis convancu qu’en y réfléchissant bien ils comprendront notre décision. »

Dès lors, c’est toute l’issue de cette édition 2016 de Tirreno-Adriatico qui est remise en question. Toujours leader du classement général, Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step) devra défendre son maillot bleu mardi dans le bref contre-la-montre final de San Benedetto del Tronto (10 km). Les mieux placés pour l’emporter sur ce terrain-là seront Tejay Van Garderen (BMC Racing Team), à 9 secondes, et Bob Jungels (Etixx-Quick Step), à 11 secondes. Demain lundi, les sprinteurs devraient tirer avantage de la sixième étape entre Castelraimondo et Cepagatti (210 km).

Classement général :

1. Zdenek Stybar (TCH, Etixx-Quick Step) en 15h56’32 »
2. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) à 9 sec.
3. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) m.t.
4. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) m.t.
5. Bob Jungels (LUX, Etixx-Quick Step) à 11 sec.
6. Gianluca Brambilla (ITA, Etixx-Quick Step) m.t.
7. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) à 14 sec.
8. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 18 sec.
9. Sébastien Reichenbach (SUI, FDJ) m.t.
10. Roman Kreuziger (TCH, Tinkoff) à 20 sec.