La 19ème édition des Boucles du Verdon s’est déroulée à Gréoux-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) ce dimanche. Si les parcours sont une splendeur, beaucoup de coureurs ont été frustrés à la suite d’erreurs en début de course. Disons-le tout de suite, il y a deux façons de vous raconter ce qui s’est passé sur ces Boucles 2017.
La version optimiste d’abord, au pays de la lavande et du lavandin, excellente plante médicinale au passage. On dira que soit on voit le flacon d’huile de lavande à moitié plein, soit on le voit à moitié vide. Comme il faut toujours débuter par les choses qui fâchent, allons-y pour les griefs les plus généralement entendus et vécus sur cette édition qui s’est déroulée sous un chaud soleil provençal… mais ça c’est habituel !
Mais quelle abeille avait donc piqué celui qui a mal aiguillé les coureurs sur la première boucle après avoir attaqué la montée du lac d’Esparon sur Verdon ? Un cibiste, un chauffeur de voiture mal informé ou mal briefé, un motard dans le même cas, un signaleur ? Peu importe mais toujours est-il qu’on a visité Esparon-sur-Verdon et ses environs un peu trop et que les Boucles et la région, si on les aime beaucoup, 14 kilomètres de rab pour le 177 kilomètres, ça frôle l’indigestion mais surtout ça crée une confusion totale. Ceux de devant ont pensé légitimement que le problème allait vite être corrigé et qu’ils allaient se retrouver derrière une fois l’ordre rétabli. Ceux de derrière ont pensé tout aussi normalement que ça ne pouvait pas être arrivé à ceux de devant, et que pour eux c’était double peine : être pénalisé de 14 kilomètres quand on sait que les temps mis entre les premiers et les derniers vont du simple au double. Ne parlons pas du petit parcours, annoncé à 93 kilomètres, 107 au final pour certains, les locaux ayant eu l’occasion de jouer les aboyeurs quitte à se casser la voix ! En un mot, on dira pour rester sérieux que celui qui est à l’origine de ce bug, c’est sûrement pas une flèche, de celle jaune, marquage noir, qui aurait été bien plus efficace ! Messieurs les organisateurs, sur une cyclo, l’idée de la boucle comme celle des allers-retours, on va y venir, est à manier avec grande prudence.
Deuxième sujet de courroux, l’absence totale de tapis de contrôle au sommet des crêtes, par exemple sur le grand parcours. Ne soyons pas naïfs, il y a des tricheurs sur le cyclosport comme ailleurs, et sur ces boucles il y a en avait qui ont volé des places et ont évité la boucle des crêtes, bien planqués à La Palud-sur-Verdon. Des tricheurs sur le parcours, comme il y en a sur le dopage chimique (à ce propos, pas de souci d’augmenter les tarifs de un ou deux euros pour avoir des contrôles aléatoires parmi tout le peloton) et sans doute déja mécanique. Ces petits coureurs qui se reconnaîtront, dont on ne souhaite être ni le voisin, ni le collègue de travail, encore moins les avoir comme collaborateurs, et qui ont besoin de ça pour se faire mousser, existent et existeront toujours, d’autant plus que les organisateurs ne mettent pas de tapis de contrôle.
Troisième sujet à discussion, l’emplacement des ravitos. Disons-le tout de suite, à 10 kilomètres de l’arrivée, par cette chaleur et même autrement, ça ne sert presque plus à rien. Ravito unique à Roumoules pour le petit parcours, pas de soucis quand pour 93 kilomètres, et même 107, chaque coureur est censé avoir deux bidons et son ravito. C’est sur le grand parcours que la bât blesse. Il faut un ravitaillemnt au sommet des crêtes bien sûr, et à Roumoules à l’aller comme au retour, et le tour est joué. C’est certain que les organisateurs vont prendre un carton jaune, ne serait-ce que sur les réseaux sociaux, malgré tout il faut être indulgents, savoir qu’organiser n’est pas simple. Maxou, son anniversaire passé à organiser les Boucles, et tous les bénévoles étaient en prise dès 6h00 du matin pour assurer du mieux qu’ils peuvent, on ne parle pas de leur rémunération ! Tout ça pour qu’on se fasse plaisir sur le vélo. Il y a des choses plus importantes que notre petit confort et David Polveroni, très grièvement blessé samedi sur le Challenge du Vercors, va avoir le temps de lire tous les articles de Vélo 101 et même les milliers de pages d’archives ! On lui souhaite à lui et à sa famille beaucoup de courage.
