C’était aujourd’hui le clou du spectacle au Tour de l’Ain Cyclos avec pour bouquet final d’une superbe édition l’ascension du monument du département : le Grand Colombier. Le grand col de l’Ain (1501 mètres), qui surplombe la haute vallée du Rhône et le lac du Bourget, s’est fait une nouvelle renommée depuis que le Tour de France a choisi d’y faire ses premières incursions, en 2012 pour la première, le mois dernier pour les secondes à l’occasion d’une journée qui avait servi deux des quatre versants ascendants du Grand Colombier. Entre Lagnieu et Belley pour la traditionnelle fin de course dans le Bugey, appréciée pour la beauté de ses parcours, on n’empruntait pas forcément la face la plus compliquée du sommet emblématique du Tour de l’Ain, mais il fallait quand même se hisser là-haut.

Globalement, et en dépit de la montée tant redoutée, cette étape finale sera apparue moins rude que celle de la veille. Néanmoins elle aura fait mal, après trois jours à accumuler les kilomètres (et les dénivelés), ce qui commençait à peser sérieusement dans les jambes, le réveil étant déjà plus difficile que les autres matins. Clairement, l’étape d’hier a laissé des traces. Et celle à venir aura laissé quelques souvenirs inoubliables à ceux qui auront ouvert une dernière fois la route aux pros.

Samedi de grand beau temps oblige, Grand Colombier aidant, ils étaient 188 au départ, soit le plus gros peloton enregistré au cours de la semaine, avec l’ajout de quelques coursiers locaux. Et tous étaient pressés d’en découdre, jusqu’à franchir la petite bosse située sur le fictif à 30 km/h, ce qui a cassuré le peloton avant l’heure et obligé à un ralentissement avant le départ réel. Là, les difficultés n’auront pas tardé à apparaître. Le col de la Rochette, précédé par la côte de Corlier, s’est avéré long et très irrégulier, même assez pentu sur la fin, ce qui a créé une sélection d’une trentaine de coureurs avant la longue descente en direction du pied du Grand Colombier.

L’approche du géant du Tour de l’Ain Cyclos se sera voulue assez perturbante. On monte et on descend sans jamais savoir quand on attaque vraiment les gros pourcentages. Toutefois, arrivé dans la commune de Lochieu, on est tout de suite dans le vif du sujet sur une petite route qui rend mal, sillonnant en sous-bois avec de forts pourcentages. Pas besoin d’accélération, ça se fait à la pédale. Et le leader du classement général Frédéric Ostian, qu’on sentait fatigué, a rapidement lâché prise. Pour laisser un super Kenny Nijssen dynamiter la course et s’en aller chercher le classement général final, l’étape revenant à Jean-Francis Pessey.

Le franchissement du Grand Colombier au milieu de la foule aura galvanisé les cyclosportifs. Les 500 derniers mètres, même à 11 %, auront été passés un peu plus vite que le reste de l’ascension tant on est encouragé. Mais il s’agissait de rester concentré car la descente très technique avec des gravillons, des passages canadiens, et des pentes à 14 % sur une route qui sautait, aura fait mal aux bras tant on sera resté crispé sur les freins. Les poids légers auont sans aucun doute dû sentir leur roue arrière rebondir quelque peu… De là, il restait encore 35 kilomètres à parcourir pour rejoindre Belley sur des routes typiques de l’Ain. Montées, descentes, sur des faux plats montants usants, qui plus est avec la chaleur.

Au terme de quatre jours qui nous en auront mis plein les yeux et plein les jambes, en passant des étangs aux lacs d’altitude et aux forêts de conifères, les maillots de leaders auront été remis à chacun des lauréats des différents classements. Dans la convivialité qui caractérise cette cyclo parfaitement organisée d’un bout à l’autre, dans un département gâté par la nature, surtout sous une météo comme celle-là. Il s’agit pour rappel de la première cyclo à étapes de France, forte à présent de dix éditions. Une épreuve à taille humaine qui nécessitera toutefois de disposer d’un bon foncier pour encaisser les quatre étapes, bien qu’il soit possible de ne participer qu’à une ou plusieurs étapes à la carte.

Le témoin Vélo 101… Sjors Beukeboom

Leader du classement de la montagne avant l’étape finale, dans laquelle il a fini par céder, Sjors Beukeboom a découvert le Tour de l’Ain Cyclos. « C’est la première fois que je participais à une cyclosportive en France. Je suis taillé comme un grimpeur et je me disais que ce parcours correspondait bien à mes caractéristiques. Pour moi, qui suis un poids plume, c’est difficile de rouler aux Pays-Bas sur des bouts droits ventés. Je préfère clairement la montagne. Plus c’est pentu, mieux c’est pour moi. Un Mont Ventoux, que j’ai monté il y a deux ans, est un col que j’affectionne. J’ai 20 ans, j’ai commencé le vélo il y a cinq ans, et je m’améliore d’une année sur l’autre. Le niveau au Tour de l’Ain Cyclos était vraiment élevé. Je suis étudiant en journalisme avec une préférence pour le sport, mais je ne cache pas mon désir de passer un jour professionnel. J’étais venu ici pour me comparer aux autres car je me veux ambitieux. »

Classement 4ème étape :

1. Jean-Francis Pessey en 3h53’13 »
2. Damien Charreyron en 3h53’29 »
3. Kenny Nijssen en 3h53’37 »
4. Tao Quéméré en 3h53’37 »
5. Roland Van Der Sloot en 3h56’04 »
6. Geoffray Lucat en 3h59’26 »
7. Hugo Dietlin en 3h59’26 »
8. Stéphane Cheylan en 3h59’26 »
9. Fabien Oules en 3h59’26 »
10. Frédéric Ostian en 4h01’02 »

60 et 1ère Dame. Marie Dessart en 4h34’11 »

Classement général final :

1. Kenny Nijssen en 14h48’46 »
2. Tao Quéméré en 14h49’57 »
3. Frédéric Ostian en 14’56’05 »
4. Fabien Oules en 14h57’18 »
5. Geoffray Lucat en 14h58’33 »
6. Stéphane Cheylan en 15h00’16 »
7. Guillaume Falco en 15h02’39 »
8. William Turnes en 15h03’23 »
9. Jean-Francis Pessey en 15h03’37 »
10. Cyril Gaillard en 15h04’14 »

84 et 1ère Dame. Odile Jacq en 20h19’43 »