Sabrina, une deuxième place sera disponible aux Jeux Olympiques aux côtés de Julie Bresset. Que privilégierais-tu : l’expérience ou la jeunesse ?
Il y a deux places, c’est vrai, et la première est quasiment attribuée à Julie Bresset. Au niveau des résultats, il n’y a pas de surprise. Personnellement, je prends tous les départs de course comme une nouvelle course avec de nouvelles concurrentes. Je vais tout donner partout où je m’alignerai. C’est sûr que mon expérience peut jouer. Je suis peut-être la plus âgée de l’équipe de France, lorsqu’on se réunit en stage, mais je ne me sens pas du tout la plus « ancienne ». Au contact du groupe jeune, je me sens très bien. C’est une grande motivation et cette année davantage encore pour la deuxième place à Londres.

Où as-tu prévu tes pics de forme ?
A Houffalize, la semaine prochaine, ça va être primordial pour moi. J’ai raté la première Coupe du Monde à Pietermaritzburg. J’ai terminé assez frustrée parce que la forme était là mais j’ai eu des soucis de dos la veille de course. Malgré ces conditions, j’ai tout de même fait une belle course. Je mise tout sur Houffalize. Les trois prochaines manches de la Coupe du Monde seront importantes mais je n’attendrai pas la dernière pour jouer ma sélection.

Pauline Ferrand-Prévot a marqué les esprits en début de saison, sur route et en VTT, la vois-tu sélectionnée dans les deux disciplines ?
En route, elle est quasiment qualifiée. Côté français elle a je crois largement rempli les critères de sélection. Après, en VTT, rien n’est fait. Il n’y a eu qu’une manche. Elle a eu toutes les bonnes conditions pour faire une belle course à Pietermaritzburg. Moi ce n’était que ma deuxième compétition de l’année, à une période de l’année à laquelle je ne fais d’ordinaire que reprendre. Mais cette année c’est un peu décalé. Pour moi rien n’est fait, attendons les autres épreuves.

Tu ne crois pas qu’il soit possible de faire route et VTT à Londres ?
Si Pauline Ferrand-Prévot est la plus forte pour avoir la seconde place en VTT à Londres, qu’elle remplit tous les critères, et que je n’ai pas été à la hauteur, ce sera très bien pour elle. Ça se pose d’ailleurs bien dans le programme des JO avec la route en ouverture et le VTT en clôture. Il n’y aura pas de souci de ce côté-là.

Une absence de participation aux Jeux Olympiques, ce serait un manque dans ta carrière ?
Je ne sais pas, on verra après. Pour l’instant je n’y pense pas. Mon esprit est orienté sur cette qualification pour les JO. Je vais bientôt retourner sur le circuit de Londres après Houffalize pour y essayer mon vélo 29″ de chez Specialized. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer ce terrain-là. Ce sera le dernier entraînement avec les nations. Je ferai partie de l’équipe qui se déplacera là-bas. Et je rêve d’essayer mon vélo sur un parcours pour lequel il semble très bien adapté. Ça me motive davantage.

Ce vélo, ce sera une découverte ?
Pas vraiment, je l’ai bien pris en main dernièrement avec le stage de l’équipe de France à Pernes-les-Fontaines. Je l’ai testé sur des parcours fuyants, un peu techniques comme Londres, et je me sens vraiment bien dessus, que ce soit en descente ou en montée. C’est un vrai plaisir de rouler avec, un vrai jouet.

Tu as changé de team, changé de matériel, comment as-tu géré cela ?
J’ai eu la chance d’avoir mon 29″ très tôt dans l’hiver, mi-novembre. J’ai pu m’habituer à sa géométrie, et ça s’est fait très rapidement. Je n’avais presque jamais été aussi bien sur un vélo, l’adaptation a été très facile. Je me suis beaucoup posé de questions pour la saison 2012 quant à mon nouveau team. Mais quand tout a été lancé en décembre, j’ai foncé tête baissée, trouvé des athlètes, constitué un team. Il y a eu des nuits blanches, des moments d’anxiété, la logistique n’est pas évidente mais j’ai des amis et un mécano qui me suivent. C’est primordial.

Tu ne fais pas du tout partie du team international ?
Pas du tout. Ce n’était pas mon objectif non plus. Je voulais me gérer personnellement avec mon mécano, gérer ma saison, ma logistique. Si j’ai des problèmes mécaniques, je peux compter sur le team international mais je n’en fais pas partie.

Le circuit d’Houffalize t’inspire-t-il ?
Il est complètement modifié par rapport au passé. Ça a vraiment changé, pas mal en singles à ce que j’ai vu. Les dépassements risquent d’être difficiles. Mais ce sera très rythmé, tout en relances, c’est ce que j’aime. Tout parcours me conviendra ces prochaines semaines !

Propos recueillis à Saint-Raphaël le 31 mars 2012.