Journée de repos ou presque sur la Haute Route aujourd’hui. Comme il se doit les coureurs ont dû tourner les jambes, tant qu’à faire autant rouler petit plateau sur une sortie d’une ou deux heures ! Bienvenue à Saint Chaffrey, juste devant la mairie où était donné le départ du contre-la-montre du jour car bien entendu la Haute Route ne fait pas relâche, même si les coureurs avaient droit à la grasse matinée, départ de la première concurrente à 9h30 précises.

Une journée courte mais intense puisque 12 kilomètres étaient au programme avec la montée du col du Granon, départ à 1350 mètres et finish au sommet à 2413 mètres, là où une vue à couper le souffle sur les Ecrins nous attend. Nouvelle journée, nouvelle innovation pour cette Haute Route qui, hier, proposait la première arrivée d’une cyclo au sommet d’un centenaire: le Galibier et aujourd’hui, offre aux 250 coureurs, un contre-la-montre individuel, un évnément jamais fait par un organisateur en France et que beaucoup de coureurs découvraient, avec ravissement, visiblement.

« Magnificent », c’est le premier mot qui est venu à la bouche du premier arrivé au sommet, un Canadien de Vancouver: Nigel Aspinall qui visiblement se régale, à travers ces Alpes qui sont décidément au beau fixe depuis Genève. Comme hier, pour l’arrivée au Galibier, on dira que les organisateurs de la Haute Route ont la réussite qui appartient aux audacieux et aux nouveaux entrants, un peu comme au poker. Aujourd’hui, l’ordre des départs était celui des contre-la-montre classiques, derniers classés, premiers partis et vice-versa. Quand on sait que le dernier du chrono a mis un peu plus de 2 heures, et le premier (parti aux alentours de 11h10), finalement le temps d’attente au sommet a été relativement court. Juste le temps de se faire masser pour certains, en l’occurrence les derniers qui tous les jours attendent longtemps leur tour, de profiter du ravito et, forcément, de refaire la course, le vent, la pente, les jambes, etc…bref le quotidien de passionnés en attendant les résultats, autre source de discussions passionnées.

Si le Granon a attendu très longtemps pour accueillir le Tour en 1986 et qu’il attend son tour depuis lors, la Haute Route lui a donné rendez-vous dès sa première. Idée intéressante car elle permet aux coureurs de rester 2 nuits consécutives sur le même site, pas de bagages, pas de fatigue supplémentaire, une journée courte …tout ce qu’il faut pour préparer les 3 étapes qui arrivent, dont celle de demain, annoncée aussi dure que celle du Galibier ! La montée est parfaite pour faire les différences, pas souvent en dessous de 8% et le plus souvent au delà des 10/11/12%, sans compter aucun moment pour récupérer.

Chaque coureur partait tous les 20″ et ensuite toutes les 30″ pour les meilleurs, la gestion a été facilitée par la météo, on l’a dit et par la fermeture des routes à la montée, comme à la descente, des routes fermées donc, là-aussi, c’est un luxe que les coureurs ont apprécié, à sa juste valeur. Tout le monde s’est tiré la bourre, tout en sachant que le général compte finalement pour très peu de coureurs, ceux qui jouent les classements en solo, hommes et femmes, et en duos qu’ils soient féminins, hommes et mixtes.
Une fois tout le monde en haut, l’organisation a souhaité faire la photo de groupe des coureurs, avant que le peloton redescende en convoi vers Serre-Chevalier, la Salle-les-Alpes où la très grande majorité des coureurs récupère, fait la lessive ou se fait masser en attendant les podiums, le briefing et la pasta-party; le quotidien des pros ! Ou presque…..

Côté course, les maîtres du chrono sont les mêmes que ceux des classements, quoi de plus original! c’est Peter Pouly, leader du classement duo mixte avec Karine Saysset, qui gagne en 43’04 » soit près de 2 minutes de mieux que Michel Roux, leader chez les solos, et près de 3′ sur Jean-Baptiste Trauchessec, son dauphin. Le local de l’étape, Luc Alphand qui traversait le hameau des Tronchets, là où il est né, a effectué la montée en 1h05’38 » ce qui le classe au milieu du peloton.

Sur ce contre-la montre, en bosse, les seuls que l’on n’aura pas vus ou presque ce sont les signaleurs, au contraire de toutes les étapes déjà vécues. C’est simple, les coureurs reconnaissent que, côté sécurité, c’est comme à l’Etape du Tour, tous les carrefours sont gardés. La clé de ce véritable plus pour tout le monde, c’est un homme, Jean-Paul Le Gall qui a réussi le défi de rassembler 780 bénévoles sur ces 7 étapes de la Haute Route. Sur l’interview que vous retrouverez demain il nous explique les facteurs qui expliquent une telle mobilisation.

Demain, étape pour costauds, Serre-Chevalier/Pra Loup, 119 kilomètres avec l’Izoard, Vars et la montée finale vers Pra Loup à 1598 mètres. Une seule question, ce soir à Salle-les-Alpes, à quel moment Nicolas Raybaud va-t-il attaquer dans l’Izoard ? C’est bien connu « jamais deux sans…. » pour jouer, c’est facile, envoyez vos réponses à leos.maere@velo101.com . Le vainqueur gagnera son dossard dédicacé.

Classement 4ème étape scratch :

1. Peter Pouly (FRA) les 12 km en 43’04 »
2. Michel Roux (FRA) à 1’59 »
3. Jean-Baptiste Trauchessec (FRA) à 2’46 »
4. Benjamin Blaugrund (USA) à 2’49 »
5. Jean Broudeur (FRA) à 2’50 »
6. Richard Scales (USA) à 3’35 »
7. Jaka Jausovec (SLO) à 4’37 »
8. Gérald Carrier (FRA) à 5’36 »
9. Nicolas Raybaud (FRA) à 5’41 »
10. Nico Petzka (ALL) à 6’03 »

64ème et 1ère féminine Karine Saysset (FRA) à 15’34 »