L’information est donc tombée ce soir à Majorque, où l’équipe Saxo Bank-SunGard a établi son camp de base à quelques jours du coup d’envoi de la saison en Europe. Alberto Contador, le nouveau leader de la formation danoise, n’échappera pas à une sanction. Après deux mois et demi d’enquête, la commission disciplinaire de la Fédération Espagnole de Cyclisme (RFEC) a donc estimé que le champion madrilène, contrôlé positif au Clenbutérol durant le dernier Tour de France, devait être sanctionné. Elle en a notifié le principal intéressé ce soir à Majorque, l’informant qu’elle allait préconiser une suspension d’un an à son égard, contre deux dans pareil cas, compte tenu du fait que la quantité infinitésimale de substance interdite détectée (50 picogrammes par millilitres) ne pouvait en aucun cas améliorer son rendement.

Néanmoins, la présence de Clenbutérol dans le corps de l’Espagnol, quelle qu’en soit la dose, justifiait la prise de sanctions disciplinaires, son utilisation en compétition demeurant interdite. L’enquête n’a pas permis de définir avec certitude la provenance de la substance (l’ingestion d’une viande contaminée selon Alberto Contador, l’utilisation d’une perfusion sanguine en plein Tour de France selon la thèse de ses détracteurs), d’où un verdict relativement clément mais qui n’épargne en rien le champion espagnol. En effet, si la suspension d’un an venait à être proclamée de manière définitive, Alberto Contador pourrait certes reprendre la compétition avant la fin de la saison et se concentrer sur la Vuelta, mais il perdrait le bénéfice de son troisième succès dans le Tour de France, lequel reviendrait, ironie du sort, à Andy Schleck, le coureur qu’il a remplacé en qualité de leader au sein de l’équipe Saxo Bank-SunGard.

Et maintenant ? Sur la base de cette notification qui lui a été adressée en soirée, Alberto Contador va avoir dix jours pour contrer les recommandations de la RFEC avant qu’une sentence définitive ne soit prononcée. Cette décision, le multiple vainqueur du Tour de France l’annoncera vendredi après-midi, en concertation avec Bjarne Riis, à l’occasion d’une conférence de presse donnée depuis son hôtel majorquin. Un vrai dilemme se présente désormais face au grimpeur ibérique, qui devra choisir entre se contenter de la sanction conciliante réclamée par sa fédération ou faire appel auprès du Tribunal Arbitral du Sport, avec le risque de voir une peine plus lourde y être prononcée, ses chances d’être acquitté étant à présent quasiment nulles. Cette réponse, Alberto Contador la fournira vendredi après-midi.