A part ça ? Que la Provence est belle, avec cette météo bien sûr, mais pas que… Les Boucles du Verdon sont organisées dans des paysages de rêve, pas seulement les crêtes et les gorges du Verdon qui sont la cersie sur le gâteau, mais on a arpenté des kilomètres de belles routes, au milieu des champs de lavande, pour la couleur revenir dans un mois, les abeilles et les cigales en plus ! Lavande d’un côté et agriculture diversifiée de l’autre : champs pour le foin, troupeaux de moutons, de chèvres, des chevaux, des ânes… Tout ça avec vue sur les falaises, les passages en forêts, et en croisant de temps à autre des petits villages typiques, ou en les distinguant au loin, c’est sûr que ceux de devant ont la tête dans le guidon, voient moins de choses, mais ceux de derrière passent plus de temps sur le vélo, ont plus de temps pour admirer disons. C’est leur podium à eux, à elles, et c’est déja pas mal comme récompense.
Il est certain que Gréoux-les-Bains a la parfaite capacité d’accueil d’une cyclo comme les Boucles qui ont vocation à accueillir 1000 participants. Le théâtre qui nous accueille pour les dossards, les repas d’arrivée sont parfaits. Comme structure il y a douches, parkings etc. en capacité suffisante. Côté organisation, qui va devoir se remettre en question (car une cyclo ce n’est pas une course Elites, Juniors ou Séniors), il y a largement le potentiel car si ce n’est l’erreur d’aiguillage, il y a beaucoup de signaleurs, plein de flèches généralement bien placées et bien visibles, les motos qui vont bien, bref il y a de quoi passer une agréable journée sur le vélo, merci et bravo à tous ceux, toutes celles qui ont très bien assuré. Ne parlons pas du repas d’arrivée, très bon et très copieux, où ne manquait que le petit verre de rosé bien frais, mais bon, il est dans la bouteille cadeau !
En conclusion de ce qui reste une belle journée où presque personne n’avait à se poser la question de la tenue, uniquement la crème à bronzer, on dira que les Boucles ont un terrain de jeu fantastique, c’est un énorme préalable à faire une belle cyclosportive. Ensuite, le potentiel d’organisation est intact, la ville d’accueil parfaite pour un tel événement, les villages traversés sont superbes et moblisent visiblement des signaleurs. La date est également parfaite car les touristes et leurs voitures ne sont pas encore trop présents. Bref, de quoi boucler les Boucles de façon très positive. A condition de ne pas trop les multiplier justement, lesdites boucles. Pour ce qui nous concerne, la boucle est bouclée, on reviendra car des paysages comme ça, c’est à couper le souffle.
Classement 177 km :
1. Julien Gueydon (Martigues Sport Cyclisme) en 5h53’51 »
2. Patrick Fiorentino (Cyclo Sport Ciotaden) en 5h53’57 »
3. Paul-Emile Lorthioir (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h54’01 »
4. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 5h54’05 »
5. Richard Scales (OCC Antibes) en 6h05’56 »
6. Vincent Astouric en 6h06’01 »
7. Alexis Carlier (Team Pro Immo Nicolas Roux) en 6h06’55 »
8. James Peters (VC Bourg-d’Oisans) en 6h07’28 »
9. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 6h12’21 »
10. Daniel Luglia (CS Pierrefeu) en 6h12’32 »
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71 et 1ère Dame. Sylvie Cordes (Cyclo Sport Cavaillon) en 7h38’18 »
Classement 93 km :
1. Jean-Luc Bonnafoux (Team Comp Durance Verdon) en 2h54’44 »
2 et 1ère Dame. Florence Le Gallic (CC Le Boulou) en 2h54’45 »
3. Pascal Guitton (Eco Cyclo) en 2h54’46 »