Il a résisté, avant d’exulter, une fois la ligne d’arrivée franchie. Encouragé par le public, félicité par les membres de son staff, Rudy Molard (Groupama-FDJ) n’en croyait pas ses yeux. A 28 ans, celui qui n’avait encore jusque-là jamais gagné en World Tour, venait de s’offrir le plus beau succès de sa carrière.

« Je me sens plus fort que l’an dernier, a lâché le coureur français, sourire aux lèvres, en conférence de presse. Chaque saison, je progresse et cette année, je sens que j’ai passé un nouveau cap », s’est félicité l’habituel équipier de Thibault Pinot sur les courses par étapes. Ce dernier engagé cette année sur le Tour de Catalogne (19 au 25 mars), c’est un Rudy Molard libéré de son rôle d’équipier qui a su saisir sa chance au meilleur des moments, prouvant qu’il avait les épaules assez solides pour assumer un rôle de leader sur les courses par étapes.

« Sur le Tour du Haut Var, j’ai perdu une étape en me faisant rejoindre et en perdant au sprint. Cette-fois ci, quitte à tout perdre, je me suis dit qu’il fallait tenter le tout pour le tout, a déclaré le Français à l’arrivée. Ma seule chance pour l’emporter, c’était d’arriver seul et c’est ce que j’ai réussi à faire. Cette douloureuse défaite sur le Haut Var m’a permis d’être plus audacieux aujourd’hui pour aller enfin décrocher cette victoire. »

« Le cyclisme français se porte bien »

Lancé à sa poursuite dans les derniers hectomètres, le groupe de favoris composé des Julian Alaphilippe (Quick Step Floors), Tim Wellens (Lotto-Soudal), Luis Léon Sanchez (Astana) et autre Marc Soler (Movistar) n’a en effet jamais été en mesure de le rattraper. Parti une première fois sur les chemins escarpés de la Colle-sur-Loup, l’ancien de la Cofidis s’est fait rejoindre une première fois, avant de retenter sa chance quelques kilomètres plus loin, à l’approche de Vence.

Plein d’entrain et lancé à pleine vitesse, Rudy Molard a su conserver ses quelques mètres d’avance pour résister au retour du groupe des poursuivants, franchissant finalement la ligne d’arrivée avec deux secondes d’avance. D’une courte tête, au forceps, devant Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Julian Alaphilippe (Quick Step Floors), le Français, désormais 13e du général (1’18’’), a donc décroché la quatrième victoire du clan tricolore sur ce Paris-Nice.

« Une victoire en appel d’autres et ainsi de suite, a souri le vainqueur du jour. Le cyclisme français se porte très bien et ce Paris-Nice en est la preuve. On est sur une bonne dynamique, on brille sur les courses en World Tour, c’est une très bonne chose. On va essayer de continuer. Il reste encore deux jours de course. J’espère que les Français et notamment Julian, brilleront jusqu’à la fin. » -Romain Boisaubert