La tempête est bel et bien passée. Au sens météorologique comme au sens relationnel. Le conflit qui a opposé les organisateurs aux coureurs hier reste finalement sans grande conséquence. Malgré les menaces qui ont pesé sur cette ultime étape, celle-ci a finalement bien lieu. Ce Tour d’Oman se termine donc dans une drôle d’ambiance et se conclut par la victoire d’un drôle de vainqueur. C’est peu dire que Rafael Valls (Lampre-Merida) ne faisait pas partie des grands favoris de cette 6ème édition au vu de la qualité du peloton venu se préparer dans la péninsule arabique. S’il se termine d’une drôle de manière, c’est aussi parce que, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, les sprinteurs n’ont finalement pas le dernier mot pour cette dernière journée de course dans le désert omanais.

Les finisseurs avant ce Tour d’Oman ont pu se mesurer aux Tours de Dubaï et du Qatar. N’allez pourtant pas croire que ces deniers soient repus ! Ils sont nombreux à courir après un premier succès cette année, mentionnons Peter Sagan (Tinkoff-Saxo), Nacer Bouhanni (Cofidis), Arnaud Démare (FDJ) ou encore Sacha Modolo (Lampre-Merida). La présence de ces hommes au sein du peloton n’effraie pourtant pas de solides baroudeurs.

Matthias Brandle (IAM Cycling), Iljo Keisse (Etixx-Quick Step), Danny Pate (Team Sky) et Jef Van Meirhaeghe (Topsport Vlaanderen-Baloise) allient leurs efforts pour tenir tête aux sprinteurs. Avec une avance maximale de 9 minutes, les échappés sentent que la chance peut leur sourire. Le retard à l’allumage du peloton empêchera les Sagan, Bouhanni et autres de s’offrir leur premier bouquet de l’année. Les fuyards ont eux parfaitement géré leurs efforts. Si l’ambition première de Jef Van Meirhaeghe était de conserver son maillot de meilleur grimpeur, les trois autres avaient la victoire d’étape en tête. Ça tombe bien, Brandle comme Keisse et Pate sont habitués à se retrouver dans ce genre de situation. Mais s’il y en a un à qui tout sourit depuis quelques mois, c’est bien à l’Autrichien.

Ses trois dernières échappées ont débouché sur une victoire par deux fois (à chaque fois au Tour de Grande-Bretagne). Surtout, le coureur est entré dans l’histoire en passant l’hiver en étant l’homme le plus rapide sur une heure. Orphelin de ce record depuis que Rohan Dennis a parcouru 600 mètres de plus que lui, Matthias Brandle reprend ses habitudes victorieuses. À l’attaque dans les trois derniers kilomètres, le pensionnaire de l’équipe IAM Cycling surprend ses compagnons de fugue et remporte en solitaire cette dernière étape. Le peloton est finalement réglé par Peter Sagan qui sort de ce Tour d’Oman toujours bredouille. Au sein du paquet, Rafael Valls est aux anges. Lui qui n’avait plus levé les bras depuis cinq ans et sa victoire d’étape au Tour de San Luis avant la Montagne Verte vit l’instant le plus fort de sa carrière.

Classement 6ème étape :

1. Matthias Brandle (AUT, IAM Cycling) en 3h02’31 »
2. Iljo Keisse (BEL, Etixx-Quick Step) à 4 sec.
3. Jef Van Meirhaeghe (BEL, Topsport Vlaanderen-Baloise) à 13 sec.
4. Danny Pate (USA, Team Sky) à 16 sec.
5. Peter Sagan (SLO, Tinkoff-Saxo) à 1’16 »
6. Ramon Sinkeldam (PBS, Giant-Alpecin) m.t.
7. Nacer Bouhanni (FRA, Cofidis) m.t.
8. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
9. Alexey Lutsenko (KAZ, Astana) m.t.
10. Sam Bennett (IRL, Bora-Argon 18) m.t.

Classement général final :

1. Rafael Valls (ESP, Lampre-Merida) en 21h09’31 »
2. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) à 9 sec.
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) à 19 sec.
4. Rafal Majka (POL, Tinkoff-Saxo) à 32 sec.
5. Jacques Janse Van Rensburg (AFS, MTN-Qhubeka) à 1’04 »
6. Louis Meintjes (AFS, MTN-Qhubeka) à 1’08 »
7. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) à 1’10 »
8. Ben Hermans (BEL, BMC Racing Team) à 1’15 »
9. Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing) à 1’25 »
10. Patrick Konrad (AUT, Bora-Argon 18) à 1’36 »