La Provençale Sainte-Victoire a donc fait son entrée dimanche autour d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), venant pallier un manque dans les organisations de l’AVC Aix et dynamiser la pratique du vélo dans la région. Sur un parcours moins dur que l’ancienne Cézanne Sainte-Victoire, auquel on était obligé de se référer, la principale difficulté était la côte de Saint-Antonin, autrefois la côte d’arrivée de la Cézanne, mais empruntée ici en introduction. Et quand on est frais, forcément, elle se passe mieux ! Les autres difficultés, pour l’ensemble des faux-plats, se sont passées sur le grand plateau. Seul le final était un peu plus relevé avec l’enchaînement de deux côtes, dont le col du Grand Sambuc, une ascension de 3,5 kilomètres que l’on approche par un faux-plat.

Départ réfrigéré à 8h30 pour les deux parcours, au lendemain d’une journée de samedi pluvieuse et humide qui a rafraîchi l’atmosphère, avec de petites gelées dimanche matin. La brume était encore présente sur Aix-en-Provence de bon matin. Pour tous, il aura fallu attendre la deuxième heure pour que les doigts se désengourdissent et, pour certains, que les dents cessent de claquer. Heureusement, la suite du programme a permis à chacun de se réchauffer. D’abord parce que le thermomètre a augmenté, ensuite parce que les « pros » ont allumé le feu à l’avant, entre Maxime Bouet (Ag2r La Mondiale) de retour d’un remarquable Tour du Trentin et les Elites de l’AVC Aix-en-Provence, le club organisateur.

La côte de Saint-Antonin a donc joué son rôle de dynamiteuse. Quand Thomas Lebas (Bridgestone-Anchor) a accéléré, ça a vissé très fort pendant quelques kilomètres. Forcément, l’élastique a cassé. Et une quarantaine d’hommes se sont extirpés du paquet. Après la bifurcation, le groupe s’est divisé en deux, donnant lieu alors à une course étrange, menée exclusivement par les pros ou les Elites, en particulier Colin Menc-Molina, qui a pris de longs relais à 45 à l’heure. Les cyclos se sont donc laissé faire, hésitant à prendre des relais. Dans les trois derniers quarts d’heure, toutefois, les coureurs ont mis un point d’honneur, comme nous l’avaient promis les dirigeants de l’AVCA, à laisser les cyclosportifs faire leur course et à ne surtout pas leur contester les premières places à l’arrivée.

De là, il y a eu un petit temps mort à l’avant, le temps que chacun retrouve ses marques. Un temps mort qui a profité à Patrick Fiorentino, à qui personne n’a contesté l’attaque. C’était lui le plus fort, de toute façon, étant donné l’écart enregistré à l’arrivée. Le Grand Sambuc aura permis de faire la sélection avant l’arrivée sur le stade d’athlétisme, sur lequel on roule très bien, et qui a donné des airs de vélodrome roubaisien. Une enceinte fermée, sans circulation, se veut en outre très conviviale pour refaire la course la ligne franchie. Seul l’accès au stade, par le biais de portillons, aura été un peu délicat.

On regrettera seulement le léger cafouillage dans les classements. Même après les podiums, les feuilles de classements apparaissaient… mais par ordre alphabétique, ce qui n’est pas des plus simple pour se repérer. Autre point, sur le grand parcours, il ne nous a pas semblé voir de points de contrôle. Résultat ? Des confusions entre ceux qui se sont retrouvés sur le parcours qui n’était pas le leur au départ. Enfin, la tendance actuelle qui propose le repas en option payante avec supplément entraîne une baisse des coureurs qui restent après la cyclo pour refaire le match et participer aux podiums. Une tendance que l’on regrette.

On saluera néanmoins la superbe organisation, digne d’une course FFC. Jamais le groupe de tête n’a croisé une voiture qui arrivait en face, tant les voitures et motos ouvreuses ont su agir efficacement. Tous les carrefours étaient gardés. Une cyclo très bien sécurisée. Voilà donc une épreuve de début de saison qui ne cherche pas la difficulté extrême, et quelque part il en faut aussi pour permettre à chacun, les rouleurs notamment, de faire sa place à un moment donné.

Pour une première édition, la participation a été à la hauteur avec plus de 1000 partants, le plafond que s’étaient fixés les organisateurs aixois. Des Elites de l’AVCA ont même participé sans dossard afin de laisser le leur à des cyclos engagés de dernière minute. Un beau succès pour une première organisation, qui a su s’entourer des partenaires qui vont bien pour offrir aux pionniers des prestations appréciées : des produits Fenioux, une boîte de Calissons… On notera aussi le repas d’après-course, franchement digne d’un vrai repas avec le choix parmi des plats très bien cuisinés. On connaissait la qualité des organisations Elites de l’AVC Aix, on peut désormais dire que le club sait parfaitement organiser des épreuves cyclosportives.

Classement 136 km :

1. Patrick Fiorentino en 3h32’30 »
2. Thibaud Coudriou en 3h33’58 »
3. Benoît Luminet en 3h33’58 »
4. Benoît Rogier en 3h35’02 »
5. Anthony Deville en 3h35’02 »
6. Jean-Pascal Roux en 3h35’08 »
7. Sylvain Lavergne en 3h35’08 »
8. Julien Di Cioccio en 3h35’08 »
9. Michel Roux en 3h35’19 »
10. Colin Menc-Molina en 3h35’32 »

27 et 1ère féminine. Magdalena De Saint-Jean en 3h45’16 »

Classement 96 km :

1. Jean-Michel Maurin en 2h27’14 »
2. Mathias Rose en 2h27’14 »
3. Mickaël Bourgain en 2h27’28 »

158 et 1ère féminine. Magali Marchis-Mouren en 3h00’11 »