Eric, après deux éditions, comment se porte la nouvelle Jacques Gouin ?
A la reprise en 2011, nous avons eu 680 engagés, puis 750 cette année. Le 3 mars 2013, pour la 3ème édition, nous en espérons autant voire un peu plus, autour des 800 (NDLR : les inscriptions en ligne pour l’édition 2013 sont ouvertes). Nous partirons du parc de Villeroy à Mennecy, sur un site très proche de Villabé, d’où s’élançait la Jacques Gouin cette année. Cela nous permettra de profiter de ce parc, véritable écrin de verdure de 108 hectares qui existerait depuis le XVIème siècle. Il est doté de toutes les infrastructures nécessaires : parkings, salle de réception, espace de jeux pour enfants. Et pour respecter la tradition et les anciennes organisations de Jean-Louis Bletel, l’arrivée chronométrée se fera dans la grande rue de Fontenay-le-Vicomte.

Qu’est-ce qui a motivé ce nouveau site au parc de Villeroy ?
Au départ de Villabé, nous traversions tout de suite Mennecy. J’ai rencontré le maire de Mennecy, qui était favorable à l’accueil du départ et de l’arrivée de la Jacques Gouin. La commune m’a fait visiter le parc, il se prêtait formidablement à l’épreuve et nous avons décidé de nous y implanter. Nous essayons aussi de varier les sites de manière à faire découvrir aux cyclistes la belle région de l’Essonne.

La Jacques Gouin intervient tôt dans la saison. Parmi ses participants on trouve de nombreux coursiers en fin de préparation…
Il faut en effet revenir sur l’historique de cette épreuve. Avant que nous la reprenions, elle avait lieu sous la forme d’une course de rentrée qui générait des compétiteurs locaux, principalement de la fédération Ufolep. Elle intervenait fin février, une semaine plus tôt que la date que nous avons retenue. En la reprenant en 2011, nous avons orienté la Jacques Gouin sur une formule cyclosportive, avec un repas à l’arrivée.

Et le succès est si grandissant qu’en deux éditions seulement, elle a déjà rattrapé sa grande sœur la Vélostar 91 en termes de participants, comment expliquer cet enthousiasme ?
C’est d’abord la première compétition de la saison. Il y a donc un véritable engouement de la part des cyclistes locaux, tous friands de la reprise. Ensuite nous organisions déjà la Vélostar, si bien que l’on retrouve souvent les mêmes participants d’une épreuve sur l’autre. Ceux qui ont découvert et apprécié notre organisation de la Vélostar viennent volontiers sur la Jacques Gouin, sachant que ses prestations ne sont pas loin d’être les mêmes.

Quelles sont-elles, justement, ces prestations ?
Nous avons mis en pratique ce que nous faisions sur la Vélostar, à savoir une trentaine de motos, énormément de signaleurs et de nombreux bénévoles. A l’arrivée, outre la remise des récompenses, nous servons une soupe chaude, rappelons que l’épreuve a lieu le 3 mars, puis un vrai repas consistant. Tout cela aussi a contribué à modifier l’image de l’épreuve.

La Jacques Gouin, c’est un parcours unique de 115 kilomètres…
Un parcours unique, oui. Quand on parle de 750 participants, ce sont 750 participants sur le même tracé, ce qui est quand même relativement rare. Moi qui suis directeur de course, quand je vois cet imposant peloton en me retournant, je me dis que c’est quand même une performance de réunir autant de cyclistes dans un même paquet !

Que peut-on dire de ce parcours ?
Ce qui plaît, c’est que le parcours est assez varié, jalonné de côtes bien réparties. Au départ de Mennecy, on attaque très rapidement la côte de Beauvais. Elle crée tout de suite la sélection et permet de créer des paquets épars, ce qui est déjà plus sécurisant. Ensuite, on enchaîne sur des côtes réparties tous les 10-15 kilomètres : Moigny-sur-Ecole, Milly-la-Forêt, Gironville… Là, on retrouve de la plaine dans le sud-Essonne. De là on remonte jusqu’à la côte de Champcueil, située à 10 kilomètres de l’arrivée et qui constitue généralement le classement final. Certains gars sont bien préparés et ça roule relativement vite. Ce qui fait la difficulté, ce sont aussi les conditions climatiques à cette période. Il peut faire froid, il peut y avoir du vent.

La Jacques Gouin est organisée par Vélostar Organisation. Qu’est-ce que Vélostar Organisation ?
L’ossature de ces organisations reste le Team Cycliste Morangis, club dont je suis le vice-président. C’est lui qui met la main à la pâte et nous aide énormément sur les organisations. Vélostar Organisation est la structure qui fédère tout cela mais le club sur lequel nous nous appuyons reste le Team Cycliste Morangis, dont font partie tous les bénévoles. Notre logistique comprend une quinzaine de personnes plus une cinquantaine de bénévoles qui œuvrent sur chacune de nos deux épreuves. Nous faisons aussi appel à des associations de cibistes, de motards, pour bénéficier d’une sécurité optimale.

Vous avez le mérite de proposer des événements en Ile de France, quelles difficultés particulières y rencontrez-vous ?
Lorsqu’on organise des épreuves cyclistes, on utilise la voie publique, et ce n’est pas toujours bien vu. Pendant longtemps, nous n’avons sans doute pas su bien associer automobile et sport cycliste. L’automobiliste se croyant parfois le roi de la route, il n’apprécie pas toujours de croiser la route de pelotons. Si ce n’est cela, il faut obtenir l’autorisation de passage dans toutes les mairies. Face à un refus, il faut parfois dévier le parcours ou tâcher de rencontrer le maire pour lui expliquer que nous essayons d’organiser au mieux.

Comment ?
Nous faisons signer sur nos deux épreuves une charte de bonne conduite à l’ensemble des participants. Elle inclut des points comme ne pas jeter de papiers par terre, ne pas invectiver les automobilistes… Si le participant n’applique pas cette charte, nous sommes en droit de le déclasser. C’est déjà arrivé. Nous faisons attention à toutes ces règles de bonne conduite et dans l’ensemble nous avons des retours assez favorables.

La Jacques Gouin s’inscrit dans le Challenge Vélostar, de quoi s’agit-il ?
Nous avons créé un challenge entre nos deux épreuves, la Jacques Gouin le 3 mars et la Vélostar 91 le 1er mai. Les cyclosportifs nous le réclamaient. Nous réalisons ainsi un challenge entre les deux épreuves, la Jacques Gouin et le grand parcours de la Vélostar. Il s’agit d’un classement par points pour chaque catégorie. Au final, on attribue un maillot de leader du challenge à ses lauréats.

Propos recueillis le 19 octobre 2012.