Joris, nous sommes à l’arrivée du Raid des Terres Noires, comment avez-vous trouvé le tracé ?

Quand je l’ai découvert je l’ai trouvé très dur mais c’est vraiment magnifique. C’était la première fois que je venais sur le Raid des Terres Noires autrement dit, c’est la première fois que je faisais autant de singles. Il y a des passages où on se serait dit sur Mars ! C’était du vrai VTT tout du long, on a du faire un petit kilomètre de route et le reste, c’était vraiment que du technique, même les pistes étaient difficiles.

Pour un Raid comme celui-là, sur un terrain que vous ne connaissiez pas, dans quel état d’esprit prenez-vous le départ ?

Si je suis venu ici, c’est avant tout pour m’entrainer dans l’optique des échéances à venir et notamment les Championnats de France. C’est seulement la deuxième fois que je participe à un Raid après les 80 kilomètres du Merrell Oxygen Challenge il y a deux ans. Ce matin je suis donc parti au tempo, je n’ai pas essayé de suivre les premiers, j’étais aux environs de la dixième place et petit à petit, en gardant le même rythme, je suis arrivé à rattraper tous les autres coureurs devant moi jusqu’au Bruno Mestre qui était alors troisième. Dans la descente, on voyait vraiment qu’il la connaissait par cœur, il a lâché les freins mais en bas ce n’est pas passé pour lui puisqu’il a crevé.

Vous êtes jeune, relativement nouveau sur ces longs raids, comment avez-vous géré cela d’un point de vue psychologique ?

Je n’ai pas douté car j’étais vraiment venu ici avant tout pour l’entrainement. Ce n’était pas un objectif particulier alors j’ai pris la course au fur et à mesure sans spécialement calculer quoi que ce soit mais toujours en essayant de gérer un minimum parce que j’avais entendu dire que la dernière bosse était particulièrement dure.

Sur une course comme celle du jour, quel matériel utilisez-vous ?

Sur une course comme celle-là, j’ai choisi de rouler sur un rigide plutôt que sur un tout suspendu. A vrai dire, je n’ai même jamais roulé avec un tout suspendu donc j’ai l’habitude d’utiliser ce genre de VTT semi-rigide.

Aviez-vous une assistance particulière aujourd’hui ?

Non, j’étais autonome. Je suis venu seul car je pars dans la foulée à Val d’Isère avec des amis donc j’avais seulement un bidon, une chambre à air, un multi-outil et un dérive chaine. Malheureusement, j’ai perdu mon porte bidon dans la descente mais heureusement j’ai quand même récupéré mon bidon. Aux points de ravitaillement je m’arrêtais très rapidement pour le remplir et grignoter quelque chose, je n’y ai pas vraiment perdu de temps.

Les Terres Noires ont pour slogan « on y vient, on s’en souvient et on y revient », vous reviendrez donc l’année prochaine …

A l’heure actuelle, j’ai un peu mal aux jambes pour penser à ça. Mais je sais qu’une fois que j’aurai bien récupéré, revenir l’année prochaine sera tout à fait possible si j’en ai l’occasion. C’était vraiment magnifique et mon résultat de cette année ne peut que me motiver pour revenir l’année prochaine. Je tiens également à souligner que l’organisation est vraiment extraordinaire.

Projetons-nous sur le week-end à venir, le fait de courir de longues distances n’est-il pas handicapant dans l’optique de la Coupe de France de dimanche où ce sera forcément beaucoup plus rythmé ?

C’est évident que pour dimanche prochain je ne serai pas au top mais l’objectif c’est vraiment les France qui se dérouleront dans maintenant trois semaines. A Val d’Isère je passerai sûrement un peu à côté mais ce n’est pas très grave, l’objectif c’est le Championnat de France.

Pouvez-vous vous présenter pour que le public puisse un peu mieux vous connaître ?

J’ai 21 ans, c’est en passant dans la catégorie junior 1 que j’ai commencé à pratiquer le VTT dans un Team. Auparavant j’ai été pendant quatre ans à La Pomme et cette année je suis parti dans le Team Look-Beaumes de Venise.

Quelle est la raison qui vous a amené à Look-Beaumes de Venise ?

Cela faisait quatre ans que j’étais à La Pomme et pour la dernière saison, cela n’est pas forcément allé dans le sens que je souhaitais. Alors, j’ai préféré partir pour voir autre chose. La structure est plus petite ici mais elle regorge de bénévoles qui sont là par passion et qui font énormément pour que nous, coureurs du Team, puissions arriver au plus haut niveau.

Que faites-vous dans la vie en parallèle avec le VTT ?

Je suis étudiant, j’ai passé mon BTS en management des unités commerciales en mai, j’attends les résultats et pour l’année prochaine j’aimerais bien faire une licence en management du sport pour mettre un pied de plus encore dans ce milieu.

Si vous vous projetez dans quelques années, vous vous voyez faire quoi en terme de pratique de VTT ?

Si j’arrive à retrouver mon niveau cross-country, pourquoi pas continuer car c’est une discipline qui me plait mais si c’est trop difficile, si c’est trop de contraintes pour rester au meilleur niveau alors le Raid pourrait m’attirer bien plus encore qu’aujourd’hui.

Propos recueillis à Digne-les-Bains le 26 juin 2011.