
Vendredi 28 juin, 5h38. 58 heures et 38 minutes après le départ, notre périple de 1332 kilomètres autour de cette île cinq fois moins grande, mais 200 fois moins peuplée que la France, prend fin. Mais résumer le Wow Cyclothon à une affaire de chiffres serait bien insuffisant pour décrire l’aventure que nous avons vécue au cours de cette semaine inoubliable.
Le Wow Cyclothon, c’est avant tout une expérience unique en son genre. Au moment où nous franchissons la ligne au petit matin, un sentiment d’allégresse envahit notre petite équipe de six tant la sensation d’avoir réalisé un exploit est grand. L’état second dans lequel nous nous trouvons avec les jambes lourdes et la fatigue due à notre dette de sommeil est mis entre parenthèses le temps d’une cérémonie sommaire : une personne nous attend pour nous signifier l’arrivée, nous fait monter sur un podium constitué de palettes, nous remet une médaille et une bouteille de champagne. Car même si nous arrivons 17èmes et bons derniers, nous voilà « finishers », victorieux d’avoir conclu cette boucle autour de l’Islande et vaincu la fatigue.

Une fois passée la ligne, il nous faut encore rejoindre l’hôtel. Les quatre cyclistes de l’équipe décident alors de monter une dernière fois sur le vélo pour effectuer la dizaine de kilomètres qui nous sépare du lieu d’arrivée au Reykjavik Lights, où nous attend notre première nuit de sommeil depuis quatre jours ! Notre oreille interne perturbée par les soubresauts d’un camping-car toujours en mouvement nous joue des tours et c’est avec la tête qui tourne que nous nous couchons. Mais aussi et surtout avec la sensation d’avoir accompli une véritable odyssée et un exploit tant sur le plan physique que sur le plan humain. Peut-être est-ce l’alliance de ces deux dimensions qui nous a aidée à tenir le choc. Aurions-nous été motivés à continuer l’aventure quand, alors que nos limites ont déjà été dépassées depuis longtemps, il fallait encore remonter sur le vélo pour l’équipe ? Sans doute pas. C’est là aussi la beauté du Wow Cyclothon où le « nous » prend le pas sur le « je ». Nous étions six inconnus avant d’embarquer à Roissy, mais c’est une équipe soudée et solidaire qui quitte Keflavik aujourd’hui.
