
Un tel niveau de confort n’était pas de trop pour les quelque 450 participants qui ont parcouru les Alpes tout au long de la semaine dernière. De Genève à Nice, plus de 900 kilomètres et 21 000 mètres de dénivelé ont dû être avalés par ce peloton de cyclosportifs qui a commencé son périple par une sorte de prologue aux bords du lac de Genève. Jusqu’à présent dans la jeune histoire de la Haute Route, les averses avaient été rares. Mais placée au cœur d’un été franchement pourri, l’épreuve a subi la loi des éléments. Le léger vent de face retrouvé sur le contre-la-montre inaugural n’est rien comparé à ce qu’a vécu pendant la semaine le petit demi-millier de concurrents engagé. Le beau temps n’était pas de la partie, c’est le moins que l’on puisse écrire.

Il fallait au moins ça pour traverser une semaine où les mythes se sont enchaînés sans répit. Colombière-Croix Fry-Aravis, Saisies-Cormet de Roselend-Courchevel et Madeleine-Glandon-Alpe d’Huez : voilà le terrible menu concocté pour les trois premiers jours. Trois étapes dantesques que les conditions climatiques ont rendues encore plus difficiles. De ces trois-là, c’est incontestablement la dernière qui a fait le plus de dégâts. Les conditions sont déplorables à Courchevel où la pluie est intense sur la ligne. Elle ne va pas discontinuer jusqu’à l’arrivée à l’Alpe d’Huez que le futur vainqueur habituel, Peter Pouly, ralliera 5h30 plus tard ! D’autres ne verront jamais cette ligne et on comptabilise près de 70 abandons sur cette étape où le mercure ne dépasse pas les 9 degrés avec une moyenne de 6 degrés ! Pour les autres, la montée chronométrée de l’Alpe d’Huez du lendemain a presque eu valeur de journée de repos.

Au terme de sept étapes, plusieurs constats implacables pourront être dressés. Le premier, c’est la suprématie de Peter Pouly qui domine une nouvelle fois cette Haute Route malgré la bonne tenue des hommes du team la Toussuires-Les Sybelles que l’on retrouve aux 2ème, 3ème et 4ème places. Le deuxième, c’est que le niveau continue d’augmenter. Certes, les conditions météo ont contribué à durcir encore un peu plus cette Haute Route, mais elle devient de plus en plus le lieu de rendez-vous incontournable de cyclos venus du monde entier. Aux côtés des inévitables Anglais (30% des participants et donc deux fois plus nombreux que les Français), Belges, Néerlandais, et Américains, on retrouvait des Russes, des Argentins et des Scandinaves pour un peloton cosmopolite à la découverte de nos belles Alpes. Le dernier c’est que l’épreuve continue de répondre à nos attentes et ne s’enlise pas dans le train-train. Les organisateurs pourraient se reposer sur leurs lauriers avec la notoriété qui est la leur. Il n’en est rien. Pour faire la fine bouche, on notera un léger manque au niveau du salé pour les ravitaillements néanmoins copieux et où les produits énergétiques permettaient de reprendre suffisamment de forces pour aller au bout de soi même sur cette très belle Haute Route.
Classement final Messieurs :
1. Peter Pouly (Team Singha Infinite) en 24h24’33 »
2. Florent Pellizzari (Team La Toussuire-Les Sybelles) à 30’06 »
3. Cédric Paluello (Team La Toussuire-Les Sybelles) à 34’53 »
4. William Turnes (Team La Toussuire-Les Sybelles) à 39’38 »
5. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) à 1h22’32 »
6. Peter Pawlus (Col du Festre) à 1h27’53 »
7. Richard Scales (Força Nice) à 1h34’15 »
8. Paul Hamblett (Cormet de Roselend) à 1h47’04 »
9. Laurent Debaene (Ne Jetez Plus) à 1h47’29 »
10. Nicolas Raybaud (For Adventure) à 2’09’05 »
Classement final Dames :
1. Véronique Fortin (Col de Romme) en 28h20’14 »
2. Chrissie Wellington (Vamos Brats) à 1h03’04 »
3. Erica Fogg (S-Ride Aero) à 3h00’21 »
4. Amy Brice (Croix Fry) à 3h44’28 »
5. Laura Walker (La Fuga) à 4h21’21 »