Les organisateurs ont beau présenter le grand parcours de 141 kilomètres comme un circuit « vallonné », avec la Bisou on fait plus qu’embrasser du regard les premières chaînes de montagne. Si la Corima Drôme Provençale avait valeur de première cyclo rhônalpine du calendrier, celle qui s’est disputée pour la quatorzième fois autour de Péronnas (Ain), dimanche, monte d’un cran dans la difficulté. Au cours d’une belle journée ensoleillée, il aura été donné au millier de cyclos qui a pris la bonne habitude de se rassembler dans les premiers contreforts du massif du Jura de taquiner de premières bosses, ni trop raides, ni trop roulantes (1950 mètres de dénivelé pour le grand parcours), idéalement parsemées sur un tracé de 141 kilomètres.

Un parcours savamment pensé, avec la côte du Mont July en introduction après 20 kilomètres d’échauffement via le faux-plat de Revonnas, et quelques passages suffisamment raides pour écrémer un peu le gros peloton en direction de l’observatoire. S’ensuit une succession de bosses que nous qualifierons plus de petits cols, à raison d’une ascension tous les 25 kilomètres environ. Quatre montées de 5 kilomètres, petit plateau de circonstance, sur des routes qui débouchent bien souvent sur de magnifiques points de vue.

La plaine de Bresse depuis Cezériat ; l’entrée en Revermont par le village médiéval de Val-Revermont ; le crochet par le Jura limitrophe ; la vallée de l’Ain et son franchissement par les onze arcades disposées sur deux niveaux du viaduc de Cize-Bolozon ; la descente à côté de la Chartreuse de Sélignac ; l’ascension vers Grand Corent, petit village posé sur une crête escarpée offrant une vue remarquable sur les gorges de l’Ain ; la traversée d’Hautecourt à proximité du donjon de la Tour de Buenc ; la vue dégagée jusqu’au Beaujolais depuis Saint-Martin-du-Mont, commune à partir de laquelle un parcours plat est proposé jusqu’au retour à Péronnas, dans la Bresse, et son église d’origine romane.

Vous l’avez compris, la Bisou en met plein les yeux et les jambes ! Pour des prestations quasi imbattables. La cyclo conjointement organisée par Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme Organisation et Péronnas Animation Culture offre un maillot à chacun des participants, en plus de la plaque de cadre datée et nominative pour le souvenir. La salle des fêtes de Péronnas offre tout ce qu’on peut attendre d’une cyclo idéale : de la place pour se garer jusqu’à des emplacements pour camping-cars, des douches à l’arrivée (ce qui n’est pas le cas partout), des kinés pour se retaper, une tombola, un bon repas à l’arrivée avec pâtes à la bolognaise et Bresse Bleu, le tout devant l’écran géant diffusant les images de Paris-Roubaix !

La sécurité est optimale, assurée par de nombreux motards sur des routes peu fréquentées le dimanche matin. Chaque village traversé s’implique dans la manifestation, avec quelqu’un en permanence pour garder les carrefours, bloquer les automobilistes sur les passages étroits (notamment un pont avec une seule voie) et des gens pour encourager. Du super boulot assuré par une équipe de 350 bénévoles. Il est clair que pour la qualité globale de l’organisation, et un très bon rapport qualité-prix (35 euros via Internet), la Bisou mérite le détour.

Et les petits points susceptibles de nous avoir chagrinés ne viendront en rien ternir cette belle journée de vélo. On pense par là à un départ fictif trop nerveux, la faute peut-être à l’absence de sas prioritaires, ce qui fait que chacun cherche à rejoindre la meilleure position derrière la voiture ouvreuse au risque de donner de grands coups de freins. A l’autre bout de la journée, peut-être certains auront-ils regretté que la remise des prix n’invite sur le podium que les trois premiers du scratch et le seul lauréat de chacune des catégories. On n’a après tout jamais assez de bisous !

Côté classements, le Lituanien Zydrunas Savickas, Elite de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, aura encore démontré sa supériorité aux cyclosportifs du grand parcours, qu’il s’adjuge en 3h44’14 » devant Michiel Minnaert (3h46’53 ») et William Turnes (3h46’54 »). Les Elites du Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme mettent chaque année beaucoup d’ardeur à s’aligner sur cette belle organisation de leur club, quitte à rafler la majeure partie des prix. Dommage de les intégrer au classement car ils n’ont évidemment rien à prouver à nous autres pratiquants à nos heures.

Sur un parcours plus abordable de 75 kilomètres pour 550 mètres de dénivelé, c’est Pascal Manderon qui en aura fini le premier avec le petit circuit en 1h54’40 ».

Classement 141 km :

1. Zydrunas Savickas (Bourg-en-Bresse AC) en 3h44’14 »
2. Michiel Minnaert (Merelbeke) en 3h46’53 »
3. William Turnes (Team SMS La Toussuire) en 3h46’54 »
4. Damien Jeanjean (RS Meximieux) en 3h46’57 »
5. Tony Lemler (Bourg-en-Bresse AC) en 3h48’06 »
6. Pierre Chevalier (Bourg-en-Bresse AC) en 3h48’06 »
7. Damien Charreyron (EC Saint-Etienne) en 3h48’07 »
8. Gilles Foucault (Le Fontanil Cyclisme) en 3h48’08 »
9. David Polveroni (Wilier) en 3h48’08 »
10. Roland Chavent (Asc Macot La Plagne) en 3h48’10 »

228 et 1ère Dame. Améli De Vecchi (Pédale Semuroise) en 4h34’10 »

Classement 75 km :

1. Pascal Manderon (Martigues SC) en 1h54’40 »
2. Benjamin Olivier (VC Villefranche Beaujolais) en 1h54’40 »
3. Bastien Volland (CC Châtillonnais) en 1h56’08 »

74 et 1ère Dame. Céline Gueury (Cyclo Sport Vesoul) en 2h01’53 »