Le mois de juillet voit la répétition des cyclosportives montagnardes et le Grand Trophée ne fait pas exception avec une halte dans la superbe vallée de l’Ubaye, pour la Pra Loup Bernard Thevenet. Une épreuve corsée proposant deux parcours : le granfondo et ses 123 km pour 3 850 m de dénivelé, empruntant les cols d’Allos, des Champs, de la Cayolle pour un finish en côte à Pra Loup ; Ainsi que le mediofondo soit 86 km (2 550m de D+) avec, au programme, le col d’Allos par ses deux versants puis l’ascension finale dans la station qui a vu le jeune Bernard Thevenet terrasser le cannibale, Eddy Merckx, lors d’une mythique étape du Tour de France 1975.

Particularité, et c’est dans l’air du temps, les descentes sont neutralisées, une décision imposée par la Préfecture et la Gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence, seules les ascensions étant donc chronométrées. Les avantages sont  la sécurité pour les coureurs, la possibilité de récupérer entre les difficultés, mais l’inconvénient, et pas des moindres, reste la lisibilité de la course, qui n’est point aisée puisque l’ordre d’arrivée ne correspond pas au classement général. En  effet, au fur et à mesure de l’avancée de la course, il est compliqué d’évaluer son positionnement en direct. Des tactiques différentes se mettent alors en place sachant que certains cyclistes attendent le pied des bosses pour se regrouper et rouler plus vite. Des comportements qui peuvent fausser la course.

Autre désagrément, l’attente des résultats qui s’allonge. Ainsi, il a fallu patienter jusqu’à 17h30 samedi pour connaître les classements et voir la remise des prix. C’est très tard pour ceux qui ont de la route à faire et, par conséquent, peu de monde assiste à la cérémonie. Dommage, mais il ne faut pas s’étonner que des places sur le podium restent vides.

Puisque l’on est dans la rubrique des petits couacs, continuons sur notre lancée, avec les dotations qui sont franchement dérisoires. Un bidon pour les vainqueurs, et vu le prix de l’engagement, ça fait un peu léger ! Même si les participants ne demandent pas la lune, une récompense digne de ce nom ne serait point usurpée, on pense notamment à des produits du terroir qui auraient été les bienvenus.

Concernant le côté sportif, le départ a été donné de Barcelonnette. A 8h pour le long et une demi heure plus tard pour le court. Malheureusement, il y avait peu de concurrents… cette cyclo ayant du mal à décoller malgré la beauté de ses circuits.

C’est donc sous un soleil radieux qu’ont été libérés les compétiteurs avec, à froid, le col d’Allos (2 241 m) et ses 17 km, à gravir. Une montée régulière avec peu de circulation vu l’horaire. Arrêt du chrono au sommet pour glisser sur la station de la Foux,  puis une bonne partie de faux plat descendant jusqu’à Colmars les Alpes ou était situé le ravito et la séparation des parcours. Redémarrage du chrono avec le col des Champs (2 094 m), long de 11 km, et des pourcentages plus prononcés sur une petite route en lacets, ombragée, bien agréable pour finir à plus de 2 000 m ou le passage du col se fait en descente ! Retour rapide sur Guillaumes, situé au pied de la Cayolle (2 323 m), avec les premiers kilomètres très pentus et le soleil qui tape fort. A partir d’Estenc, la deuxième partie est plus étroite et l’altitude se fait sentir. Les marmottes accompagnent même les cyclistes. Un col superbe côté sud !

La descente est roulante mais longue. Il faut ensuite enchaîner avec l’ascension « surchauffée » de Pra Loup et ses 6 kilomètres interminables.

Devant la course s’est faite par élimination, à la pédale, et a vu la victoire du Belge Tim Alleman en 2h51’32’’, Geoffrey Lucat prenant le second accessit (2h55’31’’) et William Turnes le troisième (2h55’42’’). Côté filles, succès de l’Hollandaise Manoeska Hoogzaad qui s’impose en 3h28’36’’.

Pour ce qui est du repas, il a été pris à l’ombre d’un chapiteau avec, au menu, carottes râpées, pâtes, compote. Du basique, encore un point à améliorer…