Ce n’est pas parce que le kilométrage de la Granfondo Gassin Golfe de Saint-Tropez atteint « seulement » les 160 kilomètres cette année que l’épreuve en est devenue plus facile pour autant. 180 kilomètres en tout début de saison, c’était trop et les organisateurs ont décidé de revoir à la baisse leur kilométrage de 20 bornes. La formule a visiblement séduit avec environ 400 cyclosportifs au départ. Ceux qui ne s’estimaient pas encore prêts pour une telle distance ont pu se rabattre sur un petit parcours qui avait tout d’un grand avec ses 132 kilomètres. Si la saison est déjà bien entamée, ce n’est que dans les environs charmants de Saint-Tropez que les choses sérieuses commencent. Le dénivelé dépasse allégrement les 2500 mètres (2600 annoncés) pour flirter avec les 3000 mètres (2900 au compteur) selon les données que nous avons récoltées.

Le mercure est certes encore bas quand le départ est donné sur les coups de 8 heures, mais la météo n’en est pas moins belle. Le massif des Maures révèle tous ses charmes sous ce franc soleil de cette belle journée de printemps. Les températures atteindront la vingtaine de degrés à l’arrivée, invitant ceux qui n’avaient pas encore fait tomber les manchettes à prendre des couleurs pour la première fois de l’année.

Avant de prendre un peu de hauteur, le peloton longe la mer pendant les quarante premiers kilomètres. La difficulté de cette première partie est sans commune mesure en comparaison de ce qui attend les participants par la suite, mais les quelques reliefs à passer grand plateau, comme le col de la Collebasse, vont inspirer Stefano Sala et Paul-Emile Lorthioir qui faussent compagnie au peloton. Personne ne les reverra. Stefano Sala lâchera le membre du Team Scott Vélo 101-Risoul à 30 kilomètres de l’arrivée pour s’imposer en 4h39’29 ».

Au bout de cette longue première partie, les participants pouvaient se sentir comme au pied du mur au moment d’entamer le col de Barral. Au sens propre comme au sens figuré. Le peloton encore conséquent quitte une route large pour virer à droite sur une route beaucoup plus étroite avec de forts pourcentages. En cas de mauvais placement, embouteillages garantis ! Passé ce premier mur, les pourcentages se font plus raisonnables pour se hisser au sommet du col, au cœur d’un paysage verdoyant. Pas le temps pourtant d’admirer la vue car la bascule n’intervient pas immédiatement. Un effort supplémentaire est exigé avant d’entamer la descente. La difficulté de cette portion est accentuée par un nouveau paramètre. C’est la contrepartie dont il faut s’accommoder pour évoluer dans un décor enchanteur, idéal pour la pratique du cyclisme : les routes étroites du massif des Maures sont parfois loin d’être en bon état et leur rendement reste discutable.

Après avoir franchi le col de Babaou, les cyclos prennent la direction de Collobrières pour le point névralgique de la Granfondo Gassin Golfe de Saint-Tropez : la montée de Notre Dame des Anges. Là, ce sont les jambes qui parlent. Les groupes qui se créent prennent alors leur forme définitive ou presque. Une fois le sommet franchi, la concentration est de mise dans une descente technique et sinueuse sur des routes cabossées. Malgré l’arrivée de véhicules en contre-sens sur cette route étroite, la sécurité est garantie, notamment avec la présence de motards du sport pour escorter les participants. On ne saura suffisamment rappeler aux imprudents qui occupent le côté gauche de la chaussée, que les routes ne sont pas fermées et que l’accident peut survenir à tout moment.

Les cols de Taillude et de Vignon contribuent encore à user les participants avant d’aborder la montée finale qui mène au village de Gassin. La formule séduisante, déjà expérimentée l’an dernier a été reconduite. Avec cette arrivée en bosse, aucune place n’est laissée aux surprises ou à la tactique. Seul le physique parle pour arriver le plus rapidement possible dans ce petit village typique et touristique sur les hauteurs de Saint-Tropez. Revers de la médaille : les participants qui viennent seuls devront redescendre pour retrouver leur véhicule dans la cité chère à Brigitte Bardot.

Aucune faille n’est à noter sur cette organisation rompue aux grands événements à l’exception d’un petit couac à l’arrivée. Près deux heures ont été nécessaires pour éditer les classements. Mais l’habituelle paella et la vue imprenable et magnifique sur la Méditerranée qui s’offrent à eux depuis ce petit village perché se sont chargées de faire patienter les participants après cette belle et rude journée de vélo.

Classement 160 km :

1. Stefano Sala en 4h39’29 »
2. Paul-Emile Lorthioir en 4h44’42 »
3. Arno De Wispelaere en 4h44’48 »
4. Richard Feldman en 4h46’31 »
5. Pascal Bousquet en 4h46’33 »
6. Fabien Oules en 4h46’34 »
7. Julien Gueydon en 4h46’38 »
8. Patrick Fiorentino en 4h46’41 »
9. Jean-Luc Chavanon en 4H46’43 »
10. Jérôme Pulidori en 4h46’52 »

73 et 1ère Dame. Karine Temporelli en 5h23’23 »

Classement 132 km :

1. Julien Lambot en 3h56’07 »
2. Brice Aerts en 3h58’11 »
3. Jean-Philippe Valenti en 3h58’39 »
4. Nicolas Agniel en 4h00’43 »
5. Remi Chenu en 4h00’45 »

60 et 1ère Dame. Victoria Collins en 4h24’57 »