Cap au sud pour cette deuxième étape de la Vuelta ! Entre La Nucia et Orihuela le tracé de l’étape est on ne peut plus simple : longer la mer Méditerranée pour descendre encore un peu plus au sud vers l’Andalousie. Certes, il y a bien eu deux incursions dans les terres valenciennes, notamment pour aller chercher le grand prix de la montagne, mais sinon l’étape s’apparente presque à un voyage touristique. Benidorm, Villajoyosa, Alicante, Santa Pola et enfin Torrevieja, les stations touristiques se suivent et se ressemblent sur les routes du Tour d’Espagne. Mais avant que les centaines de milliers de touristes aillent profiter des nuits endiablées espagnoles, la fête commençait dès l’après-midi avec le passage des coureurs de la Vuelta.

En revanche, l’heure n’est pas à la fiesta pour les cyclistes. Pas question de sortir. L’an passé, Andy Schleck et Stuart O’Grady en avaient notamment fait les frais. Si la deuxième étape n’est en aucun cas une étape décisive dans l’optique du classement général, les débuts de Grand Tour sont toujours extrêmement nerveux. Une chute, une crevaison et la Vuelta peut se perdre dès le deuxième jour de course. Bien que la tension dans le peloton ne soit pas aussi forte que sur le Tour de France, la prudence est de mise. En plus, la centaine de kilomètres qui borde la mer Méditerranée est propice aux coups de bordures. Heureusement pour les coureurs, malheureusement pour le spectacle, le vent n’est pas assez violent.

Demain le Tour d’Espagne a rendez-vous avec les premières aspérités. Ainsi, les sprinteurs doivent profiter de cette deuxième étape pour commencer à capitaliser les victoires d’étapes. Toutes les opportunités doivent être saisies, les occasions ne seront pas nombreuses sur cette Vuelta très montagneuse. C’est pourquoi lorsque Steve Houanard (Ag2r La Mondiale), Paul Martens (Rabobank), Adam Hansen (Omega Pharma-Lotto) et Jesus Rosendo (Andalucia-Caja Granada) prennent la poudre d’escampette, leur avance n’excède jamais les cinq minutes. Les équipes HTC-Highroad de Mark Cavendish, Liquigas-Cannondale de Peter Sagan et Skil-Shimano de Marcel Kittel veillent au grain.

A 500 mètres de l’arrivée, un talus bien exploité par Tom Boonen et Vicente Reynes désorganise le sprint final.

Comme prévu, à l’approche de l’arrivée l’écart diminue considérablement. Et, à trente kilomètres du but, l’avance flirte avec la minute seulement. Adam Hansen tente bien de finir l’aventure en solo, mais c’est peine perdue. A 17 kilomètres des Plages d’Orihuela, le regroupement général intervient. Les équipes de sprinteurs commencent alors à mettre en marche leur train, bien aidées par l’équipe Leopard-Trek du leader Jakob Fuglsang. On pense se diriger vers un sprint massif classique mais le dernier kilomètre va bouleverser les plans des sprinteurs. A 600 mètres de la ligne en effet, un talus de 250 mètres à 8 % va être exploité par Tom Boonen (Quick Step) pour mettre le feu aux poudres. L’ancien champion du monde démarre violemment et son attaque vient enrayer le train des équipes de sprinteurs.

Le Belge repris, c’est Vicente Reynes (Omega Pharma-Lotto) qui en place une à son tour. Il gicle au bon moment, seul Chris Sutton (Team Sky) peut le suivre. Les deux ne sont pas rejoints et c’est le sprinteur australien qui est le plus costaud. Avec sa victoire sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne en début de saison,  Sutton remporte là une nouvelle victoire de prestige. Marcel Kittel (Skil-Shimano) prend la troisième place de l’étape. Malgré le caractère anodin du « coup-de-cul » final, quelques gros noms se sont fait piéger et lâchent de précieuses secondes : Christophe Le Mével (Garmin-Cervélo) perd dix secondes, Bradley Wiggins (Team Sky) en perd treize et Carlos Sastre (Geox-TMC) vingt. Grâce à sa sixième place du jour, Daniele Bennati (Team Leopard-Trek) prend le Maillot Rouge à Fuglsang.

Lundi 22 août, la troisième étape entre Petrer et Totana (163 km) offre un final escarpé.

Classement 2ème étape :

1. Christopher Sutton (AUS, Team Sky) les 171,5 km en 4h11’41 »
2. Vicente Reynes Mimo (ESP, Omega Pharma-Lotto) m.t.
3. Marcel Kittel (ALL, Skil-Shimano) m.t.
4. Tyler Farrar (USA, Garmin-Cervelo) m.t.
5. Matti Breschel (DAN, Rabobank) m.t.
6. Daniele Bennati (ITA, Team Leopard-Trek) m.t.
7. Enrico Gasparotto (ITA, Astana) m.t.
8. Lloyd Mondory (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
9. Luca Paolini (ITA, Team Katusha) m.t.
10. John Degenkolb (ALL, HTC-Highroad) m.t.

Classement général :

1. Daniele Bennati (ITA, Team Leopard-Trek) en 4h28’11 »
2. Jakob Fuglsang (DAN, Team Leopard-Trek) m.t.
3. Peter Sagan (SLO, Liquigas-Cannondale) à 4 sec.
4. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
5. Valerio Agnoli (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
6. John Degenkolb (ALL, HTC-Highroad) à 9 sec.
7. Maxime Monfort (BEL, Team Leopard-Trek) à 10 sec.
8. Marcel Kittel (ALL, Skil-Shimano) m.t.
9. Enrico Gasparotto (ITA, Astana) m.t.
10. Robert Kiserlovski (CRO, Astana) m.t.