Sébastien, quel est votre rôle dans la station de Châtel et comment la station se positionne-t-elle vis-à-vis du VTT ?
Je suis en charge du développement VTT sur la station de Châtel, le Mountain Bike Park et les événements liés. Aujourd’hui, Châtel se positionne comme une station de ski sur laquelle on enlèverait la neige et où l’on remplacerait les skieurs par les vététistes ! Nous essayons de proposer une multitude de tracés et de difficultés différentes : vert, bleu, rouge, noir. Nous essayons aussi de nous rapprocher du monde du freeride. Nous avons développé une face complète sur laquelle on peut aller où l’on veut, avec des modules un peu partout. Ce sont des parcours de montagne, certes adaptés à tous les niveaux, mais il faut tout de même être initié au VTT.

Comment est géré le domaine ?
Nous le gérons comme sur une station d’hiver. Des gens sont là pour entretenir le domaine, le sécuriser et le développer. Nous sommes une équipe de huit personnes, plus quatre chauffeurs de pelles pour tourner entre la mini-pelle de 3,5 tonnes et celle de 27 tonnes. Les pistes vertes et bleues sont tracées aux engins mécaniques, les rouges et les noires sont toutes faites à la main. Nous avons aujourd’hui un total de seize tracés sur Châtel.

A quoi ressemble une journée-type en saison ?
Nous arrivons le matin, nous faisons des travaux sur les pistes jusqu’à 15h00 puis nous fermons toutes les pistes une par une, ceci pour deux raisons. D’abord pour vérifier que personne ne s’est blessé ou égaré sur les pistes. Nous travaillons comme les pisteurs-secouristes l’hiver. Il nous arrive de donner les premiers secours s’il y a un geste d’urgence à faire. Nous sommes tous secouristes, mais nous appelons les pompiers pour l’évacuation. La seconde raison, c’est pour se rendre compte des travaux qu’il y aurait à faire pour le lendemain dans l’entretien, la remise en état, les dangers…

Les travaux sont-ils nombreux d’une journée sur l’autre ?
Il y a toujours à faire. Bon, si la météo est belle, ça va ! Mais quand il pleut, il faut surveiller les écoulements d’eau et on a un gros travail de déviation d’eau. On essaie aujourd’hui de bâtir nos pistes de manière à ne pas être embêtés avec l’eau. Nous cherchons à réfléchir à un entretien facile. Ca va aussi avec un développement de piste accessible et fluide. Si on parvient à proposer une piste facile d’entretien, ça veut dire qu’on aura peu de freinages et de genre de choses pénibles à la longue.

De cette activité VTT est né le Châtel Mountain Style, pouvez-vous nous présenter l’événement ?
Chez nous, le VTT est plus dans l’esprit freeride et descente. Nous avons donc créé notre propre événement, le Châtel Mountain Style. Nous avons réalisé trois éditions à ce jour. La 4ème édition aura lieu les 2, 3 et 4 juillet 2010. Cet événement colle complètement avec ce qu’on peut voir en ski dans le monde du freeride. C’est un point de départ, un point d’arrivée, et entre ces deux points on passe un petit peu où on veut. Il y a quatre critères de jugement avec coefficient : fluidité, engagement, choix de ligne et sauts. A chacun d’exploiter au mieux ces quatre critères pour avoir la meilleure note. C’est un événement international qui rassemble les meilleurs riders du monde, ce qui permet de valoriser cette manifestation mondiale.

Organisez-vous d’autres événements ?
Une fois par an, nous recevons une étape de la iXS European Downhill Cup. En 2010, nous organiserons la manche finale les 15 et 16 septembre. C’est une épreuve inscrite au calendrier UCI dans le cadre de la Coupe d’Europe. C’est sympa aussi car nous touchons un public que nous n’avons pas l’habitude de toucher, comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie.

Combien de vététistes déferlent sur Châtel l’été ?
Nous avons la chance de faire partie du domaine des Portes du Soleil, qui est très proche de Genève. Pour une personne qui débarque à Genève, nous allons être sa destination VTT la plus proche et la plus riche, avec toutes les stations qui proposent des activités différentes. Nous avons un gros atout. Sur une remontée, nous réalisons jusqu’à 1000 passages à la journée, sachant que trois remontées sont ouvertes. Nous passons le cap des 100000, pas loin des 150000. Certaines stations font mieux car elles ont plus de remontées mais c’est ce qui nous pousse à réfléchir à comment ouvrir le domaine encore plus. Nous réfléchissons aujourd’hui à l’ouverture d’un nouveau secteur, avec une nouvelle remontée pour proposer encore autre chose et offrir aux riders des pistes différentes l’une sur l’autre, un terrain de jeu plus riche.

Propos recueillis le 10 octobre 2009.