Toute la semaine, Vélo 101 décrypte les enjeux de la 113ème édition de Paris-Roubaix.

Dix-huit ans. Voilà dix-huit ans que le vélodrome André Pétrieux n’a plus vu un Français soulever le fameux pavé remis au vainqueur de Paris-Roubaix. Frédéric Guesdon est le dernier à l’avoir fait et depuis, rares ont été les Tricolores capables d’égaler l’exploit du Breton, vainqueur à la surprise générale en 1997. Frédéric Moncassin et Andrei Tchmil repris à l’entrée du vélodrome, ils étaient encore huit à être encore en lice pour la victoire. Depuis, pareille situation ne s’est plus produite. Et si la course ouverte que l’on nous promet cette année avec les forfaits de Tom Boonen et de Fabian Cancellara pouvait favoriser un scénario de ce type et donc les ambitions d’un Français ?

Gilbert Duclos-Lassalle tempère. « Ça sera compliqué même si des garçons ont déjà fait des places et voudront gagner comme Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale) ou Sylvain Chavanel (IAM Cycling), estime le double vainqueur en 1992 et 1993. Ils ont le potentiel pour le faire. Mais dimanche dernier au Tour des Flandres, les Français ont rapidement été exclus du final. »

Au Ronde, les Tricolores sont effectivement complètement passés à côté. Arnaud Démare (FDJ) n’a pas pu sauver les meubles en réglant un premier peloton au sprint plus de trois minutes après Alexander Kristoff. Le champion de France, 12ème à Roubaix il y a un an, n’a pas eu la chance de son côté en étant victime d’ennuis mécaniques à répétition. Sur l’Enfer du Nord plus encore qu’ailleurs, la chance est bien souvent déterminante. Et elle a rarement souri à nos représentants ces dernières années qui ont pourtant à cœur de bien faire sur le seul monument se déroulant en France. « Paris-Roubaix étant sur notre territoire national, c’est une motivation supplémentaire pour les Français, c’est un fait, note Gilbert Duclos-Lassalle. Mais les étrangers le sont aussi. Si on a des Français, j’espère qu’ils ne feront pas de faute après la barrière des 230 kilomètres. Il ne faut pas subir la course et malheureusement, je crains que ce soit le cas vis-à-vis des favoris. »

Heureusement pour eux, ne pas être dans le coup aux Flandres n’est pas nécessairement synonyme de méforme à Roubaix. « Personnellement, j’allais au Tour des Flandres pour faire 20 ou 30ème, explique le Béarnais. J’y allais avant tout pour jauger ma distance et pour voir si j’étais prêt pour Paris-Roubaix. » Les temps ont changé en vingt ans, mais même si le circuit s’est largement mondialisé, l’Enfer du Nord garde une place à part dans le cœur des coureurs de l’Hexagone. Il y a fort à parier que Damien Gaudin et Sébastien Turgot (Ag2r La Mondiale), Vincent Jérôme et Alexandre Pichot (Team Europcar), Cyril Lemoine et Florian Sénéchal (Cofidis), Arnaud Démare, Matthieu Ladagnous et Yoann Offredo (FDJ) et Sylvain Chavanel (IAM Cycling) auront la volonté de bien figurer dimanche.