L’Héraultaise a tout de la parfaite cyclo de début de saison. Deux parcours complémentaires, 138 et 90 kilomètres (qui font qu’on n’a pas à hésiter entre la somme d’efforts à fournir), des bosses répétitives mais jamais trop prononcées (le sommet du col du Vent est à 709 mètres pour près de 2000 mètres de dénivelé positif sur le grand parcours), des routes pas trop fréquentées par les voitures, et surtout des parcours sur lesquels les coureurs sont toujours en prise par-delà des routes de bonne qualité la plupart du temps. Que demander de mieux ?

La météo bien sûr ! On avait annoncé des pluies violentes et beaucoup sont partis avec le coupe-vent, les couvre-chaussures, bref du long et du chaud pour le cas où ! C’est vrai qu’il faisait noir sur le Larzac, sur le chemin de l’aller, et pourtant on a eu chaud, voire trop chaud, et c’était un temps à prendre le repas d’arrivée sur les pelouses attenantes à la salle omnisports de Gignac qui nous accueille chaque année. Pas de pluie, mais le vent, dans cette région où l’on baptise les cols du nom des Treize Vents ou du col du Vent, avec des plateaux bien dégagés. Comme dirait Cavendish, « pas besoin d’avoir fait polytechnique pour savoir que ça va bordurer ». On a eu le vent, favorable dans le bien nommé col du Vent, pas vraiment marqué sur le plateau pour rejoindre Soubès, et un peu plus défavorable sur les 25 derniers kilomètres après la montée protégée par la forêt du Therondel et pour rallier Saint-Privat à Gignac.

Bref, des routes humides au début mais parfaitement sèches à la fin, ce qui permet à tout le monde de finir sur une bonne note, toujours sympa, en plus du repas d’arrivée « tout en recyclable », une belle initiative bien que le couteau en bois pour découper la pintade n’est pas ce qu’il y a de plus approprié… En fait, le seul souci rencontré sur cette Héraultaise, ce sont les obstacles urbains. On veut dire par là les dos d’ânes qui n’ont sûrement pas été dressés par un cycliste. Double ration à chaque village traversé et des bidons qui volent à tout-va. Les organisateurs n’y peuvent rien, mais c’est une plaie supplémentaire pour l’organisation des courses de vélo.

Côté participation, l’Héraultaise est à dimension humaine, d’autant plus que les organisateurs ont le bon goût de faire deux départs séparés. A 9h00, c’est parti pour les 550 coureurs du 90 kilomètres, et vingt minutes plus tard, en avant pour les 440 du 138 kilomètres, neutralisé ou presque jusqu’à la sortie de Gignac. Cela permet à chacun de prendre sa place selon son niveau et avant les premières bosses, dont la côte de Puechabon sur deux kilomètres, avant d’aborder les Gorges de l’Hérault puis de longer le tout avec vue sur le Pic Saint-Loup. Une montagne dont le profil évoque une pointe s’élançant vers le ciel qui évoque le rugby pour certains (un clin d’œil à Sébastien Chabal, 29ème du petit parcours !), voire le vignoble pour d’autres, mais ça c’est pour les ravitos et surtout pour le repas d’arrivée. 442 finishers pour le parcours de 90 kilomètres, gagné par Vincent Cantoni devant son collègue Florian Dagorne.

A souligner la très belle 19ème place de Christel Ferrier-Bruneau à cinq minutes à peine du vainqueur. Même retirée de la haute compétition, elle prouve qu’elle en a encore sous la pédale. Pauline Tessedre, 42ème et 2ème féminine, termine avec un retard de quatorze minutes sur le vainqueur du jour. Malheureusement trop peu de participantes côté féminin, mais le niveau est là.

Sur le grand parcours, on a plus envie de parler des filles tant c’est toujours un peu dérangeant, pour ne pas dire plus, de voir des pros du VTT ou de la route venir torcher des cyclos, qui ont un boulot à côté et qui s’entraînent comme ils peuvent et quand leur emploi du temps leur en laisse l’occasion. 346 classés sur ces 138 kilomètres, un grand bravo à Marion Bessone de la Roue d’Or de Sanary, qui termine 48ème à 27 minutes mais surtout à plus de 33 de moyenne. Six féminines seulement classées sur ce parcours, sans compter les hommes avec un dossard femme (un œil sur le Facebook du team Scott-Vélo 101-Risoul, vous comprendrez !). On apprend que Marc Simoncini, le fondateur de Meetic, va investir dans le vélo. Si c’est le Meetic du vélo, il y a un sacré challenge à relever.

Pour conclure sur ce très beau dimanche d’avril où on pouvait se découvrir comme en mai, on saluera la parfaite organisation. On voit que le département de l’Hérault met les moyens, beaucoup de signaleurs, des policiers municipaux, des motos, pas autant que sur les Flandriennes mais juste ce qu’il faut et surtout un excellent fléchage. On espère que le questionnaire de satisfaction proposé aux coureurs à la fin de l’épreuve apportera plein de bonnes idées et d’améliorations (entre autres et entendu sur place, « messieurs, dames les organisateurs, stop aux maillots, vus, revus, et à peine portés par la suite »). Le mois d’avril cyclo commence bien, une bonne demi-journée de vélo, et un tour des Flandres avec un beau vainqueur pour ceux qui ont branché le magnéto. Que demander de mieux !

Classement 138 km :

1. Victor Koretzky (VS Narbonnais) en 3h41’19 »
2. Lionel Genthon (Team X-Bionic) en 3h46’48 »
3. Damien Albaret (Team Montagnac AC) en 3h46’49 »
4. William Turnes (Team SMS La Toussuire) en 3h46’49 »
5. Vincent Couffignal (Team Montagnac AC) en 3h47’01 »
6. Mathieu Couffignal (Team Montagnac AC) en 3h47’02 »
7. David Polveroni (Wilier-Q36) en 3h47’05 »
8. David De Vecchi (Pédale Semuroise) en 3h47’07 »
9. Patrick Fiorentino (Cyclo Sport Ciotaden) en 3h47’51 »
10. Samuel Leguevaques (Team GSO) en 3h50’18 »

48 et 1ère Dame. Marion Bessone (RO Sanary) en 4h08’35 »

Classement 90 km :

1. Vincent Cantoni (Team Montagnac AC) en 2h35’08 »
2. Florian Dagorne (Team Montagnac AC) en 2h35’09 »
3. Richard Lefebvre (Team Montagnac AC) en 2h36’54 »

19 et 1ère Dame. Christel Ferrier-Bruneau (Béziers Méditerranée Cyclisme) en 2h40’32 »