On avait laissé Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo) sur une énième déception sur le Giro, plus cruelle encore que toutes les désillusions qu’il a connues sur son tour national avec treize podiums sans une seule victoire à se mettre sous la dent. Malgré son déclassement à l’arrivée de la dernière étape à Turin pour avoir tassé Sacha Modolo, le sprinteur lombard sortait renforcé de ce Tour d’Italie qu’il bouclait pour la deuxième fois consécutivement avec le maillot rouge du classement par points sur le dos. « Je vais rentrer chez moi en sachant que j’étais le plus rapide », avait d’ailleurs déclaré l’intéressé à l’issue de cette étape qui devait pourtant engendrer plus de frustration que de satisfaction.

Dix jours plus tard, Giacomo Nizzolo allait pouvoir passer de la parole aux actes en dominant le GP du Canton d’Argovie qui sert de prélude au Tour de Suisse qu’il ne disputera pas à partir de samedi. Car c’est bien au sprint que se termine cette classique qui prend la forme de dix circuits locaux de 18,8 kilomètres. Les sprinteurs qui ont souvent le dernier mot autour de Leuggern, dans le canton suisse situé au nord du pays, à quelques encablures de la frontière allemande, pouvaient être d’autant plus sereins qu’un léger remaniement du parcours tracé au bord du Rhin allait en leur faveur. En raison de travaux, le départ et l’arrivée ont été déplacés d’un bon kilomètre, laissant plus d’espace aux coureurs les plus véloces pour préparer un sprint final compliqué, car en faux-plat montant sur les 500 derniers mètres.

Mais les sprinteurs se sont fait une petite frayeur en laissant partir un groupe de quatorze unités composé de Marco Frapporti, Francesco Gavazzi et Mirko Selvaggi (Androni-Sidermec), Michael Albasini (Orica-GreenEdge), François Bidard (Ag2r La Mondiale), Reinardt Janse Van Rensburg (Dimension Data), Marco Marcato (Wanty-Groupe Gobert), Bruno Pires (Team Roth), Patrick Schelling (Team Voralberg), Nino Schurter (Suisse), Scott Thwaites (Bora-Argon 18), Preben Van Hecke (Topsport Vlaanderen-Baloise), Larry Warbasse (IAM Cycling) et Danilo Wyss (BMC Racing Team). Fort d’un avantage maximal de deux minutes, le groupe de tête conséquent tiendra jusque dans la dernière boucle où les équipes de sprinteurs jettent leurs dernières forces dans la bataille pour regrouper le peloton en prévision de l’emballage final.

L’équipe Trek-Segafredo aura, comme d’autres, joué son rôle, mais alors que le sprint se prépare, Giacomo Nizzolo ne peut compter que sur un seul coéquipier, l’Américain Kiel Reijnen. Alors l’Italien change de tactique et tente de se glisser dans un groupe. Le coup échoue, mais le Lombard a encore de la ressource sur la forme du Tour d’Italie. Quand le peloton se regroupe et se présente groupé au pied du faux-plat montant final, Giacomo Nizzolo ne manque pas de faire parler sa pointe de vitesse et devance Andrea Pasqualon (Team Roth) et David Tanner (IAM Cycling).

Classement :

1. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) les 188,7 km en 4h08’38 » (45,5 km/h)
2. Andrea Pasqualon (ITA, Team Roth)
3. David Tanner (AUS, IAM Cycling)
4. Kristian Sbaragli (ITA, Dimension Data)
5. Matti Breschel (DAN, Cannondale)
6. Zakkari Dempster (AUS, Bora-Argon 18)
7. Magnus Cort-Nielsen (DAN, Orica-GreenEdge)
8. Silvan Dillier (SUI, BMC Racing Team)
9. Gaëtan Bille (BEL, Wanty-Groupe Gobert)
10. Sergei Chernetski (RUS, Team Katusha)