Peter, vous êtes la personne qui a restauré la Stèle de Tom Simpson en 2016, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis belge, je m’appelle Peter Seynaeve et je suis entrepreneur en Belgique. L’année dernière, la famille de Tom Simpson m’a demandé s’il était possible de restaurer sa stèle. J’étais très content qu’on me le propose, et j’ai tout de suite accepté. J’ai restauré sa stèle l’an passé, en travaillant 17 jours dessus. J’ai d’abord restauré le béton et ensuite le granit.

Avec vous il y avait Thomas De Gendt, vainqueur sur le Ventoux l’an dernier, qui est monté avec des personnes de Soudal ?
Soudal a assuré le collage, ils sont venus fin septembre-début octobre pour le faire. La venue de Thomas De Gendt, vainqueur au Chalet Reynard l’an passé, a été une bonne publicité pour Soudal et pour moi (la vidéo de Thomas De Gendt participant à la rénovation de la stèle). Soudal m’a téléphoné pour me demander si c’était possible qu’il vienne, j’ai bien sûr dis que c’était bon.

Vous avez une entreprise de maçonnerie en Belgique ?
Oui, je travaille en Belgique et je suis entrepreneur. Je restaure des structures en béton, des appartements, des villas. Mais la stèle de Tom Simpson c’était quelque chose de spécial.

Comment avez-vous procédé pour restaurer la stèle ?
Il y a une contre-marche et la plaque, c’est un même bloc. C’est une firme en Belgique qui fabrique les deux pièces ensemble. J’ai regardé tout cela pour choisir le béton et pour être à la juste hauteur afin de placer le granit correctement.

Quel est le poids de cette stèle ?
Il y a 13 marches d’escalier sur la stèle. Une marche d’escalier c’est trois pièces, et une pièce pèse environ 70 kilos. Cela fait 210 kilos par marche donc 2 730 kg au total. C’est beaucoup.

C’est du granit qui vient d’où ?
C’est du granit de Belgique, que j’ai eu gratuitement. Tout comme le béton et le soudage de Soudal. Tout le monde a travaillé gratuitement, en hommage à Tom Simpson. Mon père a été coureur professionnel entre 1959 et 1963. En 1961, il a gagné une étape du Tour d’Espagne et a porté le maillot de leader. Moi aussi je suis cycliste, pas professionnel, mais j’aime beaucoup le Ventoux. Mon record est d’ailleurs de 1h8’55, que j’ai réalisé à 17 ans.

Quel côté du Ventoux est le plus dur selon vous, Malaucène ou Bédoin ?
Pour moi c’est à peu près la même difficulté. A Bédoin, c’est dur. Les cinq premiers kilomètres ne sont pas durs mais entre le virage de St Estève et le Chalet Reynard c’est très dur. Les quatre kilomètres suivant moins mais les deux derniers sont à nouveau très durs. Du côté de Malaucène, c’est irrégulié. La route est toute droite, il n’y a pas beaucoup de virages, et ça c’est pour moi très exigeant.

La restauration que vous avez faite fin 2016, combien de temps va-t-elle durer ?
Normalement, le granit peut durer 100 à 200 ans et c’est normalement incassable. Mais les joints peuvent se dégrader et être à changer dans cinq ans avec la neige, le gel, le soleil, mais c’est possible de restaurer uniquement les joints.

Jusqu’à quelles températures le collage peut-il tenir ?
De 100°C à -40 °C, donc la température n’est pas un problème. Le collage est très bon dans le béton. Soudal contrôle la température de ses produits et a fait des tests allant de -50°C à 70°C et le collage tient toujours. Les joints peuvent s’abîmer avec le soleil notamment mais ce n’est pas un problème à changer.

Que faites-vous le 13 juillet, pour la commémoration de la mort de Tom Simpson ?
Je roulerai jusqu’en haut du Ventoux avec Joann (la fille de Tom Simpson), des amis belges et toute la famille qui vient d’Australie, Nouvelle-Zélande. Ce sera magnifique.

Au dessus de la stèle de Tom Simpson, il y a la stèle d’un prêtre qui est cassée. L’avez-vous regardé ?
Oui je l’ai regardé et on m’a demandé si c’était possible de la restaurer aussi. J’ai dis que ce ne serait pas un problème et que j’allais regarder pour faire ça. Mais la plaque est entièrement cassée, et ça serait juste pour réparer le béton et pas la plaque. Je suis content de restaurer cette stèle mais il n’y a pas de plaque avec le nom, c’est dommage.