Avec un tel programme, il vaut mieux se lever tôt. La première épreuve qu’impose le Marathon des Dolomites, c’est bien le réveil matinal. C’est à 6h30 qu’il faut se présenter sur la ligne de départ à La Villa. Avec le programme qui attend les cyclos pour cette épreuve légendaire, ce n’est pas trop tôt. Comme son nom l’indique, elle se déroule au cœur des Dolomites, dans cette région ultra montagneuse nichée au nord de l’Italie à la frontière autrichienne. Pour tous les amoureux de vélo et particulièrement du cyclisme italien, les noms suivants font saliver autant qu’ils font frémir : Campolongo, Sella, Pordoi, Gardena, Giau Falzarego, Valparola. Autant d’ascensions mythiques au programme de ce Marathon des Dolomites qui propose trois parcours de 138, 106 et 55 kilomètres. Pour ce dernier, ce sont tout de même 1780 mètres de dénivelé qui attendaient ceux ayant choisi cette option contre 3090 et 4190 mètres pour le moyen et le grand parcours.

On l’a dit, il faut se lever de bon matin pour affronter cette épreuve et ne pas craindre l’indigestion de montagnes. Pour ne rien arranger, l’été n’était pas encore tout à fait arrivé dimanche dans les Dolomites. Il ne faisait pas bien chaud au départ, à peine trois degrés, même si le soleil était au rendez-vous. Sur le haut des cols, c’est encore pire. Trace d’un printemps qui n’en était définitivement pas un, il y a encore de la neige sur les sommets. Qui aurait pu le croire en ce 30 juin ? Tout naturellement, les cuissards longs et les manchettes sont encore de rigueur.

Au total, près de 9000 cyclistes, venant des quatre coins du globe et représentant 52 nationalités sont au rendez-vous de cet événement unique. Tellement unique que la Rai emploie les grands moyens ! Vous avez bien lu, la cyclo est retransmise en direct à la télévision et les moyens techniques déployés ne sont pas sans rappeler ceux du Tour d’Italie. Les bruits d’hélicoptères au départ sont assourdissants et accompagneront les participants durant toute la journée, tout comme les motos suiveuses. Les Tifosis sont eux sur le bord de la route. Avec un tel dispositif, voir la route totalement fermée n’a rien d’étonnant. On se croirait au mois de mai avec un peloton de près de 10 000 coureurs où les Allemands et Néerlandais sont majoritaires. Comme chez les pros, le nom du participant est même inscrit sur le dossard.

Plusieurs personnalités sont au départ, souvent des patrons de grandes entreprises, mais aussi quelques sportifs comme l’ancienne rivale de Jeannie Longo, Maria Canins, ou encore, l’ancien attaquant de l’Olympique de Marseille, et nouvel entraîneur de l’AC Ajaccio (décidément les Corses se sont vraiment mis au vélo), Fabrizio Ravanelli. Tous ceux-là vont devoir affronter les pentes terribles de ces montagnes encore enneigées et qui ont été pour certaines retirées à la hâte du dernier Giro. Les cols sont forcément difficiles et le Giau avec ses 1000 mètres de dénivelé en 10 kilomètres fait figure d’épouvantail. En revanche, on prend du plaisir dans les descentes vu que la route est coupée à la circulation. Les routes sont en excellent état et les chaussées rendent bien.

Côté organisation, on sent que les Italiens sont rompus à accueillir un tel afflux. En accord avec le dispositif technique, l’organisation est extrêmement professionnelle. Un seul chiffre : 1380. C’est le nombre de bénévoles mobilisés pour l’événement. Au total, six ravitaillements sont disposés tout au long du parcours avec fruits en tout genre. Les bidons sont prêts dès l’arrivée au ravito. Ne reste plus qu’à se servir. L’accent est aussi mis sur la propreté avec des poubelles mises en place après le ravito et au sommet des cols. Vraiment, on sent la machine bien rodée et surtout prête à accueillir les 9000 participants. Rien à dire non plus sur la pasta party à l’arrivée à la patinoire de Corvara avec bière à volonté pour ceux qui le souhaitent. Les organisateurs ont même créé un espace de jeu pour les enfants, pour les faire patienter.

S’il fallait donner un mauvais point, on parlerait de la fermeture des routes pendant l’épreuve qui empêche ceux souhaitant faire le retour rapidement, de quitter les dolomites avant la fin d’après-midi. Mais il ne faut pas faire la fine bouche. L’ambiance est excellente, à l’italienne donc très folklorique, mais aussi très professionnelle. Les cyclos sont équipés comme des pros et les cadres Pinarello sont arborés fièrement. Les Italiens sont fiers de leur Marathon des Dolomites et le montrent. Et ils ont bien raison.

Classement 138 km :

1. Michel Snel en 4h43’29 »
2. Vincenzo Pisani en 4h46’20 »
3. Roberto Napolitano en 4h46’22 »
4. Jamie-Verden Burrow en 4h49’56 »
5. Tiziano Lombardi en 4h51’09 »
6. Luigi Salimbeni en 4h52’34 »
7. Christian Pinton en 4h53’23 »
8. Paolo Castelnovo en 4h53’29 »
9. Alberto Merlo en 5h00’11 »
10. Marco Morrone en 5h00’58 »

Classement 106 km :

1. Emanuele Alessiani en 3h30’13 »
2. Antonio Camozzi en 3h35’21 »
3. Giuseppe Corsello en 3h35’27 »
4. Marco Loguercio en 3h38’09 »
5. Giuseppe Ceragioli en 3h44’01 »

Classement 55 km :

1. Davide Ferrari en 1h58’12 »
2. Roberto Mich en 1h59’21 »
3. Stefano Cecchini en 1h59’25 »
4. Harald Sandner en 2h02’59 »
5. Matteo Gismondi en 2h03’36 »