Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer ce résumé par une pensée pour le leader du Challenge Cyclo DT Swiss David Polveroni, victime samedi d’une terrible collision alors qu’il était en tête du Challenge Vercors.

C’était la première véritable cyclosportive avec un profil de montagne ! 162 kilomètres, 3800 mètres de dénivelé pour la Granfondo, le programme s’annonçait costaud. La Mediofondo n’était pas en reste avec ses 120 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé. C’est l’heure de ressortir les braquets de montagne et les roues légères. Mais hélas en cette fin mai les imperméables ou crèmes chauffantes sont encore de sortie. Sport Communication est bien rôdé et le retrait des dossards s’effectue sans souci. Les plaques avec la puce pour le classement sont identifiées : jaune pour la Granfondo, bleue pour la Mediofondo. Vous repartez avec votre lot d’inscription. Quelques publicités d’événements ou attractions locales, une paire de chaussettes « Challenge Vercors » et un tour de cou (qui sera utile au moins pendant le début de l’épreuve !).

Le départ se situe une nouvelle fois sur le plateau du Vercors, dans la commune de Villard-de-Lans. Le début est inchangé avec une boucle sur le plateau du Vercors (Lans, Autrans, Méaudre) avant de reprendre le parcours de la Mediofondo. Mais les organisateurs ont innové dans le final avec un nouveau col : le Mont Noir. Comptez presque 20 kilomètres de montée en deux paliers dont la première portion jusqu’au village de Presles est la plus dure. Le pied se situe vers le 110ème kilomètre et il reste au sommet encore une grosse vingtaine de kilomètres pour rallier l’arrivée.

Comme chaque épreuve du Grand Trophée, les départs sont décalés avec trente minutes d’intervalle. Ainsi, pas de course faussée par ceux qui font la Mediofondo en roulant à bloc dès le début.

8h00, le départ est donné par 5° seulement sous un ciel gris et menaçant. L’allure n’est pas très rapide et la mise en jambes progressive. Mais la pluie, très froide, en atteste la neige sur les sommets tout proches, fait son apparition à peine arrivé au pied de la première difficulté du parcours : le col de la Croix Perrin. La course commence à se décanter sous l’impulsion des plus costauds qui veulent opérer une sélection dans le col d’Herbouilly (km 44,5). En bas, un gros peloton d’une trentaine d’unités s’est formé. Le froid a anéanti certains, les averses de pluie rendent les jambes dures. De ce fait ce groupe progresse mais timidement. Ainsi nous avons le temps de discuter un peu entre habitués des premières places. Mais aussi de jeter un œil sur le décor. Nous traversons des paysages magnifiques, tantôt à flanc de falaise, tantôt en forêt de conifères.

La tension est palpable, ce qui occasionne quelques accrochages heureusement sans trop de gravité. Ce fameux col du Mont Noir arrive et tout le monde le redoute. Dès le pied, c’est un feu nourri d’attaques mais, très vite, ces offensives sont anéanties sous le rythme imposé par Jérémy Brunello. C’est lui qui va assurer la majeure partie de cette première portion. A mi-col, ils ne sont plus que six en tête, et pas des moindres : Geoffrey Lucat, Corentin Blanc, Cédric Richard, David Polveroni, Stéphane Cognet et donc Jérémy Brunello. Derrière, le trou est déjà conséquent, chacun va à son rythme, il y en a de partout sur cette magnifique route qui longe la falaise. Le soleil fait son apparition et chasse les nuages pour nous offrir une vue magnifique sur cette partie du Vercors sauvage.

Mais devant, la victoire se joue et dans la seconde partie du col, le leader du Challenge Cyclo DT Swiss place des attaques, le groupe explose, et au sommet il bascule avec Geoffrey Lucat, qui ne parvient pas à le suivre dans cette descente qu’il connaît par cœur ! Hélas, même en connaissant chaque virage, chaque mètre, on ne peut deviner les voitures qui arrivent en face. David Polveroni va en percuter une et terminer en sang sur la route, avec des fractures ouvertes ! Après un très, trop long moment, les premiers secours arrivent. Le diagnostic n’est pas bon, il sera héliporté jusqu’à l’hôpital de Grenoble. Toutes nos pensées vont vers lui et ses proches en lui souhaitant un bon rétablissement.

C’est ainsi que Geoffrey Lucat l’emportera en 4h49 avec un sentiment amer devant Jérémy Brunello et Corentin Blanc. Du côté des féminines, peu présentes sur ce Granfondo, c’est la jeune Belge Silke Lambert qui s’impose en 6h28.

Sur la Mediofondo, Cyril Gaillard s’impose en solitaire après 3h33 d’efforts devant Jérémie Millereau et Guillaume Novel. La première féminine Corinne Naon en termine en 4h27, saluons sa performance car elle évolue dans la catégorie des 50&+ !

C’est sous un franc soleil mais qui ne réchauffera pas encore ce plateau du Vercors que tout le monde va se retrouver dans la salle des fêtes pour déguster une salade de lentilles et, comme nous sommes dans le Dauphiné, des ravioles locales servies avec trois sauces au choix : champignons, chèvre ou crème fraîche. Une compote ou salade de fruits pour clôturer ce repas un peu frugal après plus de cinq heures d’efforts pour la majorité de ceux qui ont fait la Granfondo. D’autant plus qu’aucun ravitaillement solide n’est proposé à l’arrivée et ceux disposés sur le parcours sont assez légers : des fruits secs, du coca… Peut-être un point à améliorer.

En revanche, la remise des prix est à l’heure, rapide et efficace. Où en plus des podiums scratchs chaque catégorie sur les deux parcours est récompensée. Nous retiendrons surtout que, comme toujours sur les épreuves du Grand Trophée, l’organisation est bien rôdée, le fléchage excellent, mais quelques signaleurs en plus ne seraient pas un luxe. Peut-être également conviendrait-il de mieux « ouvrir » la route avec plus de motos pour sécuriser la course. Et enfin de vrais ravitaillements. – Stéphane Cognet

Classement 171 km :

1. Geoffrey Lucat en 4h49’22 »
2. Jérémy Brunello en 4h50’56 »
3. Corentin Blanc en 4h52’38 »
4. Julien Lodolo en 4h55’31 »
5. William Turnes en 4h56’24 »
6. Cédric Richard en 4h56’25 »
7. Maxime Galletti en 4h56’38 »
8. Guillaume Eschard en 4h56’44 »
9. Sylvain Clavel en 4h57’45 »
10. Vincent Humbert en 4h57’45 »

142 et 1ère Dame. Silke Lambert en 6h28’48 »

Classement 103 km :

1. Cyril Gaillard en 3h33’46 »
2. Jérémie Millereau en 3h35’35 »
3. Guillaume Novel en 3h41’49 »

91 et 1ère Dame. Corinne Naon en 4h27’23 »