Et si ce Mondial de Ponferrada ressemblait à celui de Lisbonne en 2001. Souvenez-vous, cette année là, beaucoup annonçaient déjà un circuit extrêmement difficile et pourtant, c’est un groupe d’une soixantaine d’éléments qu’avait réglé au sprint Oscar Freire pour son deuxième sacre. Et si ce scénario se répétait dimanche ? Avec les premières courses, on a pu enfin découvrir ce tracé qui restait pour le moins énigmatique. Enfin, la difficulté réelle des deux bosses placées sur le parcours de 18,2 kilomètres, l’une de 5,2 kilomètres à 3,3 %, l’autre de 1,1 kilomètre à 5,5 % a pu être constatée. En résumé, on dira que la première peut permettre à certaines formations de durcir la course en imprimant un rythme élevé. La seconde, plus courte, mais où l’on retrouve de plus forts pourcentages, peut permettre aux plus costauds de se dégager.

Le sacre chez les Espoirs de Sven-Erik Bystrom a en tout cas montré qu’il ne servait à rien de se dévoiler trop tôt. Avec un dernier sommet placé à moins de cinq kilomètres de l’arrivée, une longue descente et deux petits kilomètres de plat, ceux qui veulent faire la décision devront le faire sur le haut de la seconde bosse du circuit. Un bon descendeur ne doit pas perdre de temps avant d’arriver sous la banderole des deux kilomètres. Le Norvégien a d’ailleurs conservé son avance au sommet de la bosse. Mais si c’est en solitaire que le futur pro de Katusha a remporté le titre mondial chez les moins de 23 ans, la course a confirmé que les sprinteurs ne devaient pas être totalement exclus de la lutte pour le titre.

Pendant toute la course, l’Australie a tenté de faire ce que les Danoises et les Italiennes ont, dans une moindre mesure, fait chez les Juniors Dames le matin : contrôler. Ou plutôt les Kangourous ont tenté de cadenasser la course, comme peuvent le faire certaines équipes de sprinteurs chez les professionnels. S’ils ont loupé le coche, ce fut de justesse. Car Caleb Ewan est quand même venu régler au sprint un peloton d’une quarantaine d’unités pour la 2ème place ! En dépit de la répétition des difficultés, les hommes à battre dimanche pourraient se nommer Nacer Bouhanni (France), Tom Boonen (Belgique), John Degenkolb (Allemagne), Alexander Kristoff (Norvège) et Michael Matthews (Australie). Des surprises ne sont pas à exclure, comme Ben Swift (Grande-Bretagne) ou Sonny Colbrelli (Italie).

D’autres feront tout pour dynamiter la course et tenteront d’imiter Sven-Erik Bystrom en s’imposant en solitaire ou en petit groupe comme Rui Costa (Portugal), Vincenzo Nibali (Italie), Tom Dumoulin (Pays-Bas), Philippe Gilbert (Belgique) ou Fabian Cancellara (Suisse). Mais ce sont les bons puncheurs dotés d’une solide pointe de vitesse qui pourraient décrocher le maillot arc-en-ciel comme Alejandro Valverde (Espagne), Simon Gerrans (Australie), Tony Gallopin (France), Peter Sagan (Slovaquie), Greg Van Avermaet (Belgique) ou Michal Kwiatkowski (Pologne).

Les dix derniers vainqueurs :

2013 (Florence) : Rui Costa (POR, Portugal)
2012 (Valkenburg) : Philippe Gilbert (BEL, Belgique)
2011 (Copenhague) : Mark Cavendish (GBR, Grande-Bretagne)
2010 (Geelong) : Thor Hushovd (NOR, Norvège)
2009 (Mendrisio) : Cadel Evans (AUS, Australie)
2008 (Varèse) : Alessandro Ballan (ITA, Italie)
2007 (Stuttgart) : Paolo Bettini (ITA, Italie)
2006 (Salzbourg) : Paolo Bettini (ITA, Italie)
2005 (Madrid) : Tom Boonen (BEL, Belgique)
2004 (Vérone) : Oscar Freire (ESP, Espagne)