Nibali vainqueur du Milan San remoNibali vainqueur du Milan San remo | © Milan SanRemo

Oui car:

  Il a l’expérience des grands rendez-vous.

  Dix-huit grands tours au compteur, ça forge un homme. Les courses de trois semaines, Nibali les connaît par coeur. C’est un atout indéniable dont dispose le « requin de Messine », certes comme certains de ses concurrents, mais lui s’est imposé sur les trois grands tours. Seul Christopher Froome l’égale sur ce point. Qui plus est, Nibali sait comment s’y prendre pour gagner. A la suite d’un Dauphiné raté et en marge de sa préparation pour le Tour il déclarait: « nous essayons de faire ce qui a fonctionné dans le passé, ajoutant des choses supplémentaires chaque fois pour chaque nouvel objectif. Le Dauphiné n’a pas été très bon en terme de résultats mais je ne suis pas inquiet (…) je sais que nous avons déjà bien travaillé et nous allons travailler dur pour être à un niveau élevé pour le Tour de France ».

  La science de la course, le panache et le talent comme munitions.

  Nibali est un fin tacticien. Il sait quand attaquer, composer avec ses forces et construire ses succès. C’est un coureur qui a démontré son habileté sur différents terrains. Le Transalpin tentera de surprendre ses adversaires là où ils s’y attendent le moins. En 2014 il a su tirer son épingle du jeu et prendre du temps sur ses concurrents directs lors de la cinquième étape, celle des pavés. Les conditions dantesques ce jour-là ne l’avaient pas perturbé, au contraire. Habile en descente, puncheur et très bon grimpeur, Nibali dispose de plusieurs atouts.

  Un parcours similaire à 2014 et plus « nerveux »?

  Le tracé de cette 105e édition possède quelques similitudes avec celui de 2014. Pour autant, est-ce un parcours taillé pour lui? « Sur certains points, je vois des similitudes, mais il y a aussi des différences. Par exemple, beaucoup plus de kilomètres de pavés seront couverts que 2014. Il y a l’étape de 65 km dans les Pyrénées avec trois montées successives qui seront très exigeantes et difficiles à contrôler. Elle favorisera les attaques et peut faire perdre comme gagner n’importe quel favori » commentait l’Italien. «Le tracé du Tour 2018 est assez nerveux par rapport aux précédentes éditions, plus adapté aux coureurs qui possèdent mes qualités. » précise-t-il.

  Il dispose d’une équipe sur mesure et arrive serein.

  Le groupe compte dans ses rangs de nombreux grimpeurs à l’image de Domenico Pozzovivo, Franco Pellizotti mais aussi les frères Izagirre, Jon et Gorka, tout récent champion d’Espagne. Le leader italien de la formation Bahrain-Mérida affiche d’ailleurs ses ambitions. « J’irai en France avec beaucoup de sérénité et en sachant que j’ai fait tout mon possible pour réaliser le meilleur résultat. L’équipe qui sera avec moi en France est l’une des plus fortes. Nous serons compétitifs sur tous les terrains, de la montagne au contre-la-montre » assure le vainqueur du Tour en 2014.

Vincenzo Nibali Non car:

« Il est parfois en difficulté dans des moments clés. »

  Ça n’a pas échappé à Alberto Contador qui déclarait il y a quelques jours dans une vidéo parue sur le Chaîne l’Equipe: « Vincenzo a une régularité incroyable dans les grandes courses. C’est en sa faveur, mais parfois il peut lui arriver d’être en difficulté dans les moments clés, lorsque la course monte ». L’espagnol avance par ailleurs que le coureur italien est « très doué pour lire la course et sait très bien saisir sa chance ».

 La Bahrain-Mérida pourrait laisser filer du temps lors du contre-la-montre par équipe.

  Il y a de l’incertitude quant à la 3e étape. Lors du critérium du Dauphiné la Bahrain-Mérida avait pris la 16e place du contre-la-montre par équipes, loin des meilleures formations.  L’équipe alignée pour ce Tour de France ne sera pas la même mais normalement les hommes de Brent Copeland devraient lâcher du temps aux grosses écuries lors de cet exercice. Mis à part les frères Izagirre, certains coureurs pourraient être en difficulté durant cette 3e étape. Il s’agira dès lors de perdre le moins de temps possible pour rester au contact des autres favoris.

  La concurrence est rude.

  Sky, Movistar et les autres… il y aura du beau monde cette année! La formation espagnole d’Eusebio Unzué aligne une équipe redoutable sur ce Tour de France. Landa, Quintana et l’expérimenté Valverde seront aux avant-postes lorsque la route s’élèvera. Quant à la Sky elle nous a habitué à débarquer chaque année avec des coureurs extrêmement bien préparés en vue de l’objectif final. La Bahrain-Mérida s’avance sur ce Tour avec une équipe certes très compétitive mais peut-être un ton en dessous de certaines.

  M.L.