Il avait beau entamer la brève étape finale de Paris-Nice avec une demi-minute d’avance sur ses premiers dauphins, Sergio Henao (Team Sky) n’en avait pas pour autant course gagnée. Surtout pas avec Alberto Contador (Trek-Segafredo) placé à 31 secondes. Ce même Contador dont le Colombien s’était chargé de déminer chacun des assauts un an plus tôt sur ce même terrain, quand il défendait alors les intérêts de Geraint Thomas que le Madrilène s’était acharné à faire tomber jusque sur la Promenade des Anglais… où il lui avait finalement manqué 4 secondes. On n’allait pas jusque-là ce dimanche, la Promenade portant toujours le deuil de l’attentat dont elle avait été victime le 14 juillet dernier. Par respect, l’organisation avait avancé la ligne d’arrivée sur le Quai des Etats-Unis, ce qui rapprochait de 500 mètres le sommet du col d’Eze de la ligne d’arrivée sur le rivage niçois.

Il n’était toutefois pas question pour Alberto Contador d’attendre l’ultime difficulté de ce Paris-Nice pour tâcher de gommer ses 31 secondes de débours. Sur un schéma on ne peut plus calqué sur celui de l’édition précédente, l’Espagnol allait donner l’assaut dans la côte de Peille (6,5 km à 6,9 %) à 50 kilomètres de l’arrivée. Mis sur orbite par Jarlinson Pantano (Trek-Segafredo), Alberto Contador distançait sur deux accélérations le porteur du maillot jaune. Pour recoller en haut aux rescapés d’une échappée matinale très fournie dont subsistaient encore Calmejane, Chavanel, Colbrelli, De Gendt, De la Cruz, De Marchi, Edet, El Fares, Jeannesson, Matthews, Petilli, Soler et Ulissi.

Ce groupe de tête atteignait les premières pentes du col d’Eze (7,7 km à 5,7 %) avec une demi-minute d’avance sur un peloton à l’avant duquel les adversaires de Contador tentaient tant bien que mal de s’organiser. Mais à l’avant, l’Espagnol repartait de plus belle avec David De La Cruz (Quick-Step Floors) et Marc Soler (Movistar Team) pour plonger sur Nice, à 15 kilomètres de l’arrivée, doté d’une quarantaine de secondes d’avance sur le peloton. Tout restait jouable pour Alberto Contador, compte tenu des secondes de bonification attachées aux trois premiers coureurs de l’étape (10, 6 et 4 secondes) et dont serait inéluctablement privé le peloton Maillot Jaune au retour sur la baie des Anges.

Mais au prix d’une course-poursuite palpitante qui voyait Sergio Henao prendre tous les risques pour conserver la tête du classement général et remporter la plus grande course de sa carrière, le peloton revenait à 21 secondes d’Alberto Contador à l’arrivée. Pour avoir une chance de s’adjuger Paris-Nice, le leader de Trek-Segafredo n’avait plus qu’une option : gagner l’étape et récolter les 10 secondes offertes au vainqueur. Mais s’il tentait de terminer en solitaire en portant une dernière attaque à 2 kilomètres de l’arrivée, Alberto Contador était finalement rejoint sous la flamme rouge par David De La Cruz… lequel allait le priver au sprint de cette victoire qui aurait compté double. Et le contraindre, pour la seconde fois, à la 2ème marche du podium, aux côtés d’un Sergio Henao sacré pour 2 petites secondes.

Classement 8ème étape :

1. David De La Cruz (ESP, Quick-Step Floors) les 115 km en 2h48’53 » (40,9 km/h)
2. Alberto Contador (ESP, Trek-Segafredo) m.t.
3. Marc Soler (ESP, Movistar Team) à 5 sec.
4. Sonny Colbrelli (ITA, Bahrain-Merida) à 21 sec.
5. Julian Alaphilippe (FRA, Quick-Step Floors) m.t.
6. Michael Matthews (AUS, Team Sunweb) m.t.
7. Diego Ulissi (ITA, UAE Team Emirates) m.t.
8. Gorka Izagirre (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Arnold Jeannesson (FRA, Fortuneo-Vital Concept) m.t.
10. Lilian Calmejane (FRA, Direct Energie) m.t.

Classement général final :

1. Sergio Henao (COL, Team Sky) en 29h50’29 »
2. Alberto Contador (ESP, Trek-Segafredo) à 2 sec.
2. Daniel Martin (IRL, Quick-Step Floors) à 30 sec.
4. Gorka Izagirre (ESP, Movistar Team) à 1’00 »
5. Julian Alaphilippe (FRA, Quick-Step Floors) à 1’22 »
6. Ilnur Zakarin (RUS, Katusha-Alpecin) à 1’34 »
7. Ion Izagirre (ESP, Bahrain-Merida) à 1’41 »
8. Warren Barguil (FRA, Team Sunweb) à 4’07 »
9. Simon Yates (GBR, Orica-Scott) à 4’39 »
10. Tony Gallopin (FRA, Lotto-Soudal) à 9’14 »